Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
PROCLAMER, verbe trans.
A. − Qqn proclame qqc.Faire connaître ou reconnaître par une déclaration solennelle et publique quelque chose d'officiel. Proclamer un édit, une ordonnance, le résultat d'un scrutin. Devant cette situation, le gouvernement de la République a décidé de proclamer l'état de guerre dans tout le pays (Camus, Révolte Asturies,1936, iii, 2, p.425).Puisqu'on a proclamé l'état de siège dans toute la France, et même en Algérie, qu'on s'en serve au moins pour protéger les petits contre les voraces (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p.648).
En partic.
1. Proclamer qqc.Déclarer officiellement l'instauration d'un régime politique. Proclamer l'indépendance d'un pays. Vichy fut toujours et demeure nul et non avenu. Moi-même suis le président du Gouvernement de la République. Pourquoi irais-je la proclamer? (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p.308).
2. [Avec attribut du compl. d'obj.] Proclamer qqn qqc.Reconnaître officiellement, par une déclaration publique, l'autorité conférée à quelqu'un. L'armée le proclama Empereur. La reine Fredegonde (...) avait été contrainte de se réfugier dans la principale église de Paris, laissant son fils unique, âgé de quatre mois, aux mains des seigneurs franks qui le proclamèrent roi (Thierry, Récits mérov.,t. 2, 1840, p.168).
Empl. passif. Mais Bourbon, c'est Capet aujourd'hui. Que m'importe! Capet, Bourbon, ça sonnera de même sorte Quand je serai Louis XVII de mon vrai nom Proclamé par la voix loyale du canon! (Verlaine, Poèmes div.,1896, p.844).J'apercevais, autour du jeune roi Pierre II de Yougoslavie (...) les secousses provoquées par les événements qui disloquaient leur pays: érection de la Croatie en royaume séparé dont le duc de Spolète était proclamé Roi (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p.211).
Empl. pronom. réfl. La longue incapacité du Roi fou ne finirait que pour une nouvelle minorité: Henri V pouvait se proclamer roi de France (Bainville, Hist. Fr.,t. 1, 1924, p.115).
B. − P. ext.
1. Proclamer qqc. (d'abstr.).Annoncer hautement et parfois hardiment quelque chose en cherchant à atteindre le public le plus vaste. Synon. clamer, crier.Proclamer une conviction, la vérité; proclamer son innocence; proclamer un droit, la liberté; proclamer un principe, un résultat, un triomphe, une victoire; proclamer qqc. tout haut, ouvertement, haut et fort. Si l'accord est loin d'être réalisé parmi les partisans du transformisme mécaniste, on ne s'étonnera pas trop que les biologistes de l'autre tendance proclament la nécessité d'adjoindre des facteurs occultes aux ressources dont dispose la science (J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p.176).La déclaration proclamait le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, le rétablissement de la démocratie (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p.86).
2. [Avec attribut du compl. d'obj.] Proclamer qqn qqc.Affirmer hautement quelqu'un en tant que.
Empl. passif. Le jockey jaune (...) devança son concurrent de 12 secondes, et fut proclamé vainqueur de la première course (Jouy, Hermite,t. 4, 1813, p.209).
Empl. pronom. réfl. Synon. se déclarer.Voilà Camille Doucet (...) qui se proclame le plus heureux des hommes et qui professe que pour être heureux, il n'y a qu'à le vouloir (Goncourt, Journal,1894, p.566).Les fidèles des religions les plus idéalistes (...) se proclament les enfants du Dieu tout-puissant (Durkheim, Formes élém. vie relig.,1912, p.554).
3. Qqc. proclame qqc.Exprimer, mettre en évidence de la façon la plus nette quelque chose. Ne cueillez point de myrte. Aucun épithalame, Ni guirlandes d'amours potelés ou moqueurs, Mais un psaume plutôt dont le rythme proclame Cette profonde nuit dont elle envahit les coeurs (Toulet, Vers inéd.,1920, p.12).Ce nom, chaque intervalle, chaque courbe, chaque inflexion de la mélodie le tait et le proclame (Arnoux, Roy. ombres,1954, p.108):
. Mais les lunettes, cercles tangents, proclament que ce bicorne est bien celui de l'X et, plus précisément, celui de Marcel, nouveau polytechnicien... H. Bazin, Mort pt cheval,1949, p.143.
Prononc. et Orth.: [pʀ ɔklame], (il) proclame [-klam]. Barbeau-Rodhe 1930 [ɑ] ou [a]; Warn. 1968 [ɑ]; Pt Rob., Lar. Lang. fr. [a]; Martinet-Walter 1973: 12/17 [a]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1380, 7 déc. «annoncer publiquement, publier» (Lettres de Ph. de Valois ds Isambert, Rec. anc. lois fr., t. 6, p.552); 1488 [éd. 1491] proclamer comme roy (La Mer des Histoires, I, 189a, d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t. 32, p.135); 2. 1396 «révéler, divulguer» (Récits d'un bourgeois de Valenciennes, éd. Kervyn de Lettenhove, p.69); 3. 1680 hist. eccl. «obliger un religieux à se jeter par terre devant son prieur pour entendre l'énumération de ses fautes» (Rich.). Empr. au lat. proclamare «crier fortement, pousser de grands cris; crier que [avec prop. inf.]; réclamer» à l'époque class.; au Moy. Âge «proclamer publiquement, divulguer» (xiies.), «lancer une sommation», terme de dr. féod. (ca 1150 ds Nierm.); spéc. dans la lang. eccl. «accuser publiquement (dans une réunion de chapitre)» (xiiies. ds Blaise Latin. Med. Aev.). Fréq. abs. littér.: 1947. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2844, b) 2094; xxes.: a) 3235, b) 2781.
DÉR.
Proclamateur, -trice, subst.Personne qui proclame. Synon. héraut.J'ai devancé de trente années ceux qui se disent les proclamateurs d'un monde inconnu (Chateaubr., Mém.,t. 2, 1848, p.282).Le proclamateur agita la vaste bannière de soie (...) et vomit en son porte-voix à pavillon très évasé ce cri qui passa comme une bonde de vent au-dessus du vulgaire: À trois heures les héros! (Cladel, Ompdrailles,1879, p.173).Proclamateur de. [Leconte de Lisle] est le poète des religieux, le gardien puissant et proclamateur de leurs mouvements vides (Thibaudet, Hist. litt. fr.,1936, p.317). [pʀ ɔklamatoe:ʀ], fém. [-tʀis]. 1resattest. a) 1541 masc. «celui qui proclame l'Évangile» (Calvin, Instit., XIII, p.702 ds Hug.), b) 1875 fém. (Lar. 19e); de proclamer, d'apr. le part. passé lat., suff. -eur2*. Le lat. proclamator signifie à l'époque class. «celui qui crie, criard», hapax (Cicéron, De Oratore, I, 202, var. de clamator, en parlant d'un avocat) et au Moy. Âge, terme jur. «avoué qui présente une plainte» (918) «demandeur» (1122 ds Nierm.).
BBG.Gohin 1903, p.265 (s.v. proclamateur). _Quem. DDL t. 11 (s.v. proclamateur).