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PRINCESSE, subst. fém. et adj. inv.
I.− Subst. fém.
A.− Celle qui est la première par le sang ou par le rang.
1. Celle qui appartient à une maison souveraine par hérédité ou par alliance.
a) Fille de souverain, de souveraine, de prince. Je suis princesse héritière de Courtelande, deux cent mille habitants, et, dès ce soir, je serai reine d'Occident (Audiberti, Mal court,1947, 1, p. 148).
Princesse du sang. V. prince* du sang.Les princesses du sang autrefois reconduisaient les duchesses, mais seulement jusqu'à la moitié de la seconde chambre (Proust, Sodome,1922, p. 1094).Nattier peindra les princesses du sang en divinités rustiques, presque déshabillées parfois (Faure, Hist. art,1921, p. 109).
b) Épouse de prince. Lors des réceptions à la cour ou chez la princesse de Galles, passaient des ladies assises de côté dans des chaises à porteurs (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 525).Pour Grace, c'était tout à la fois une fin et un commencement : la fin de la vie qu'elle avait menée au titre de Grace Kelly, originaire de Philadelphie et reine d'Hollywood; le début d'une existence nouvelle sous celui de « Son Altesse Sérénissime Grace Patricia Grimaldi, princesse de Monaco » (S. Bradford, Grace,trad. par H. Seyrès, Paris, Presses de la Renaissance, 1984, p. 216).
2. Souveraine régnant sur un état (principauté). La princesse régnante entra chez sa fille (...). Son Altesse Royale, la princesse régnante de Woerbeck-Burbach, née duchesse de Comorn, ressemblait à une incarnation de l'Almanach de Gotha (Gobineau, Pléiades,1874, p. 118).
B.− P. anal.
1. [Comme dénom.]
a) Vx. Synon. de amante, maîtresse. (Dict. xixeet xxes.).
Princesse lointaine*.
b) [Appellatif] L'amour s'en est allé, Dieu sait où; − ma princesse (Gautier, Prem. poés.,1830-45, p. 165).
c) Arg. Synon. de femme, fille, prostituée :
1. ... leur mère, obligée à la visite sanitaire par la Kommandantur, avait été enlevée et soignait à Tourcoing, chez les « Princesses », une syphilis contractée dans le service armé (...). Quant aux « Princesses », on appelait ainsi les femmes syphilitiques que l'autorité allemande groupait à Tourcoing, dans une grande usine, où elles étaient soignées... Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 261.
Princesse de l'asphalte. Prostituée qui racole dans la rue (dans l'argot des gens de lettres) (d'apr. Delvau, 1883). Synon. princesse du trottoir (ibid.).
2. Expr. et loc.
a) En princesse/comme une princesse. Avec magnificence; avec beaucoup d'égards. Être traitée en princesse. Il m'a donné de belles robes, du linge, un châle. Mais c'est que je suis nippée comme une princesse, et je ne porte plus de sabots (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 408).
b) Pop. et fam.
(Aux frais de) la princesse. Sans payer soi-même, (aux frais de) l'administration, l'état, l'entreprise (dans laquelle on travaille). Sifflets des républicains qui ne pardonnent pas à Renan d'être allé en Syrie aux frais de la princesse (Mérimée, Lettres Viollet-le-Duc,1865, p. 133).
Faire la/sa princesse; prendre, se donner des airs de princesse. [En parlant d'une femme] Être imbue de soi-même; affecter de grands airs. Quoique son mari n'allouât que cinq cents francs pour la toilette, cette somme est énorme à la campagne (...) aussi la belle régisseuse (...) éclatante et fraîche (...) restée fluette, mignonne (...) se donnait-elle des airs de princesse (Balzac, Début vie,1842, p. 396).
P. métaph. Notre Mélancolie est petite-maîtresse. Elle prend des grands airs, elle fait la princesse (Gautier, Poés.,1872, p. 214).
II.− Adj. inv., p. anal. [P. réf. à l'élégance, la finesse liées à l'idée de princesse]
A.− ART CULIN.
Amandes princesse. Amandes à coquille tendre et facile à briser. (Dict. xixeet xxes.).
Haricots princesse. Variété de haricots mange-tout à cosse très allongée. (Dict. xixeet xxes.).
Rem. Amandes princesses s'accorde dans Ac. 1835-1935, Littré, Guérin 1892, Rob., Pt Rob., Nouv. Lar. ill.; reste inv. ds Lar. 20e-Lar. Lang. fr., Lexis 1975 : amandes princesse. Haricots princesses s'accorde ds Lar. 19e, Littré, Guérin 1892, Rob., Pt Rob.; reste inv. ds Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr., Lexis 1975 : haricots princesse. La tendance la plus récente semble être à l'invariabilité.
(À la) princesse. Manière d'accommoder certains mets, ainsi appelée en raison de la finesse ou de la richesse des articles qui entrent dans ces compositions. Potages, purée de perdreaux chasseur, orge perlé à la princesse (Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 787).
B.− COUT. (Robe) princesse. (Robe) constituée d'un assemblage de panneaux taillés d'une seule pièce avec le corsage :
2. C'est en 1873 (...) que Worth, l'ancêtre, Worth le grand, vit reparaître l'une de ses plus fidèles clientes, la princesse de Metternich (...). Il dépouilla son art et créa un long fourreau modelé par des coutures verticales, mais dont chaque tranche était d'une seule venue de l'encolure à l'ourlet. La robe princesse était née... Combat,30 oct. 1953, p. 7, col. 6.
Prononc. et Orth. : [pʀ ε ̃sεs]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1175 « dignité chez les Amazones » (Benoît, Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 431); 2. 1320 « fille ou femme de prince » (Le Dit des Patenostres ds Nouv. Rec. de Fabliaux, éd. A. Jubinal, I, 239); 3. 1404-05 « souveraine de quelque État » (Christine de Pisan, Trésor de la Cité des Dames, 2, ch. 9 ds Du Cange, s.v. princeps); d'où expr. fam. a) 1798 faire la princesse « prendre des airs majestueux » (Ac.); b) 1828-29 aux frais de la princesse (Vidocq, Mém., t. 3, p. 336); 4. a) 1706 par familiarité se dit à des femmes de condition inférieure (Regnard, Ménech., II, 6 ds Littré); b) 1867 arg. princesse de l'asphalte, princesse du trottoir (Delvau, p. 398). II. Empl. adj. 1. 1670 faculté princesse « faculté qui domine toute les autres » (Molière, Monsieur de Pourceaugnac, I, 8); 2. 1835 amandes princesses (Ac.); 3. 1842 haricots princesses (Ac. Compl.); 4. 1874, 4 oct. mode forme princesse (Mallarmé, op. cit., p. 749). Dér. de prince*; suff. -esse2*. Fréq. abs. littér. : 6 485. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 8 651, b) 13 868; xxes. : a) 12 757, b) 5 092. Bbg. Quem. DDL t. 2, 30.