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* Dans l'article "PRIMEVÈRE,, subst. fém."
PRIMEVÈRE, subst. fém.
BOT. Plante herbacée vivace de la famille des Primulacées, qui fleurit au début du printemps en présentant de petites fleurs jaunes pâles en calice tubuleux, et dont certaines variétés ont des propriétés thérapeutiques, d'autres étant cultivées pour leurs fleurs plus larges aux couleurs vives et variées. Synon. primula, primule (noms sc.), coucou.Primevère officinale; primevère de Chine; primevère des jardins. Nous étions dans les bois de Toulven, petit Pierre et moi, à chercher des fleurs, pendant le conseil de famille. Nous en trouvions beaucoup, des primevères jaune pâle, des pervenches violettes, des bourraches bleues, et même des silènes roses, les premières du printemps (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 274).La chambre fut toujours remplie de primevères et de violettes. Les yeux du malade se posaient avec plaisir sur ces belles masses aux teintes pures (Maurois, Disraëli,1927, p. 333).À l'approche de l'équinoxe de printemps, les jeunes filles vont cueillir des primevères, dites coucous, dont elles font de grosses boules d'un jaune éclatant qu'elles se lancent en chantant (Menon, Lecotté, Vill. Fr.,1, 1954, p. 51).
Vx. Printemps et p. anal. jeunesse, et empl. masc., début de quelque chose. Dès lors commença pour Eugénie le primevère de l'amour (Balzac, E. Grandet,1834, p. 168).Si je reste inédit, ce sera le châtiment de toutes les couronnes que je me suis tressées dans ma primevère (Flaub., Corresp.,1851, p. 322).
REM.
Primerole, subst. fém.,rare, synon.Alors que j'étais, ô Æmilius, le nouveau Temps et la feuille de primerole, Que mon âge allait plus éclairci que l'eau De la source matutinale en sa rigole De gravier (Moréas, Pèlerin pass.,1891, p. 87).
Prononc. et Orth. : [pʀimvε:ʀ]. Ac. 1694, 1718 : prime-vere; 1740, 1762 : prime-vère; dep. 1798 : primevère. Étymol. et Hist. 1. xiies. bot. primevoire (Gloss. de Tours, 331 ds T.-L. : primivera [...] primevoire); 2. 1573 primevere (J.-A. de Baïf, Passetems, 1. IV, fo100 vods Gdf. Compl.). Prob. issu p. méton. du lat. primum ver (primo vere « au début du printemps », César ds Gaff.; primo vere « au printemps », Mulomedicina Chironis; devenu en b. lat. primum ver, prima ver, CGL t. 4, p. 295, 42, prima vera « printemps », CIL t. 3, 7783 d'apr. Cor.-Pasc., s.v. verano) parce que cette plante fleurit au printemps. Une ell. de (fleur de) primevoire « printemps » (Bl.-W.1-5; FEW t. 14, p. 271b et 272b) est moins vraisemblable parce que primevoire « printemps » semble plus tardif et plus rare en fr. : aucune attest. sûre av. 1442-45 ds le Roman de Troyle (ms. B.N. fr. 25527, I, 56; trad. du Filostrato de Boccace par L. de Beauvau, v. H. Hauvette ds B. Ital. t. 7, pp. 298-304) où primevaire est prob. une simple adaptation de l'ital. primavera « printemps », att. dep. Boccace, cf. Tomm.-Bell., notamment dans le passage trad.; la forme primevoile (Marco Polo ds Gdf.) est douteuse (v. éd. L. F. Benedetto, p. 89, 75-76, note). La forme 2 est prob. due à l'infl. de primevere « printemps », att. de 1534 (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech, V.-L. Saulnier, chap. 4, p. 37) à 1700 (Pomey d'apr. FEW, loc. cit., p. 271b) qui est empr. à l'ital. primavera, alors que l'attest. isolée prime vere « jeune âge? », 2emoitié xiiies. (De l'Oue au chapelain ds Montaiglon et Raynaud, Rec. de fabl., t. 6, p. 46; cf. T.-L., s.v. primevoire) représente un empr. au lat. Fréq. abs. littér. : 123. Bbg. Wind 1928, p. 100, 192.