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PRÉBENDIER, subst. masc.
Celui qui jouit d'une prébende.
A. − RELIG. CATH. [Corresp. à prébende A] :
1. Les droits seigneuriaux, que la révolution de 1789 a abolis, les dîmes, mains-mortes, corvées, etc., étaient différentes formes du droit de propriété; et ceux qui, sous les noms de nobles, seigneurs, prébendiers, bénéficiaires, etc., jouissaient de ces droits, n'étaient rien de plus que des propriétaires. Proudhon, Propriété, 1840, p.255.
En partic. Ecclésiastique qui prenait rang au choeur après les chanoines titulaires. Au fond le plain-chant, la voix grave des chantres et des prébendiers (Hugo, Rhin, 1842, p.86).
P. ext. Membre du clergé. Ramassés dans les stalles, les serviteurs de l'Église, ceux qu'elle nourrit, −ses prébendiers −chantent les plaintes et les gloires (Barrès, Cahiers, t.7, 1908, p.313).
En appos., vx. Pauvres prébendiers. Pauvres qui étaient nourris des revenus d'une église. (Dict. xixeet xxes.).
B. − [Corresp. à prébende B] À cette insinuation qui faisait de lui un ventre doré et un prébendier, Mr Josserand fut d'abord interloqué (Aymé, Mais. basse, 1934, p.31).Hier soir, le ton de la radio officielle [de Vichy] était celui du delirium tremens. On dénonçait en effet à l'indignation des prébendiers et nantis du régime, menacés dans leur escarcelle, le Rassemblement national populaire, proclamé à Paris (L'OEuvre, 4 févr. 1941):
2. Les fonctionnaires (...) accusaient sans ambage les militaires de se vautrer dans la concussion et l'abus d'autorité, mais les militaires le leur rendaient bien. Les commerçants considéraient quant à eux tous ces prébendiers comme autant d'hypocrites imposteurs et pillards. Céline, Voyage, 1932, p.184.
Empl. adj., littér. Qui est le propre d'un prébendier. La bonne humeur prébendière (Colette, Fin Chéri, 1926, p.141).
Prononc. et Orth.: [pʀebɑ ̃dje]. Ac. 1694, 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist. 1468 «celui qui jouit d'une prébende» (Lettres de Louis XI, 26 août, éd. J. Vaesen et É. Charavay, t.3, p.272); spéc. 1694 (Ac.: Prebendier. Ecclesiastique qui en certaines Eglises sert au Choeur au dessous des Chanoines). Empr. au lat. médiév. praebendarius «prébendier», 1006 ds Nierm., notamment prebendarius de choro ca 1162 ds Latham, dér. de prebenda «prébende»; cf. le m. fr. prebendier «ration de nourriture donnée à titre de revenu» 1365 (Pièce ap. Duchesne, Généal. des Chasteigners, p.41 ds Gdf.: prebandier), et l'a. fr. provandier «celui qui jouit d'une prébende» 1266 (Rutebeuf, Complainte d'Outre mer, éd. Ed. Faral et J. Bastin, t.1, p.448, 109), prevandier «id.» 1284 (Ch., dans Hist. de Metz, III, 230 ds Gdf. Compl., s.v. prebendier), et antérieurement provenders «celui qui reçoit la provende, mendiant» ca 1050 (Alexis, v. provende), lat. provendarius «dépendant qui reçoit l'entretien dans la maisonnée du maître» ca 795 ds Nierm., «chanoine prébendier» 1194 ds Latham; v. prébende.