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PRÉSAGE, subst. masc.
A. −
1. Signe dont l'interprétation permet de prévoir l'avenir, de prédire un événement. Présage alarmant, funeste; présage favorable; sinistre présage; bon, heureux présage; science des présages; croire aux présages; interpréter un présage. Peu à peu toute la troupe prit tellement l'habitude des présages, que si, au moment de s'embarquer, on apercevait sur la côte un prêtre, ou si l'on voyait un corbeau s'envoler à main gauche, on se hâtait de remettre le cadenas à la chaîne du bateau (Stendhal, Chartreuse, 1839, p.18).On a raconté que le cheval de Napoléon s'abattit et qu'on entendit murmurer: «C'est un mauvais présage; un Romain reculerait» (Chateaubr., Mém., t.2, 1848, p.421).La pluie d'été, si étrange... La nocturne pluie d'été, pleine de présages, au dire des Anciens (Montherl., Démon bien, 1937, p.1303).
[Suivi d'un compl. introd. par de indiquant la nature de l'événement prédit] On pensait chez les anciens Latins que les foudres et les éclairs du côté gauche étaient signes et présages de bonheur; et ceux du côté droit, de malheur (Sainte-Beuve, Tabl. poés. fr., 1828, p.311).J'ai vu [dans un rêve] un bel oiseau du Paradis voleter dans ma chambre, puis se poser à terre et marcher doucement vers la porte qui donne sur le couloir (...). Quelqu'un dit alors au-dessus de moi: «C'est un fâcheux présage, un présage de mort» (Green, Journal, 1938, p.159).
2. P. méton. Prévision que l'on tire de ce signe. Elle devenait superstitieuse et s'occupait des présages continuels qu'on peut tirer de chaque événement, quand on est toujours poursuivi par la même crainte (Staël, Corinne, t.3, 1807, p.180).Cinquante-quatre ans plus tard, en 1400, le fatal présage s'accomplit; Wenceslas, fils de Charles, fut déposé (Hugo, Rhin, 1842, p.275).Le mauvais présage d'un lièvre qui traverse la route peut être confirmé par le hasard, ou par la crainte même (Alain, Propos, 1933, p.1140).
B. − P. ext.
1. Signe annonciateur d'un événement, d'un fait qui a une forte probabilité de se produire. Synon. annonce, indice.Présage de pluie, de réussite; présage d'orage; présage d'une catastrophe, d'une crise, d'une tempête. Une forte toux nerveuse, des bâillements et un frisson, présage de la fièvre (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.223).Moronval (...) se rongeant les ongles furieusement, ce qui était toujours le présage de quelque emprunt (A. Daudet, Jack, t.2, 1876, p.332).Jour vert, pointe de bise, temps de nord-ouest, présages de ce qu'on peut appeler ici, en cette saison, beau temps (Giono, Roi sans divertiss., 1947, p.115).
2. Conjecture que l'on tire d'un événement, d'un fait. Synon. augure (v. ce mot A p.ext.).Le présage qu'on tira de la première action de ce prince, fut que les peuples seraient heureux sous son règne (Ac.1798-1878).Il y eut quelques admirables moments, et l'un si beau que je devrais être assez fort pour en tirer les meilleurs présages (Du Bos, Journal, 1924, p.9).Au soir de cette réception (...) qui n'avait en rien engagé les choses, Lise (...) essayait de tirer des présages, revoyait certaines expressions de la jeune fille, certains mouvements aimables (Lacretelle, Hts ponts, t.4, 1935, p.49).
Loc. (Être) de bon présage, de funeste présage. Les acteurs qui ne jouent pas dans l'ouvrage, quelquefois même ceux qui y jouent des rôles qu'ils ont jugés mauvais, font circuler dans le public des bruits de funeste présage (Jouy, Hermite, t.3, 1813, p.234).
Prononc. et Orth.: [pʀeza:ʒ]. Ac. 1694, 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist.1. Ca 1390 «signe où l'on voit l'annonce d'un événement futur» la science des presaiges (Evr. de Conty, Probl. d'Arist., B.N. 210, fo150b ds Gdf. Compl.); 1529 [éd.] presages (O.de S. Gel., Eneide, fo92b, ibid.); 2. 1512 «conjecture, annonce bonne ou mauvaise que l'on tire du signe annonciateur d'un événement futur» (J. Lemaire de Belges, OEuvres, éd. J. Stecher, t.II, p.235). Empr. au lat. d'époque impériale praesagium «connaissance anticipée, prévision; présage; prédiction, oracle», de praesagire «deviner, prévoir, augurer». Fréq. abs. littér.: 484. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1006, b) 452; xxes.: a) 494, b) 659.