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PORTANT, -ANTE, part. prés., adj. et subst. masc.
I. − Part. prés. de porter1*.
II. − Adjectif
A. − [Corresp. à porter11resection]
1. Qui constitue un élément de soutien, d'appui pour quelque chose. [Ce] sillon [du flanc] (...) s'accentue (...) du côté de la jambe portante (Richer,Nouv. anat. artist., t. 2, 1920, p.82).
TECHNOL. Ossature, partie, surface portante; roues portantes. Jusqu'au XIXesiècle, l'art de bâtir les maisons ne connaissait que des murs portants en pierres, briques ou pans de bois et des planchers constitués par des poutres de bois (Le Corbusier,Charte Ath., 1957, p.33):
1. C'est encore en portant le problème dans les trois dimensions que Prandtl (1918), reprenant une conception de Lanchester (1909) et adoptant un schéma déterminé pour la nappe de tourbillons libres s'échappant du bord de fuite d'un profil d'aile d'envergure finie, a pu établir la théorie de l'aile portante où, à côté d'une portance analogue à celle de Joukovski, s'introduit effectivement une résistance due à l'existence de vitesses induites par les tourbillons libres. Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 182.
[P. méton.] Fonction portante. Ils ont défini les caractéristiques des routes standard quant à leur largeur, la force portante des ponts (J. Thomas,Route, 1951, p.326).
2. MAR. Vent portant. Vent qui souffle en poussant le bateau dans la direction choisie. C'était la nuit noire. Le vent était portant (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p.213).
Allure portante. Allure dans laquelle le vent est portant. (Dict. xixeet xxes.).
B. − [Corresp. à porter12esection]
1. À bout portant (loc. adv.). V. bout I A 2 a.
2. Rare. Qui a, qui produit de l'effet. Synon. usuel percutant.L'auteur a chargé, gâté ce personnage pourtant épisodique et de pure utilité, et qui ne dit pas un mot qui ne soit terriblement portant (Verlaine,OEuvres compl., t.5, Hommes d'auj. (A. Baju), 1885-93, p.312).
C. − [Corresp. à porter13esection I]
1. Bien/mal portant
a) [En parlant d'un être animé et p. anal. d'un végétal] Qui est en bonne/mauvaise santé. Quand on a fait des enfants si mal portants, on devrait savoir les soigner! (Balzac,Lys, 1836, p.67).Lui-même n'était plus assez bien portant pour y aller (Maurois,Climats, 1928, p.81).V. mal2rem. 1.
Mieux portant. Elle est souffrante encore mais moins cependant que ce matin, me dit-on, et mieux portante en somme qu'hier (Gobineau,Corresp.[avec Tocqueville], 1849, p.83).
Empl. subst. (parfois avec trait d'union):
2. Ne me dites pas que vous êtes fatiguée. La fatigue est la réalisation organique d'une idée préconçue. Commencez par ne pas la penser. Et si jamais vous avez une petite indisposition, ce qui peut arriver à tout le monde, ce sera comme si vous ne l'aviez pas, car elle aura fait de vous, selon un mot profond de M. de Talleyrand, un bien portant imaginaire. Proust,Guermantes 1, 1920, p.307.
P. euphém. (mil. xxes.). Moi qui la vois [la nouvelle lune] depuis si longtemps ratisser les parterres de vieux et de «mal-portants», comme d'insignifiantes feuilles d'automne, je règle ma vie en fonction d'elle (Le Point, 19janv. 1981, p.132, col.1).
[En parlant du corps, des sens] Il n'y eut jamais de femme plus vertueuse à la fois et plus agréable à son mari, car elle était venue au monde avec une âme simple dans une chair bien portante (Boylesve,Leçon d'amour, 1902, p.272).Des sens? oui j'en ai (...). Des sens timides, (...) lents à s'enfièvrer, mais lents à s'éteindre, −des sens bien portants, en somme (Colette,Vagab., 1910, p.80).
b) P. anal. [En parlant d'une chose, d'un ensemble coll.] Dont l'état ou la situation est bonne/mauvaise. C'est de la belle et bien portante peinture, et qui indique dans l'auteur un homme parfaitement sûr de lui-même (Baudel.,Salon, 1846, p.138).Une société bien portante tend à se laisser vivre (Philos., Relig., 1957, p.44-3).Il a ainsi fermé les Chantiers navals de Bordeaux et obligé la société de travaux publics Citra, déficitaire, à fusionner avec une autre entreprise du groupe, mieux-portante: Spie-Batignolles (L'Express, 23févr. 1976, p.61, col.3).
2. Rare, avec un autre adv. La contamination des campagnes par cette universalité de soldats rapportant la vérole dans les localités les plus sainement portantes (Goncourt,Journal, 1894, p.551).
3. Arg., vx. Bien portant. Libre. Vous avez vu Grenier? (...) Est-il toujours malade (en prison) ? −Non, repris-je, il est bien portant (libre) (Vidocq,Mém., t.1, 1828-29, p.288).
III. − Subst. masc.
A. − [Corresp. à porter11resection I]
1. Anse de fer sur les côtés d'une chaise à porteur, dans laquelle on passait les bâtons pour la porter. Vx. Fer en forme d'anse pour porter un coffre, une malle. Synon. poignée. (Dict. xixeet xxes.).
2. Élément vertical de soutien, support de quelque chose. Sur ses béquilles, il se lançait à chaque pas comme une balançoire entre deux portants (Benjamin,Gaspard, 1915, p.155).Ces portants de gymnase, (...) dressaient dans l'air muet leurs profils de potence (Lorrain,Âmes automne, 1898, p.99).
[À propos d'une porte ou d'une fenêtre] Synon. usuel montant.[La porte] s'ouvrit aussitôt; et une femme malpropre, énorme, se trouva devant moi barrant l'entrée de ses bras ouverts qui s'appuyaient aux deux portants (Maupass.,Contes et nouv., t.2, Marquis de F., 1886, p.68).Les deux portants des fenêtres, arrachés, ont été rangés contre le mur (Sartre,Mains sales, 1948, 6etabl., 1, p.216).
THÉÂTRE. Armature de bois à l'entrée des coulisses servant de support à un élément de décor; p. méton., cet élément. Un paravent contourné, en bois jaune, cache la coulisse de droite. L'angle du billard dépasse le portant de gauche sur lequel est peinte une draperie grenat (Cocteau,Théâtre poche, 1949, p.15):
3. ... à peine étions-nous rassemblés qu'une brochette d'officiers parut, gagna les coulisses et s'avança sur la scène, mais si malencontreusement que les trois premiers s'empêtrèrent dans les décors (je crois bien que c'était ceux d'Azaïs), tandis que les deux autres s'écorchaient les mains aux clous des portants et s'asphyxiaient de poussière en soulevant les rideaux, dans le vain espoir de trouver l'emplacement des interrupteurs électriques. Ambrière,Gdes vac., 1946, p.290.
Portant lumière. ,,Élément de rampe lumineuse transportable que l'on dispose verticalement en coulisse derrière les châssis de manière à éclairer le plan suivant`` (Giteau 1970).
COMM. ,,Présentoir où sont accrochés les vêtements, dans un magasin d'habillement`` (Rob. 1985).
B. − [Corresp. à porter12esection I] MAR. (à propos d'une pièce de bois, de la quille). ,,Longueur de l'espace sur lequel cette pièce porte ou s'appuie sur le terrain`` (Bonn.-Paris 1859).
Prononc. et Orth.: [pɔ ʀtɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. I. Part. prés. adj. 1. déb. xiies. vent portant (St Brendan, éd. I.Short, B.Merrilees, 1163); 2. 1671 à bout portant (Pomey, s.v. bout); 3. 1755 mieux portant (D'Argenson, J. et mém., t.9, p.73); 1761 bien portant (S.A.Tissot [Avis au peuple sur sa santé] ds Fér. Crit.: des gens bien portans); 1779 mal portant (Mirabeau, Lettres originales, t.3, p.179); 1825 subst. les biens portants (Hugo, Corresp., p.414); 4. a) 1864 ch. de fer roues portantes (Combes ds C.r. de l'Ac. des sc., t.58, p.261); b) 1872 aviat. forces portantes «forces capables de soulever et de maintenir en l'air un aéronef» (Asselin ds L'Aéronaute, mai, p.81 ds Guilb. Aviat., no1867); c) 1891 id. surface portante (Hureau De Villeneuve ds L'Aéronaute, août, p.174, ibid., no3538); d) 1963 magnét. force portante (Lar. encyclop.). II. Part. prés. subst. 1. fin xiiies. fauconn. «le fauconnier qui porte son faucon sur la main» (FrédéricII, De arte venandi, éd. G.Holmér, chap. 48, 8); 2. 1389 horlog. (E.Lemaire, Arch. St Quentin, t.2, p.362: le portant du folion de l'orloge); 3. 1400-02 «anse d'un coffre, d'une malle» (Comptes de Girart Goussart, Commune, XXVII, Arch. Orléans ds Gdf. Compl.: portans ... pour ledit coffre); 4. 1530 archit. «contrefort» (Palsgr., p.432b); 5. 1745 impr. (A. Bosse, Manière de graver, p.131: Portans arrêtés aux bras de la Presse par les vis); 6. 1789 magnét. «pièce de fer placée sous l'armure d'un aimant» (Brisson, Traité de phys., t.3, p.218 ds Littré); 7. 1840 théâtre «montant servant à soutenir un élément de décor ou à porter un appareil d'éclairage» (Ch. Friès, Le correspondant dramatique ds Les Français peints par eux-mêmes, t.2, p.302); 1852 «cette partie du décor elle-même» (Nerval, Rhin et Flandre, p.263: portants de coulisses); 8. 1859 mar. «partie de la quille d'un navire sur cale qui porte sur le terrain» (Bonn.-Paris) [cf. Will. 1831: ce bâtiment a 100 pieds de quille, portant sur terre]; 9. 1949 mar. «monture métallique servant d'appui aux avirons et débordant à l'extérieur d'une embarcation» (Nouv. Lar. univ.). Part. prés. adj. et subst. de porter1*. Fréq. abs. littér.: 3792. Fréq. rel. littér.: xixes.: a)5611, b)6898; xxes.: a)5484, b)4343.