Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
POMPIER2, -IÈRE, adj. et subst.
A. − BEAUX-ARTS
1. Adj. et subst. (Peintre et, plus généralement, artiste ou écrivain) qui traite de sujets conventionnels et grandiloquents dans un style académique et prétentieux. Peintre, sculpteur, écrivain pompier. L'artiste pompier n'est pas seulement celui qui coiffe ses héros de casques éclatants, c'est l'artiste prétentieux et vain qui use d'un style ampoulé, d'un style pompeux (J. Thuillier,Peut-on parler d'une peinture «pompier»?1984, p.19).
2. Adj. Qui relève de cet art conventionnel et ridiculement emphatique. Genre, style pompier; poème pompier. [Une pièce] fut déclarée horriblement pompier, et rasante (Ponchon,Muse cabaret, 1920, p.273).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Les trois exemples de littérature que vous avez lus cent fois, et que j'appellerai le pompier, le naturaliste et le moral (Thibaudet,Réflex. litt., 1936, p.153).
B. − Adj. Qui est à la fois démodé, banal et ridiculement emphatique. Le curé de ceux-d'en-haut braille un discours pompier fait de tous les lieux communs patriotiques (Bloy,Journal, 1903, p.170).
Prononc.: [pɔ ̃pje], fém. [-jε:ʀ]. Étymol. et Hist. 1880 (Th. de Banville ds Gil Blas, 12 nov., p.1: genre pompier, style pompier, faire pompier). Orig. obsc. D'apr. Th. de Banville, loc. cit. (repris dans: Banville, Contes féeriques, Paris, 1882, p.10), les casques portés par les personnages de l'Antiquité sur les tableaux de David et des peintres de son école auraient suggéré aux contemporains l'idée du «pompier qui se déshabille» (cf. p.ex. le vaudeville de F.-A. Duvert, La Soeur de Jocrisse ([1841], scène 1 ds Théâtre choisi, Paris, G. Charpentier, 1877, t.4, p.4, auquel Th. de Banville loc. cit. fait allusion: [Jocrisse, regardant une gravure] Passage des Thermopyles! (...) ils se battent tout nus! (...) Ah! non, non, ils ont des casques... c'est peut-être des pompiers qui se couchent); le mot se serait ensuite appliqué aux tableaux manquant d'originalité. Si l'on admet cette hyp., une infl. second. de pompe1* et pompeux* est possible. Voir J. Thuillier, op. cit., en partic. pp.17-19.
STAT.Pompier1 et 2. Fréq. abs. littér.: 268. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 74, b) 420; xxes.: a) 678, b) 442.
DÉR.
Pompiérisme, subst. masc.Style, manière des artistes, des écrivains pompiers; p.ext., penchant pour ce qui est pompier; emphase ridicule. Alors que partout sévissait soit le fétichisme du passé, soit le plus coupable amour pour le pompiérisme des artistes français, M. F. collectionnait des Gauguin (Lhote,Peint. d'abord, 1942, p.23). [pɔ ̃pjeʀism̭]. 1reattest. 1888 (Villatte d'apr. FEW t.9, p.143b); de pompier2, suff. -isme*.
BBG.Quem. DDL t.17.