Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
POKER, subst. masc.
JEUX
A. − Jeu de cartes où l'on mise de l'argent, fondé sur le bluff, dans lequel chaque joueur disposant de cinq cartes peut gagner s'il possède la combinaison la plus forte ou s'il amène ses adversaires à renoncer au coup de cartes par sa force de conviction, l'importance de sa mise ou de sa relance. Partie de poker; table de poker; gagner, perdre au poker. Quand elle avait chez elle de ces célébrités de la littérature et de la politique elle se contentait, comme la duchesse de Guermantes, de les faire jouer au poker (Proust,Guermantes 1, 1920, p.195).V. bluff ex. 1, 2:
1. ... le rôle de l'argent est d'autant plus considérable que la part du hasard est plus grande et par conséquent la défense du joueur plus faible. On le vérifie aisément par la différence des jeux de cartes où toutes les lames sont distribuées, ce qui permet en principe d'en conjecturer la place (ainsi dans le bridge) et qui sont alors jeux de combinaison, où le gain ne constitue qu'un intérêt accessoire, et les jeux à talon (tel le poker) qui sont, souvent à juste titre, les seuls à être catalogués par la législation comme jeux d'argent et de hasard. Jeux et sports, 1967, p.163.
En partic. Ensemble de quatre cartes ayant chacune la même valeur. Synon. full.Poker d'as, de dames, de rois. Le carré, encore appelé poker, réunion des quatre cartes de la même valeur dans les quatre couleurs (Alleau1964).
Poker menteur. Variante du poker où les cinq cartes passent de main en main, chaque joueur devant annoncer une combinaison plus forte que la précédente à son voisin immédiat, qui accepte ou refuse la déclaration. Pendant un certain temps, le poker menteur, moins savant et plus simple que le poker, est divertissant et varié (Alleau1964).
P. anal. Poker d'as ou poker dice. Jeu qui se joue avec cinq dés dont les faces représentent l'as, le roi, la dame, le valet, le dix et le neuf. Comment ne pas admettre que le destin qui avait joué avec nous tous au poker dice n'était un barman ivre qui nous avait fait boire des satanés cocktails, plus nombreux et d'une mixture moins avouable que les sorbets (...)? (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p.125):
2. Il reste encore une vingtaine de clients, des célibataires, de petits ingénieurs, des employés. Ils déjeunent en vitesse dans des pensions de famille qu'ils appellent leurs popotes et, comme ils ont besoin d'un peu de luxe, ils viennent ici, après leur repas, ils prennent un café et jouent au poker d'as... Sartre,Nausée, 1938, p.20.
B. − Au fig. S'il fallait en arriver à des attaques stratégiques contre-cités, ce stade ne serait abordé que progressivement par des actions partielles très limitées. On imagine que, devant ces menaces croissantes, l'un des deux partenaires se lassera le premier de ce poker infernal, et que l'on aura quand même fait l'économie des destructions massives (Beaufre,Dissuasion et strat., 1964, p.43).
Coup de poker. Choix audacieux dans lequel entre une grande part de bluff. −J'ai un peu tout connu au niveau métier, dit-il. Les folles expériences, les espérances déçues et les véritables coups de poker (L'Est Républicain, Magazine dimanche, 21 oct. 1983, p.17, col. 3-4).
Partie de poker. Opération délicate ou situation conflictuelle au cours de laquelle hommes politiques, diplomates ou hommes d'affaires usent d'influence, de bluff ou d'intimidation pour l'emporter. En ce moment, ce qui se passe en Europe, ce n'est peut-être pas autre chose qu'une monumentale partie de poker, où chacun cherche à gagner par intimidation (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p.359).En bref, il m'expliqua comment l'Allemagne et l'Italie jouaient avec la France et l'Angleterre une partie de poker où celles-ci se laissaient abuser par le bluff de leurs adversaires (Tharaud,Envoyé archange, 1939, p.171).
Prononc. et Orth.: [pɔkε:ʀ]. Att. ds Ac. 1935. Plur. des pokers. Étymol. et Hist. 1. a) 1855 nom d'un jeu de cartes américain (M. de Fontenay, L'Autre monde, p.115 ds Quem. DDL t.2); b) 1884 «réunion de quatre cartes de même valeur (au jeu de poker)» (Laun, Petit Traité du jeu de poker, 15 ds Höfler Anglic.); c) 1936 partie de poker en parlant d'une situation conflictuelle très serrée et délicate (Martin du G., loc. cit.); 2. 1921 poker d'as (Giraudoux, Suzanne, p.52); 1932 poker dice (Lar. 20e). Empr. à l'anglo-amér. poker att. comme terme désignant un jeu de cartes dep. 1834 (Americanisms) et d'orig. obsc. (Americanisms propose le fr. poque «jeu de cartes où l'on se sert de casiers appelés poques» apparenté à poquer*, v. FEW t.6, p.643b. NED et DAE le rapprochent de l'all. Poch, Pochspiel corresp. germ. du fr. poque. Kluge y voit plus simpl. un dér. de l'angl. to poke «frapper, battre» de même orig. germ. que poquer à cause de l'action de frapper les cartes sur la table. Poker d'as est une adapt. par fausse étymol. du phonétisme de l'anglo-amér. poker dice, att. dep. 1874 (Americanisms) et comp. de poker et dice, plur. de die «dé». Fréq. abs. littér.: 66. Bbg. Bonn. 1920, p.108.