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PLATONISER, verbe
A. − Empl. intrans.
1. PHILOS. Suivre, s'inspirer de la philosophie de Platon. Les pères grecs avaient trop platonisé (Mounier,Traité caract., 1946, p.119).
2. Situer l'amour, les sentiments dans un monde idéal, détaché de la matérialité. Ça lui plaisait beaucoup sinon d'être divinisée du moins qu'un amour dont elle était la cause (...) fût exalté vers l'empire des idées pures. Elle platonisait à bloc (Queneau,Loin Rueil, 1944, p.171).
B. − Empl. trans.
1. PHILOS. Teinter de platonisme. [Si Clément d'Alexandrie] utilise abondamment les thèmes platoniciens pour illustrer certaines doctrines chrétiennes, il ne les coordonne pas de façon logique, si bien qu'on se demande jusqu'à quel point la doctrine platonicienne est ici christianisée ou le christianisme platonisé (Friest.31966, p.463).
2. Idéaliser. Platoniser un héros de roman; platoniser sa passion. Le christianisme (...) fait contrepoids à nos tendances vers le fini, vers le passager, vers le changement, en rassemblant l'esprit par la contemplation des choses éternelles, en platonisant un peu nos affections, constamment détournées du monde idéal (Amiel,Journal, 1866, p.49).
Empl. pronom. réfl. Plus les sens deviennent prodigues et faciles, plus l'amour se contient, s'appauvrit ou fait l'avare: quelquefois il s'en dédouble nettement, et rompant tout lien avec eux, il se réfugie, se platonise et s'exalte sur un sommet inaccessible (Sainte-Beuve,Volupté, t.1, 1834, p.63).
REM.
Platonisant, -ante, part. prés. adj.,philos. Qui platonise (v. supra A 1). Dualisme, kantisme, stoïcisme platonisant; les Pères platonisants. On veut bien se garder de toute interprétation platonisante des essences (Ricoeur,Philos. volonté, 1949, p.8).Empl. subst. Celui qui, dans un courant de pensée, suit la philosophie de Platon. L'empreinte néoplatonicienne se marque toutefois chez Spinoza, qui l'avait reçue de la tradition juive (Maïmonide) d'une part, des platonisants italiens (Giordano Bruno, Léon l'Hébreu) d'autre part (J. Moreau,Plotin, 1970, p.8).
Prononc.: [platɔnize], (il) platonise [-ni:z]. Étymol. et Hist. 1. 1554 intrans. platonizer «se détacher de la matière» (Le Caron, Claire, 1b cité par H. Vaganay ds Z. rom. Philol. t.29, p.95); 2. 1587 intrans. platoniser «suivre la doctrine de Platon» (Cholières, 4eApresdisnee, p.182 ds Hug.); 3. 1834 pronom. «devenir platonique» (Sainte-Beuve, loc. cit.); 4. 1863 trans. «rendre conforme au caractère idéaliste de Platon» (Id., Nouv. lundis, t.5, p.297). Dér. de Platon; suff. -iser*. Bbg. Gohin 1903, p.280.