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PLASTRON, subst. masc.
A. −
1.
a) Pièce d'armure qui recouvre et protège la poitrine. Les guerriers poussaient des soupirs qui soulevaient leurs plastrons de fer (Gautier, Fracasse, 1863, p.179).
b) Pièce de protection que portent sur la poitrine les escrimeurs. Deux femmes parurent, un fleuret à la main, en costume de salle, vêtues d'un maillot sombre, d'un très court jupon (...) et d'un plastron (Maupass., Bel-Ami, 1885, p.262).Pour les compétitions, les fleurettistes revêtent un plastron métallisé, recouvrant strictement la surface valable (R. Cléry, L'Escrime, 1973, p.21).
P. anal. Pièce de protection que portent sur la poitrine certains artisans. Le plastron de cuir du cordonnier (Lar. Lang. fr.).
2. Au fig., vieilli
a) Ce qui cache, protège. S'il a besoin d'un plastron, de quelqu'un qu'il puisse mettre devant lui pour détourner les soupçons d'un mari, il ne se gêne pas pour se servir de vous! (Kock, Compagn. Truffe, 1861, p.222).
b) Personne, objet qui est en butte aux railleries, aux attaques plaisantes. Servir de plastron à qqn, être le plastron des railleries de qqn. Le mariage régulier est le sujet de toutes les dérisions, la paternité le plastron de toutes les turlupinades (Veuillot, Odeurs de Paris, 1866, p.134).Il prit l'offensive contre les jolis messieurs qu'il n'aimait pas (...). C'étaient ses plastrons et ses têtes de Turc (Larbaud, F. Marquez, 1911, p.39):
1. ... il faisait d'eux ses plastrons, il s'exerçait à mépriser l'humanité en leur personne, et il s'acquit ainsi une réputation de méchant, quand ce n'était au fond qu'un terrible satirique. Sainte-Beuve, Caus. lundis, t.3, 1850, p.201.
− Domaine milit.,,Petit groupe d'hommes qui représentent l'ennemi dans une manoeuvre`` (Rob. 1985; ds Lar. Lang. fr.).
3. P. anal.
a) ZOOL. Zone sternale chez divers vertébrés. Voir Zool. t.3 1972, pp.130-131 (Encyclop. de la Pléiade).
En partic. Carapace ventrale de la tortue. Le plastron [des tortues] tient lieu des muscles abdominaux (Cuvier, Anat. comp., t.1, 1805, p.220).Voir Zool. t.4 1974, p.174, loc. cit.
b) MÉD. ,,Zone d'induration d'un processus inflammatoire`` (Méd. Biol. t.3 1972). Plastron abdominal. À l'examen on note un empâtement localisé de la fosse iliaque droite que l'on appelle un plastron appendiculaire. Il correspond à la réaction péritonéale (Quillet Méd.1965, p.156).
B. −
1.
a) Partie de certains vêtements masculins qui recouvre la poitrine; en partic. pièce d'étoffe qui recouvre le devant d'une chemise. Chemise à plastron; plastron blanc, empesé; plastron d'habit. Malgré tous les lavages, le plastron de ma soutane est horrible à voir (Bernanos, Journal curé camp., 1936, p.1201).Il ne portait pas de chemise, seulement son plastron verni par-dessus son gilet de flanelle (Céline, Mort à crédit, 1936, p.428):
2. Alors, ouvrant son gilet et offrant le plastron de sa chemise aux coups de fusil, il crie: «Vive le peuple, vive l'humanité!» Une décharge, où son plastron blanc devient tout rouge. Goncourt, Journal, 1896, p.1001.
Cravate(-)plastron. Un veston très fermé, en drap gris sombre, une cravate plastron dissimulant le linge (Daniel-Rops, Mort, 1934, p.520).
b) Pièce de vêtement ou partie de vêtement féminin, qui recouvre la poitrine. Les femmes, pâles, bouffies, raides comme des idoles de bois dans leurs robes à plastron d'or (A. Daudet, Lettres moulin, 1869, p.200).
2. P. anal. Partie de la gorge de certains oiseaux recouverte de plumes dont la couleur est différente de celle de la livrée. Un râle au plastron gris marche en regardant derrière lui l'empreinte de ses pattes; le jabot gonflé (Giono, Eau vive, 1943, p.153).
3. Rare. Faire plastron. Plastronner (v. ce mot II B). C'est de la prose qui pose, qui fait plastron comme un invité en soirée (Renard, Journal, 1890, p.51).
Prononc. et Orth.: [plastʀ ɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.A. Habill. 1. 1477-78 «pièce d'armure couvrant la poitrine» (G. Leseur, Hist. de Gaston IV de Foix, éd. H. Courteault, t.1, p.151); 2. 1671 p.ext. escr. (Molière, Le Bourgeois gentilhomme, II, 3, éd. R. Bray, p.190); 3. a) 1802 cost. milit. (Baudry des Loz., Voy. Louisiane, p.61); b) 1865 cost. civil (Vallès, Réfract., p.67: le plastron de sa redingote). B. 1. 1705 désigne une personne en butte aux railleries (Regnard, Les Ménechmes, III, 13 ds Comédies, éd. 1813, p.328); 2. 1962 milit. «petit groupe d'hommes qui, dans une manoeuvre, représente symboliquement l'ennemi» (Rob.). C. 1. Zool. a) 1752 désigne la partie ventrale de la carapace des tortues (Trév.); b) 1775 désigne le plumage de la poitrine d'un oiseau lorsque sa couleur diffère de celle du reste du corps (Montbeillard ds Buffon, Hist. nat. des oiseaux, t.3, p.375); 2. 1965 méd. plastron appendiculaire (Quillet, loc. cit.). Empr. à l'ital. piastrone, att. au sens 1 dep. le xves. (av. 1470, L. Pulci ds Tomm.-Bell.), dér. augm. de piastra «plaque (de métal, bois, pierre, verre, etc.)» (v. piastre). Fréq. abs. littér.: 163. Bbg. Hope 1971, p.47. _Quem. DDL t.16. _Wind 1928, p.46, 131, 158, 203.