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PLASTIQUE, adj. et subst.
I. − Adjectif
A. − Dans le domaine des arts
1. Qui est apte à donner ou qui donne des formes et des volumes une représentation esthétique. Un génie, une imagination plastique; une beauté, une image, une oeuvre plastique.
Arts plastiques. L'architecture, le dessin, la gravure, la peinture, et plus partic., le modelage et la sculpture. Une fameuse page de Proust qu'on croirait inspirée de Hegel qui, dans son Esthétique, oppose l'instantanéité de l'effet causé par les arts plastiques au déroulement en succession de l'art littéraire (Benda, Fr. byz., 1945, p.44).
P. méton. Dû à la qualité esthétique des formes représentées. Ce peintre avait, lui aussi, le goût des émotions purement plastiques (Cassou, Arts plast. contemp., 1960, p.465).
P. anal. [En parlant de mots, d'un texte] Qui évoque, suggère les formes de façon esthétique. Ne demandez à cette patrie [les Flandres] de la poësie plastique, ni la verve de la comédie, ni l'action dramatique, ni les jets hardis de l'épopée ou de l'ode, ni le génie musical (Balzac, Rech. absolu, 1834, p.114).C'est à cette époque qu'il fréquenta leur cénacle [des Parnassiens] et qu'il y eut (...) la révélation du vers plastique, de la puissance de l'épithète, de la rime parfaite et rare (Lemaitre, Contemp., 1885, p.36).
2.
a) Qui concerne les formes et les volumes, qui s'en préoccupe. Étant une projection de désirs, le romantisme est vague; aussi échoue-t-il en philosophie, en sciences, et plus particulièrement en architecture. Il n'est pas plastique (Maurois, Mes songes, 1933, p.181).Il venait de découvrir à New-York que les célèbres marques de whisky exposaient dans tous les bars des statuettes de chevaux et de chiens blancs et noirs et (...) il était persuadé que cette publicité plastique était l'oeuvre de Salvador Dali (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p.269).Montesquieu avait déjà expliqué le paradoxe plotinien en distinguant les traits et les manières, les traits qui sont l'élément statique, graphique ou plastique de la morphologie, les manières qui sont toujours cinétiques et toujours naissantes (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p.84):
. ... ce n'est qu'en mettant en valeur impitoyablement, par de purs procédés plastiques, les saillies expressives qui rendent la scène sensible, les profils qui l'arrêtent dans l'espace, les plans fuyants qui y font participer cet espace, tout ce qui en fait un bloc dont les éléments sont solidaires, et le rythme secret qui lui confère l'unité dans le mouvement. Faure, Espr. formes, 1927, p.205.
P. anal., MUS. Comment demander à la musique concrète (...) de se définir comme une nouvelle musique ou comme une anti-musique? Peut-être fallait-il la baptiser du nom de musique plastique ou de plastique sonore? (Schaeffer, Rech. mus. concr., 1952, p.115).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre, rare. Le plastique, l'écorce des choses ne représentent pour eux que des apparences qu'il s'agit de traverser pour aller chercher le mouvement intérieur qui s'est arrêté ou s'est exprimé par elles (Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p.189).
b) Qui est fait de formes et de volumes. Les simulacres de cette nature plastique et vide (Balzac, Peau chagr., 1831, p.22).
B. − [En parlant d'une matière] Malléable, qui peut être modelé. La Mésopotamie fournit sur toute sa surface une terre plastique singulièrement propre à façonner de la brique (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p.185).Entre les liquides visqueux et les solides parfaits, il existe une série de corps tels que beurre, suif, graisse, facilement déformables (cohésion faible): ce sont les corps plastiques (Larchevêque, Fabric. industr. porcel., 1898, p.100).Il est préférable d'utiliser un béton légèrement trop plastique plutôt qu'un béton exagérément sec (Cléret de Langavant, Ciments et bétons, 1953, p.166).
P. anal. Il n'est pas certain qu'un animal aussi plastique, aussi prodigieusement transformable ne réussisse pas à s'acclimater chez nous (Maeterl., Vie termites, 1926, p.133).
P. métaph. Le test de Murray (...) présente vingt images suffisamment ambivalentes pour être plastiques à l'interprétation, et demande au sujet de raconter à leur propos une histoire (Mounier, Traité caract., 1946, p.21).L'inconscient, qui est très plastique, se prête aux recherches qu'on veut faire dans son bric-à-brac (Choisy, Psychanal., 1950, p.158).
C. − BIOL. [En parlant de la matière vivante] ,,Se dit d'un élément constitutif de la matière vivante lorsqu'il prend une importance au moins pondérale (par opposition aux oligo-éléments)`` (Duval 1959).
Aliments plastiques. Cette nécessité pour le carnivore de refaire sa chair et son sang par l'azote contenu dans les matières animales. (...) qui veut être fort et actif doit absorber ces aliments plastiques qui réparent les muscles (Verne, Enf. cap. Grant, t.3, 1868, p.62).
D. − MÉDECINE
1. Chirurgie plastique. Chirurgie ayant pour but la réparation ou la correction de certaines malformations congénitales ou acquises. Les autogreffes, correctement pratiquées, reprennent toujours, ce qui explique leur succès en chirurgie plastique humaine (Hist. gén. sc., t.3, vol. 2, 1964, p.654).La chirurgie esthétique, chapitre de la chirurgie plastique, s'efforce de corriger les imperfections de la nature ou de réparer les dégâts du temps (Le Monde, 19 mai 1976, p.17, col. 1).
2. Opération plastique. ,,Toute opération visant à réparer un organe ou à rétablir son fonctionnement, sans résection mutilante et, plus particulièrement, réparation chirurgicale des téguments`` (Man.-Man. Méd. 1980).
II. − Subst. fém. [Corresp. à supra I A]
A. − Dans le domaine de l'esthét.
1. L'ensemble des formes du corps humain. Quelques compliments sur ma plastique, auxquels je n'ai rien trouvé à répondre (Benoit, Atlant., 1919, p.191).L'athlète sculpte, en quelque sorte, son propre corps. La plastique du corps demeure une des notions de l'haltérophilie (Jeux et sports, 1967, p.1286).
En partic. Nous entendons par plastique les modifications des lignes et des positions du corps humain, et par mimique, celles de son visage (Lifar, Danse, 1938, p.71).
2. Recherche de la beauté des formes. Lycurgue était si fort en peine d'avoir de beaux hommes dans l'armée, qu'il voulut prendre soin des enfans jusque dans le ventre de leurs mères (...); ceux qui naissaient mal conformés étaient condamnés à périr, et, par amour pour la plastique, on les jetait, dans une serviette, du haut en bas du mont Taygète (Musset, Lettres Dupuis Cotonet, 1836, p.602).
B. − Rare. Les arts plastiques. La plus grande leçon de la plastique et peut-être de l'art entier, que cette germination de la vie spirituelle qui monte des profondeurs et mûrit lentement dans la plénitude des formes par le jeu nuancé des lignes de force et des plans (Faure, Hist. art, 1921, p.90).
III. − Subst. masc.
A. − ,,Matière qui, à un certain stade de son élaboration, peut subir une déformation permanente et prendre la forme qu'on désire lui donner`` (Dew. Mat. prem. 1973).
B. − ,,Toute matière synthétique basée sur l'emploi des macromolécules et transformables par moulage, formage, coulage, habituellement avec emploi de la chaleur et d'une pression`` (Delorme 1962). Réalisation d'emballages perméables en plastique de caractéristiques connues (Boulay, Arboric. et prod. fruit., 1961, p.111).Goodyear n'était pas mort depuis un an que naissait Staudinger, père des plastiques et grand-père du nylon (P. Rousseau, Hist. techn. et invent., 1967, p.233).
Empl. adj. Qui est fait en cette matière. Emballage, revêtement plastique. L'obturateur métallique est moins lourd (...) que l'obturateur plastique (Alvin, Artill., Matér., 1908, p.74).
Matière plastique. [Terme générique désignant un matériau fait en cette matière] . Après l'introduction de la matière plastique chauffée (la vinylite a remplacé la gomme laque du disque 78 tours) (Samuel, Art mus. contemp., 1962, p.633).
Prononc. et Orth.: [plastik]. Homon. plastic. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist.I. A. Adj. 1. 1553 «qui vise à la reproduction ou à la création de formes par le modelage» art plastique (Architecture Alberti, Trad. I. Martin, 31a d'apr. Vaganay ds Rom. Forsch. t.32, p.129); 2. 1805 «qui ne relève que de l'apparence physique, qui n'est que forme» (Destutt de Tr., Idéol. 3, p.262); 3. 1833 «dont le mode d'expression est fondé sur l'évocation de formes» (en parlant de poésie) (E. de Guérin, Journal, p.152); 4. 1836 arts plastiques «activités de recherche de la beauté par l'expression, la création, l'évocation de formes» (Quinet, All. et Ital., p.149); 5. 1930 «qui procède au remodelage d'une partie du corps» chirurgiens plastiques (Morand, New-York, p.215). B. Subst. fém. 1. 1765 (Encyclop. t.12, p.732, col. a: La Plastique diffère de la sculpture, en ce que dans la premiere les figures se font en y ajoutant de la matière, au lieu que dans l'autre on les fait pour ainsi dire du bloc en ôtant ce qui est superflu); 2. 1836 «recherche de la beauté par l'expression, la création, l'évocation de formes» (Musset, Lettres Dupuis Cotonet, p.602); 3. a) 1842 «forme, allure (de quelque chose)» la plastique du pantalon (Reybaud, J. Paturot, p.301); b) 1870 «ensemble des formes (d'une personne)» (Benjamin, in Comic-Finance, no13, 7 avr., 3 ds Quem. DDL t.18). II. Adj. 1. 1752 vertu plastique «aptitude à générer la forme des êtres vivants» (Trév.); 2. 1855 aliments plastiques (Littré-Robin); 3. 1858 pathol. «qui se manifeste sous forme de tissu vivant, capable de s'organiser en tissu vivant» (ibid.). III. A. Adj. 1808 «malléable, que l'on peut modeler» argile plastique (Cuvier et Brongniart ds Journal des Mines, t.23, p.432). B. Adj. et subst. masc. 1875 (Lar. 19e: Plastique (matière ou composition). On désigne sous le nom de plastique toute matière ou composition susceptible de reproduire par le modelage ou le moulage un objet type. L'argile et la cire furent les plastiques les plus anciennement employés); 1950 (Lar. mens. t.12, p.493: Plastiques (les). − On désigne maintenant par ce terme un ensemble de matériaux synthétiques aux propriétés extrêment variées et qui se prêtent à la confection d'une foule d'appareils et d'objets d'usage courant). Empr. au lat. plasticus, -a, -um «relatif au modelage» et subst. fém. plastica, -ae «art du modelage», du gr. π λ α σ τ ι κ ο ́ ς «malléable, qui sert à modeler, propre au modelage, relatif au modelage» et subst. π λ α σ τ ι κ η ́ «l'art de reproduire ou créer des formes». Fréq. abs. littér.: 646. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 134, b) 722; xxes.: a) 643, b) 1859.
DÉR.
Plastiquement, adv.Du point de vue plastique. a) [Corresp. à supra I A 1] Cette impossibilité à choisir dans le monde objectif les éléments d'une construction plastiquement harmonieuse et logique constitue l'écueil de l'art allemand (Faure, Hist. art, 1914, p.512).S'ils [les peintres oniriques] représentent des aspects de la vie des rêves avec leur incohérence et leur drôlerie, ils les montrent presque toujours plastiquement séduisants et ordonnés (Arts et litt., 1936, p.18-12).Le tableau est plastiquement indiscutable dans toutes ses parties (Lhote, Peint. d'abord, 1942, p.160).b) [Corresp. à supra I A 2] En ce qui concerne l'acteur, la première tâche du costume est de présenter son corps. Il doit s'adapter plastiquement à ce corps et à ses données: taille, stature, corpulence (Serrière, T.N.P., 1959, p.115).[plastikmɑ ̃]. 1resattest. 1846 (Lamennais d'apr. FEW t.9, p.35b), 1850 (Flaub., Corresp., p.278); de plastique, suff. -(e)ment2*. Fréq. abs. littér.: 14.
BBG.Duch. Beauté 1960, p.131. _Quem. DDL t.25.