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PLAIN-CHANT, subst. masc.
A. − Chant monodique religieux, élaboré durant les premiers siècles de la chrétienté, composé à partir d'une récitation rythmée, plus ou moins ornée du texte latin, qui comprend aussi bien le chant grégorien de la messe et de l'office que les autres chants liturgiques de l'Occident. Synon. chant grégorien*.Le plain-chant (...) cette forme maintenant considérée comme une forme caduque et gothique de la liturgie chrétienne (...), c'était le verbe de l'antique Église, l'âme du Moyen-Âge; c'était la prière éternelle chantée, modulée suivant les élans de l'âme, l'hymne permanente élancée depuis des siècles vers le Très-Haut. Cette mélodie traditionnelle était la seule qui, avec son puissant unisson, ses harmonies solennelles et massives, ainsi que des pierres de taille, put s'accoupler avec les vieilles basiliques et emplir les voûtes romanes dont elle semblait l'émanation et la voix même (Huysmans, À rebours, 1884, p.268):
. La leçon des lamentations de Jérémie, porte un caractère tout particulier; elle peut avoir été retouchée par les modernes, mais le fond nous en paroît hébraïque, car il ne ressemble point aux airs grecs du plain-chant. Le Pentateuque se chantoit à Jérusalem, comme des bucoliques, sur un mode plein et doux; les prophéties se disoient d'un ton rude et pathétique, et les psaumes avoient un mode extatique qui leur étoit particulièrement consacré. Chateaubr., Génie, t.2, 1803, p.6.
Au fig. Les arcs allongés à la byzantine; dans les pendentifs, des médaillons d'une grâce tout orientale. C'est le roman qui balbutie encore, avant de former et d'amplifier peu à peu ses admirables voix chorales, le plain-chant de l'architecture (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p.299).
B. − Ce chant dans son interprétation décadente, du xiiieau xxes., fondée sur le principe d'égalité, de durée et d'intensité de toutes les notes entre elles. Le plain-chant (...) a toujours une mesure égale dans chacune de ses notes, laquelle est communément appelée plana ou mesure plaine (Jumilhac, Sc. et prat. plain-chant, 1847, p.144).Comparez au lourd, informe et barbare plain-chant que vous entendez d'ordinaire les pures cantilènes grégoriennes (P. Lalo, Mus., 1899, p.450).
Au fig. Ce n'était pas assez que tant de mers, ce n'était pas assez que tant de terres eussent dispersé la course de nos ans. Sur la rive nouvelle où nous halons, charge croissante, le filet de nos routes, encore fallait-il tout ce plain-chant des neiges pour nous ravir la trace de nos pas (Saint-John Perse, Exil, 1942, p.271).
Prononc. et Orth.: [plε ̃ ʃ ɑ ̃]. Ac. 1694: plain chant; dep. 1718: plain-chant. Plur. des plains-chants. Étymol. et Hist. Av. 1492 (Molinet, L'art de rhétorique ds Rec. d'art de seconde rhétorique, éd. E. Langlois, 244); 1847 mus. (Jumilhac, loc. cit.). Comp. de plain* et de chant*. Fréq. abs. littér.: 142. Bbg. Lew. 1968, p.104.