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PIQUETTE1, subst. fém.
A. − Boisson de ménage, légèrement alcoolisée, obtenue par addition d'eau à du marc de raisin ou d'autres fruits, avant fermentation. Malgré quelques améliorations, c'est encore le pauvre vigneron d'autrefois, faisant le vin et buvant la piquette, le résidu de la vendange (Michelet, Journal, 1839, p.797).Le marc est soumis ensuite aux lavages et donne la piquette (Wurtz,Dict. chim., t.3, 1878, p.685).
P. métaph. Paisiello [compositeur italien de la fin XVIIIe-début XIXes.] me semble de la piquette assez agréable et que l'on peut même rechercher et boire avec plaisir dans les moments où l'on trouve le vin trop fort (Stendhal, H. Brulard,t.1, 1836, p.416).
B. − P. anal. Vin aigrelet, de basse qualité. Il me fait boire de sa piquette, se dit-il; mais quand le vin est de qualité supérieure, il le trouve trop bon pour moi (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p.79).Les Juifs (...) abandonnent avec une hâte comique leurs abris de toiles et de branchages installés trop près de la ruine, pour mettre à l'abri de l'explosion quelques bouteilles de piquette aux étiquettes fallacieuses d'Yquem ou de Château-Margaux (Tharaud, Marrakech, 1920, p.246).
P. métaph. M. X. a d'ailleurs le bon goût de s'enivrer des idées de mon illustre confrère et ami, créateur de l'Évolution créatrice. Je ne vois contre lui que le fâcheux penchant de se griser aussi du vin de ma petite vigne, et je vous avoue que je ne sais comment il peut accorder dans son ivresse l'une et l'autre boisson, le Château-Bergson et ma piquette. Mais les mystères de chacun sont insondables (Valéry, Lettres à qq.-uns, 1945, p.218).
Expr. fig., fam. C'est de la piquette. C'est une chose négligeable, sans valeur. Synon. pop. et fam. c'est de la gnognotte.Le poète illustrait pieusement à ce moment-là un fantastique trait de bravoure que je m'étais attribué. Je ne sais plus très bien ce qui se passait, mais ça n'était pas de la piquette (Céline,Voyage, 1932, p.126).[Gaboriau] se montre un extraordinaire pionnier, précurseur de tous les romans-détectives; ceux de Conan Doyle ne sont que piquette auprès des siens (Gide, Journal, 1943, p.205).
Prononc. et Orth.: [pikεt]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist.1. 1583 «boisson faite avec des prunelles» (Ch. Estienne et J. Liebault, L'Agriculture et maison rustique, 237b d'apr. FEW t.8, p.465a); 2. 1611 «boisson faite avec des pommes sauvages» (Cotgr.); 3. 1660 «vin pour les domestiques; mauvais vin» (Oudin Fr.-Esp.). Dér. de piquer*; suff. -ette*. Fréq. abs. littér.: 43.
DÉR. 1.
Picter, verbe trans.,arg., pop. Boire, souvent avec excès, des boissons alcoolisées. Ça serait un vermout que je picterais, si toutefois j'étais pas de trop (Frapié, Maternelle, 1904, p.189). [pikte], (il) picte [pikt]. 1resattest. 1628 picter (Le Jargon de l'Argot réformé ds Sain. Sources Arg. t.1, p.197), 1800 piqueter (Les Brigands Chauffeurs, ibid., t.2, p.90); de piquette1, dés. -er.
2.
Picton, piqueton, subst. masc.,arg., pop. Vin. Synon. picrate (pop.).Et les verres se vidaient d'une lampée (...). Il pleuvait du piqueton, quoi! un piqueton qui avait d'abord un goût de vieux tonneau, mais auquel on s'habituait joliment, à ce point qu'il finissait par sentir la noisette (Zola, Assommoir, 1877, p.579).L'autre emplissait les verres coup sur coup: −Il est ben plaisant, ce picton! Il coule sur la pente du guéniau [= gosier] sans qu'on le sente seulement passer (Genevoix,Raboliot, 1925, p.203). [piktɔ ̃]. 1resattest. 1790 picton (Le Rat du Châtelet ds Sain. Sources Arg. t.1, p.339), 1841 piqueton (A. Karr, 41 ds Larch. Nouv. Suppl. 1889); de piquette1, suff. -on1*.