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PICTURAL, -ALE, -AUX, adj.
A. − [Adj. de relation] De (la) peinture; qui est propre à la peinture (v. ce mot II B). Expression, oeuvre, création picturale; connaissances, études picturales; le romantisme, l'impressionnisme pictural. Mieux que par l'imitation, chère aux profanes, l'essentiel de l'art pictural est constitué par la répartition et l'organisation des éléments constitutifs: mesures, directions, ornements, lumières, valeurs, couleurs et matières (Arts et litt., 1935, p.30-6).
[Appliqué à une pers. ou un groupe de pers.] Qui traite, s'occupe de peinture. La critique picturale. Un aimable bavard ayant vécu dans tous les mondes, le monde politique, le monde littéraire, le monde pictural (Goncourt, Journal, 1892, p.190).
B. − [Adj. de caractérisation]
1. [Appliqué à une peinture] Qui répond aux caractères de la peinture telle qu'elle doit être; qui est propre à la bonne peinture, qui la détermine. La France a montré beaucoup de génie inventif, peu de facultés vraiment picturales. La Hollande n'a rien imaginé, elle a miraculeusement bien peint (Fromentin, Maîtres autrefois, 1876, p.193).Je sens encore que cela [un tableau] m'avait beaucoup ému, que c'était vraiment beau et vraiment uniquement pictural (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1906, p.63).On peut dire qu'un peintre qui invente un procédé et témoigne [comme Monet] d'une telle puissance est hautement intellectuel, doué de l'intelligence picturale (Mauclair, Maîtres impressionn., 1923, p.76).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ensemble des éléments qui forment l'essence de l'art de peindre et le distinguent des autres formes d'art. Dans un tableau, le sujet devrait passer inaperçu, comme le style dans un roman. Un sujet pittoresque se démode; seul le pictural ne se démode pas. Le pictural des maîtres inspire leur pittoresque: un chapeau melon de Degas n'est jamais ridicule... Il atteint au style par le pictural (Arts et litt., 1935, p.84-7).La couleur est la quintessence du pictural comme la forme l'est de la plastique (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p.207).
2. [En parlant d'un objet naturel ou d'une création ne relevant pas de la peinture] Qui est conçu comme une peinture; qui évoque la peinture par son harmonie et sa couleur, par l'art de la composition ou de la description. La chambre purement esthétique des soirs picturaux (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p.926).Le sens d'une perspective obtenue exactement de la même manière que dans un tableau de maître. Tout le côté pictural, très important chez Hofmannsthal «La poésie crée le monde des rapports» (Du Bos, Journal, 1927, p.175).Employés en soli, et accompagnés, souvent par des timbres de nature différente, ses flûtes [d'un groupe d'instruments de l'orchestre], hautbois, cor anglais, bassons apporteront leur note picturale bien personnelle et constitueront une source de grande variété dans le coloris orchestral (Arts et litt., 1935, p.38-11).
3. [En parlant d'une pers.] Qui a le goût, le sens de la peinture. L'être qui n'est pas né pictural ne sentira ce rien indescriptible qui fait la valeur d'une peinture, pas plus qu'un être qui n'est pas né musical ne sentira ce rien de l'instrumentation ou du chant (Goncourt, Journal, 1894, p.652).L'écrivain qui se veut pictural est tenu au contraire d'exagérer même le caractère de fixité qu'a le tableau: la fixité fait ici contre-poids, et c'est ce qu'ont admirablement compris Théophile Gautier et, après lui, Flaubert (Du Bos, Journal, 1922, p.89).
REM. 1.
Picturalement, adv.Du point de vue pictural. Picturalement, il [Manet] eut les dons qui font la gloire des maîtres (Mauclair, Maîtres impressionn., 1923, p.57).Il m'invitait à des excursions sur des continents qu'il m'engageait à explorer picturalement (Blanche, Modèles, 1928, p.50).
2.
Picturalisation, subst. fém.,hapax. Action de rendre pictural, de donner à quelque chose les caractères propres à la peinture. Les esquisses les plus impérieuses de Delacroix étaient encore des dramatisations; ce que Manet entreprend dans certaines toiles est une picturalisation du monde (Malraux, Voix sil., 1951, p.115).
3.
Picturisme, subst. masc. hapax.Tendance exagérée à imiter l'art du peintre, à «faire du pittoresque». Ne retrouvez-vous pas chez nos symbolistes une heureuse tendance à fuir les formalismes desséchants du second état −le picturisme parnassien (Bremond, Poés. pure, 1926, p.144).
Prononc. et Orth.: [piktyʀal]. Plur. masc. [-o]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1845 [éd.] «qui a rapport à la peinture» (F. Wey, Rem. sur la langue fr., t.1, p.409: architectural manque à la gloire du dictionnaire, aussi bien que sculptural et pictural); 2. 1870 «qui présente les qualités requises pour inspirer en peinture» (Goncourt, op. cit., p.583). Dér. du lat. pictura, v. peinture; suff. -al*. Fréq. abs. littér.: 176. Bbg. Quem. DDL t.10 (s.v picturisme).