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PHILOSOPHIQUEMENT, adv.
A. − [Corresp. à philosophique I]
1. Vieilli. D'une manière scientifique ou en appliquant une théorie générale. [Le] développement industriel, philosophiquement défini, c'est à dire embrassant l'ensemble total de l'action de l'homme sur le monde extérieur (...) remonte, incontestablement, jusqu'à ce premier âge social [le fétichisme] (Comte, Philos. posit., t.5, 1839-42, p.54).Je comprends (...) comment la biologie, philosophiquement cultivée, peut enfin combler toutes les graves lacunes encyclopédiques, en instituant une transition graduelle entre l'ordre extérieur et l'ordre humain (Comte, Catéch. posit., 1852, p.130).
2. Cour. Sur la plan de la philosophie, de sa méthode, de ses principes, de son histoire. Si quelques hommes d'un esprit supérieur ne soutenaient pas philosophiquement que c'est le premier bonheur de la vie [l'amour], on appellerait ces sentiments bientôt des amusements de femme, qu'on rapprocherait des jeux des enfants (Staël, Lettres jeun., 1788, p.234).Il est vain d'analyser philosophiquement la notion de forme, puisqu'il faut la prendre dans un sens strictement géométrique (Ruyer, Esq. philos. struct., 1930, p.82):
1. Philosophiquement, et dans ce qu'on appelle aujourd'hui la philosophie de l'histoire, Port-Royal nous semble le noeud et la clef d'une question (...) qui domine l'histoire de l'esprit humain dans le rapport du dix-septième siècle au dix-huitième. Sainte-Beuve, Port-Royal, t.1, 1840, p.20.
3. P. ext. D'une manière élevée; en se situant sur le plan des idées générales. Un jour qu'ils causaient philosophiquement des désillusions terrestres (Flaub., MmeBovary, t.2, 1857, p.118).
B. − [Corresp. à philosophique II] Avec sagesse, sérénité, résignation. À moins d'être né au milieu des biens ou d'attendre philosophiquement la fortune dans son lit, il faut prendre un parti et s'enrôler parmi les travailleurs (M. de Guérin, Corresp., 1835, p.228).Bien que l'on prétende parfois que nous sommes le peuple du monde le plus difficile à gouverner, je ne sache pas une population civilisée plus disposée que la nôtre à accepter philosophiquement les tyrannies de la routine (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p.337):
2. Ces flammes dans lesquelles brûlaient des maisons, des meubles, des économies, leur serraient le coeur. Ils étaient moins portés que leurs camarades à se dire philosophiquement: «C'est la guerre!» Romains, Hommes bonne vol., 1938, p.135.
P. anal. [À propos d'un animal] De l'oeuf à la boîte de fer-blanc, les oies sont acheminées vers un destin fatal. Elles y vont philosophiquement, balancées sur leurs pattes courtes, résignées à l'ignorance des grandes joies communes (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p.42).
P. ext. En gardant son calme quelles que soient les circonstances. Les deux fidèles gardiens faisaient (...) leur quart, et recevaient philosophiquement ces rafales que la nuit leur crachait au visage (Verne, Enf. cap. Grant, t.2, 1868, p.234).Rouletabille qui l'attendait sans impatience, philosophiquement assis sur un banc (G. Leroux, Roul. tsar, 1912, p.111).
Prononc. et Orth.: [filɔzɔfikmɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.a) Fin xives. philosophiement «d'une manière conforme aux critères de la philosophie» (Aalma 4.171 ds Roques t.2, p.144); 1529 philosophiquement (G. Tory, Champfleury, fo20 rods Gdf. Compl.); b) 1487 «avec sagesse» (Vocab. lat.-fr., Loys Garbin). Dér. de philosophique*; suff. -ment2*. La forme philosophiement s'explique par le b. lat. philosophice. Fréq. abs. littér.: 149.