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PENSABLE, adj.
A. −
1. [Surtout dans le domaine de la réflexion, de la connaissance sc. et philos.] Qui peut être saisi par la pensée. Synon. concevable.La discontinuité est pensée pour elle-même, elle est pensable en elle-même, nous nous la représentons par un acte positif de notre esprit (Bergson, Évol. créatr., 1907, p.155).Ce n'est pas encore de l'histoire [le collationnement des petits faits], parce que l'esprit de l'historien n'a pas dépensé là assez d'efforts pour penser son donné brut, pour le rendre pensable, c'est-à-dire susceptible d'être compris (Marrou, Connaiss. hist., 1954, p.49):
. ... la notion de complexité (...) résulte de la difficulté que nous éprouvons à «penser» un grand nombre de choses à la fois, à réunir mentalement un certain nombre de concepts, difficulté strictement physiologique (...) dont la nature, qui ignore la complexité des choses «pensables», ne peut que se jouer. P. Morand, Confins vie, 1955, p.17.
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. En entendant par l'objet en général le pensable avec toutes ses significations formelles: quantité, tout et partie (Ricoeur, Philos. volonté, 1949, p.398).
P. ext. Synon. de possible, envisageable, admissible.Je vous disais, au cours de mes précédentes leçons, que la souveraineté était un concept juridiquement impensable en droit positif; il a été longtemps considéré comme pensable et même comme étant un droit originaire des États (Scelle, Fédéralisme eur., 1952, p.24).À humaniser la guerre on la rend pensable, donc moins improbable (Beaufre, Dissuasion et strat., 1964, p.43).
2. Lang. cour., souvent fam. [Le plus souvent dans des tournures nég., pour exprimer qu'un fait est difficilement envisageable par une pers. raisonnable] Synon. croyable, imaginable; anton. impensable.Ce n'est pas pensable! La solution qu'il ose proposer est à peine pensable (Davau-Cohen1972).
B. − Rare. Qui peut être pensé, admis en tant que point de vue, opinion. Voilà ce que je voudrais que soit en chacune de ses parties mon livre. Car ce que je conçois comme la vérité c'est la totalité de ce qui est pensable sur chaque point. La vérité n'est point une. Elle est l'ensemble des regards qui cernent un objet (Rivière, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1908, p.343).
Prononc.: [pɑ ̃sabl̥]. Étymol. et Hist.a) xiiies. [date du ms.] pemsable «pensif» (Anseïs de Carthage, éd. J. Alton, 526, var. ms. C); b) 1604 non pensable «qu'on ne peut imaginer» (Vauquelin de La Fresnaye, Satyre ds Diverses poésies, éd. J. Travers, Caen, 1869, t.1, p.415). Dér. de penser1*; suff. -able*. Fréq. abs. littér.: 52.