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PEINARD, PÉNARD, -ARDE, subst. et adj.
Rem. La graphie pénard est vieillie.
I. − Subst., vx, pop. et fam.
A. − Vieillard libertin. Ce vieux penard en conte aux jeunes filles (Ac.1798-1878).
B. − Viellard rusé, finaud. Au gouffre où les malins, les matois, les «peinards» Accueillent d'escroquerie âpre le poète (Verlaine, OEuvres compl., t.2, Parall., 1889, p.176).
II. − Adj. et subst.
A. − Adj., pop. et fam.
1. [En parlant d'une pers.] Qui est tranquille et sans souci, qui se ménage, cherche à éviter les soucis, les fatigues et les risques.
[En fonction d'épithète] Rare. Les cantonniers peinards et rustiques (Montherl., Lépreuses, 1939, p.1512).
Père peinard. Homme d'un certain âge d'un naturel paisible qui se tient à l'écart. [Les chauffeurs] qui faisaient de la station (...) c'étaient (...) des pères peinards, beaucoup de vieux qui avaient fait le Fiacre (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p.28).
En père peinard. V. père II B 2 a.
[Fréq. en fonction d'attribut] Vivre (bien) peinard. Comme lui, j'eus bien vite (...) la bonne petite planque (...) nous étions sacrément peinards (Vialar, Morts viv., 1947, p.380).On fait deux, trois kilomètres peinards, puis le Barruol [un camion] nous rattrape (Giono, Gds chemins, 1951, p.193):
. On voit ce qu'elle fait, la classe ouvrière. Elle se tient peinarde. Elle demande des sursis d'appel et des hauts salaires. À part ça, les copains du front peuvent se faire casser la gueule jusqu'à la saint-Glinglin... C'est fini, mon lieutenant, ils ne m'en raconteront plus. Romains, Hommes bonne vol., 1938, p.129.
En peinard/e/s. Tranquillement. Quand Pépé s'est aboulé en peinard, je suis descendu vous prendre (Carco, Jésus-la-Caille, 1914, p.138).
2. [En parlant d'un lieu, d'une occupation] Agréable et tranquille. Synon. pépère.Vie peinarde. Je vous dis que c'est l'occase, ce boulot là et peinard et paré (Carco, Équipe, 1919, p.62).La campagne (...) les p'tits coins peinards et pis chouettes, quoi! (Simonin, J. Bazin, op.cit., p.186).
B. − Empl. subst., rare. Personne peinarde. Des bêtises, j'en avais assez à mon actif tel que pour dix ans au moins. Je tenais à passer désormais pour un petit peinard (Céline, Voyage, 1932, p.280).
REM.
Peinardement, adv.D'une manière peinarde. Manger! Boire! Dormir! là-haut bien peinardement... emmitouflé sur mon sopha!... Te voilà comblé... (Céline, Mort à crédit, 1936, p.437).
Prononc. et Orth.: [pena:ʀ], [pε-], fém. [-aʀd]. Ac. 1694-1878: penard. Étymol. et Hist. 1. 1549 subst. vieux penard terme péj. désignant un vieillard, gén. par rapport à ses prétentions amoureuses (F. Habert, Trad. Satires d'Horace, II, 5 ds Hug.); ca 1610 adj. «idiot, ridicule» (Beroalde de Verville, Parvenir, Absolution, I, 299, ibid.); 1866 (Delvau, p.290: Peinard, s. m. Vieillard, homme souffreteux, usé par l'âge ou les chagrins, −dans l'argot du peuple); d'où, p.antiphr. 2. 1881 adj. (Rigaud, Dict. arg. mod.: Pénard. Tranquille, −dans le jargon des voleurs); 1883 Père pénard «homme combinant sagement besogne et repos» (G. Macé, Notes d'apr. Esn.). Gén. considéré comme un dér. de peine* (FEW t.9, p.115b), comme l'indique la graph. mod. peinard. Fréq. abs. littér.: 39. Bbg. Chautard Vie étrange Argot 1931, p.660.