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PELLICULE, subst. fém.
A. − Membrane très fine de quelque nature qu'elle soit. Un roseau fermé par une de ces pellicules où les araignées tiennent leurs oeufs (Schaeffner, Orig. instrum. mus., 1936, p.21).Je l'avais patiemment usée [une dragée] (...) réduite à sa plus mince épaisseur, à l'état de pellicule sucrée (Arnoux, Zulma, 1960, p.82).
Au fig. Faible épaisseur, très petite quantité. Augustin lui parlait comme à la surface de son âme, avec une aisance automatique et fébricitante et assez de silences interposés pour que, sous la pellicule glacée des apparences, une sorte de chant pût se dérouler, plein de rythme, de fureur, de tendresse et de désespoir (Malègue, Augustin, t.2, 1933, p.90).C'est un après-midi de janvier qui me met ainsi en face de l'envers du monde. Mais le froid reste au fond de l'air. Partout une pellicule de soleil qui craquerait sous l'ongle, mais qui revêt toutes choses d'un éternel sourire (Camus, Env. et endr., 1937, p.122).
1. Enveloppe en matière naturelle ou artificielle très fine qui entoure, enveloppe quelque chose. Le tour des yeux caves était rouge et les paupières étaient comme des pellicules d'oeuf (Balzac, Rabouill., 1842, p.575).La journée était chaude, Jacqueline, palpable, presque immédiate, sous cette pellicule de soie qui semblait faire tout son vêtement (Toulet, Mariage Don Quichotte, 1902, p.106):
1. Si l'on a affaire à des murs tachés d'humidité, on pourra coller avant le papier de tenture un papier spécial recouvert d'une mince pellicule de plomb ou d'étain. Ce papier empêchera les taches de transparaître, mais il n'éliminera pas pour autant l'humidité, qui montera jusqu'au haut du mur et ressortira au-dessus de la pellicule métallique de protection. Bonnel-Tassan1966, p.153.
BOT. ,,Tégument entourant certains grains`` (Agric. 1977). Ces deux coquilles, réunies par une suture, renferment deux lobes divisés en partie par un zeste et réunis vers la pointe, qui contient le germe ou les premiers linéaments du noyer: ces deux lobes sont recouverts d'une pellicule (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p.179).Sa surface [du quinquina] est lisse, recouverte d'une pellicule blanchâtre ou grisâtre, sous laquelle se trouve un tissu d'un gris cendré tirant sur le jaunâtre (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t.2, 1821, p.598):
2. En général, dans la pratique, la rafle ou pédoncule qui portait les grains, la pellicule [it. ds le texte] de ces grains et les pépins ou graines sont mélangés lorsqu'on écrase le fruit mûr pour obtenir le moût qui (...) donnera le vin. Wurtz, Dict. chim., t.3, 1878, p.682.
P. anal. Matériau d'emballage se présentant sous la forme d'une feuille très mince. Pellicule cellulosique (Dict.xixeet xxes.).
2. Couche fine d'une matière plus ou moins solide qui se forme à la surface d'un liquide ou sur la face extérieure d'un autre solide. Pellicule de boue. Le chlorure d'étain provoque (...) la formation sur le fer [tôle] d'une légère couche d'étain (...); mais la pellicule d'étain produite doit se dissoudre entièrement dans la masse de plomb qui l'entoure (Gasnier, Dépôts métall., 1927, p.89):
3. Soudain toute la peau de son visage remua, dans une sorte de frémissement souterrain, −comme fait un coup de brise sur un lac; comme, aux premières bulles, la pellicule de crème durcie à la surface d'un lait qu'on fait bouillir. Vercors, Sil. mer, 1942, p.71.
P. méton., rare. La surface elle-même. Pour toutes les tristesses du coeur, il sonnait sur les neuf roseaux une chanson à la fois grave et cristalline comme une irrégulière fontaine qui vocalise des gouttelettes à la pellicule de l'eau puis, d'une grosse goutte fait sonner toute la profondeur du bassin (Giono, Eau vive, 1943, p.16).
Faible épaisseur. [Les pêcheurs noirs] les tiraient [les requins] à reculons, aidés par la pellicule d'eau qui grésillait à fleur de sable. Par dizaines, fuselés comme des obus (...) les requins s'allongeaient sur la grève (Genevoix, Routes avent., 1958, p.188).
PHARMACIE
Évaporer à pellicule, jusqu'à la pellicule. ,,Évaporer une liqueur jusqu'à ce qu'il se forme une pellicule à la surface`` (Littré). Si nous faisons évaporer nos liquides «jusqu'à la pellicule», «le tartre forme des poussières qui tombent les unes sur les autres (...)» (Metzger, Genèse sc. cristaux, 1918, p.149).
Sirop à la pellicule. ,,Terme empirique de la cuite d'un sirop qui correspond à 30oBaumé`` (Lar. Lang. fr.).
3. MÉD., PATHOL. Petite lamelle d'épiderme qui se détache par exfoliation. L'épiderme qui recouvre la pustule se transforme en une pellicule croûteuse; celle-ci, d'abord très adhérente, se détache en partie (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux, 1896, p.361).
Au plur. Petites écailles formées de tissu épidermique nécrosé qui se détachent du cuir chevelu. Alban entendit une voix qui parlait français: elle sortait d'un ahuri lorgnonard, à teint de cloporte, avec des pellicules sur son col de veston (Montherl., Bestiaires, 1926, p.532).Il porte, sur une chemise de flanelle grisâtre, une longue jaquette, usée jusqu'à la trame, semée de taches et de pellicules (Martin du G., Vieille Fr., 1933, p.1087).
B. − PHOT., CIN. Feuille mince de matière plastique recouverte d'une émulsion photographique sensible à la lumière. Synon. film.Bobine, rouleau de pellicule; développer, gâcher, impressionner une pellicule; pellicule cinématographique, négative, photographique, sonore, vierge; pellicule d'acétate, de celluloïd, de nitrate de cellulose. À celui-là on demande de donner, après quelques minutes de répétition et dans le silence du studio, l'expression d'un sentiment qui sera fixée sur la pellicule d'une manière définitive et à peu près irrémédiable (Arts et litt., 1936, p.88-11).Dreyer avait pris prétexte de la sensibilité de la pellicule panchromatique, alors une nouveauté, pour refuser maquillage, postiches, perruques (Sadoul, Cin., 1949, p.222):
4. ... les couches sensibles qui recouvrent les films sont plus standardisées, donc moins variées et moins «souples» que les plaques de verre. Aussi la pellicule qui est devenue le support idéal pour l'instantané d'amateur n'a-t-elle pu détrôner ni remplacer le verre dans les travaux de précision. Prinet, Phot., 1945, p.37.
P. méton.
1. Film. Cette pellicule est une des plus extraordinaires qu'ait produites jusqu'à ce jour l'art du cinématographe (Le Progrès de Lyon, 19 sept. 1906, p.314 ds Giraud 1956).
2. Fam. La photographie, le cinéma. Non pas que je sois moi-même savant comme un critique de la pellicule (Arnoux, Zulma, 1960, p.9).
Prononc. et Orth.: [pelikyl], [pε-]. Martinet-Walter 1973 [pεl(l)i-], [peli-] (6/11). Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist.1. a) 1505 pelliculle «pelure (d'une pomme)» (Desdier Christol, Platine en francoys, 82 rob d'apr. R. Arveiller ds Mél. Séguy (J), p.76); b) 1559 pellicule des levres (Jean Falcon, Notabilia cité ds Sigurs, p.287); c) 1749 «sorte de peau qui se forme à la surface d'un liquide» (Buffon, Hist. nat., t.2, p.96). 2. 1837 «squame du cuir chevelu» (Balzac, C. Birotteau, p.181); 3. a) 1899 photomicroscopie sur pellicule (Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav., t.2, pp.447-448); b) 1899 «film» (texte cité par Coissac, Hist. du cinématographe, 1924, p.528 ds Giraud, p.218); c) 1900 «bande pelliculaire» (Annuaire gén. et intern. de la Photographie, p.13, ibid., p.217). Empr. au lat. pellicula «petite peau; pelure d'un fruit» (dimin. de pellis «peau»). Fréq. abs. littér.: 112.
DÉR. 1.
Pelliculé, -ée, part. passé en empl. adj.Qui est recouvert d'une pellicule. (Dict.xixeet xxes.). [pelikyle]. 1reattest. 1875 (Lar. 19e); de pellicule, suff. -é*.
2.
Pelliculeux, -euse, adj.Plein de pellicules. La jalousie prend un autre accent de violence sous le front têtu du croupier, sous les cheveux drus et bas plantés que sépare mal un petit trait pelliculeux (Aragon, Beaux quart., 1936, p.470).[pelikylø], [pε-], fém. [-ø:z]. Martinet-Walter 1973 [pεl(l)i-], [peli-] (9/8). 1resattest. a) 1515 «constitué de couches fines» (J. Falcon, Notabilia cité ds Sigurs, p.287) −1660 (Oudin), à nouv. au xixes. (Boiste 1803), b) 1936 «couvert de pellicules tombées du cuir chevelu» (Aragon, loc. cit.); de pellicule, suff. -eux*.
BBG.Hasselrot 20es. 1972, p.85. _Quem. DDL t.4, 17. _Vaganay (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Rom. Forsch. 1913, t.32, p.123.