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PELAIN, subst. masc.
MÉGISS. ,,Cuve dans laquelle s'effectue le pelanage. On donne aussi ce nom au lait de chaux grasse qu'elle renferme. Le pelain contient aussi dans certains cas du sulfure de sodium, de l'orpin`` (Duval 1959). Traitement à la chaux pure. −Les peaux passent successivement dans trois pelains dénommés respectivement pelain mort, pelain gris et pelain vif selon leur ancienneté et leur degré d'utilisation. Pour préparer la solution, on fait éteindre 6 kilos de chaux vive grasse par mètre cube de solution; les peaux séjournent d'abord pendant quelques jours dans le pelain mort, c'est-à-dire dans celui qui a déjà le plus servi et dont l'activité est la plus faible, puis dans le pelain gris, enfin dans le pelain vif jusqu'à ce que le poil puisse se détacher aisément (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux, 1947, p.40).
Prononc. et Orth.: [pəlε ̃]. Également pelin (Raymond 1832), plain (Littré). Les graphies sans e, sous pelain, et sous pelaner, pelanage, traduisent le traitement de e en présence d'un groupe init.[pl-], facilitant la syncope. Étymol. et Hist.1. a) 1205-50 «lait de chaux utilisé par les femmes pour s'épiler» (Renart, éd. M. Roques, 14135); b) 1375 «lait de chaux où les mégissiers plongent les peaux pour les délainer» veaulx en pelain (Ordonnances, t.6, éd. Secousse, p.120); 2. 1533 palain «endroit d'une tannerie où on traite les peaux par la chaux» (doc. ds Gdf. Compl.); 1585 plein (Edit ds Littré, s.v. plain2); 1611 plain (Cotgr.). Dér. de peler*; suff. -ain* (< lat. -amen). À rapprocher de l'a. fr. pelain «pelage, toison» (1erquart xiiies. Renclus de Molliens, Carité, 147, 4 ds T.-L.), dér. soit de pel, peau* (FEW t.8, p.167a), soit, plus prob., de poil* (cf. FEW, loc. cit., p.171a, note 18).