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PATRIOTISME, subst. masc.
Attachement profond et dévouement à la patrie, souvent avec volonté de la défendre militairement en cas d'attaque extérieure. La Russie m'a fait faire des propositions [pour ma découverte], mais le patriotisme dont je suis animé ne me permettait pas de priver la France, la belle France, du fruit de mes travaux et de mon génie (Reybaud,J. Paturot,1842, p.89).Sous le couvert des prétextes politiques, c'est cet instinct du risque, qui pousse les peuples les uns contre les autres. Le patriotisme sincère est-il autre chose que la joie de partir avec des étendards et des femmes en pleurs (...)? (Rivière,Corresp.[avec Alain-Fournier], 1906, p.164):
1. Le patriotisme grec se manifeste de deux façons entièrement opposées, au dehors et au dedans du pays. Les Grecs du dehors adorent la patrie commune; ils se dépouillent pour elle, ils ne songent qu'aux moyens de la rendre plus riche et plus grande. Les Grecs du dedans ne s'occupent qu'à fermer le pays aux Grecs du dehors. Les uns ont le patriotisme prodigue, les autres le patriotisme conservateur. About,Grèce,1854, p.66.
[Pendant la Révolution où l'attachement à la patrie était lié à l'adoption des idées nouvelles] L'aristocratie fuyoit; aujourd'hui elle insulte. Le patriotisme donnoit la loi; aujourd'hui c'est l'intrigue (Robesp.,Discours,Guerre, t.8, p.148).Le monde ne sera-t-il pas plus réformé par le patriotisme que par le christianisme? (Desmoulinsds Vx Cordelier,1793-94, p.300):
2. L'empereur avait été très chaud, disait-il, et de fort bonne foi au commencement de la Révolution; il s'était refroidi par degrés à mesure qu'il avait acquis des idées plus justes et plus solides; son patriotisme s'était affaissé, disait-il, sous les absurdités politiques et les monstrueux excès civils de nos législatures... Las Cases,Mémor. Ste-Hélène,t.1, 1823, p.447.
[L'accent est mis sur le rejet de ce qui est étranger] Synon. chauvinisme (péj.), nationalisme.L'intelligent patriotisme empêchait un théâtre français de représenter un opéra de Wagner (Huysmans,À rebours,1884, p.273).[Carrière, un peintre,] dit que maintenant en France, une entame du patriotisme est faite surtout par le grand nombre de mariages contractés par des Français avec des étrangères, ce qui n'existait pas dans l'ancienne France (Goncourt,Journal,1892, p.276).J'avais oublié que la germanophobie était à la mode en France et qu'avant mon départ un libraire m'avait dit «qu'il n'y avait plus que le patriotisme qui se vendait» (Larbaud,Jaune,1927, p.285).
[L'accent est mis sur l'oppos. avec le pacifisme] C'est ce que les gouvernements appellent compter sur notre patriotisme et notre sentiment du devoir. Il fallait que nous fussions prêts pour le jour où la plaie s'ouvrirait du côté de Verdun (Guéhenno,Journal homme 40 ans,1934, p.94):
3. Voyez ce qu'a fait le xixesiècle: en exaltant partout le patriotisme, le sentiment de la patrie, il a fortifié le principe des États nationaux, et il a semé la haine entre les peuples, et il a travaillé pour de nouvelles guerres! Martin du G.,Thib.,Été 14, 1936, p.18.
P. anal. Attachement à sa région, sa ville, son village. Patriotisme de clocher. Ce patriotisme municipal qui a fait tant de merveilles dans le Moyen Âge (Tocqueville,Anc. Rég. et Révol.,1856, p.114).Cet épuisement qui me saisit lorsque, entre deux trains, un Américain ivre de patriotisme local, veut me montrer toute sa ville en une heure (Morand,New-York,1930, p.261).
REM.
Patrouillotisme, subst. masc.[Avec un jeu de mots] Patriotisme exacerbé. Suleau, dans les Actes des Apôtres et le Petit Gautier, vilipendait les patriotes et ridiculisait le «patrouillotisme» (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p.160).
Prononc. et Orth.: [patʀijɔtism̭]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1749 (Bibliothèque raisonnée d'apr. D. Fletcher, The Emergence of patriotisme ds Semasia t.4, 1977, p.5); 1750 (D'Argenson, Journal et mém., éd. E. J. B. Rathery, t.6, p.206). Dér. de patriote*; suff. -isme*, d'apr. l'angl. patriotism, att. dep. 1726, v. D. Fletcher, loc. cit. et NED. Fréq. abs. littér.: 778. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1146, b) 746; xxes.: a) 1887, b) 795. Bbg. Barb. Loan-words 1921, p.261. _Dub. Pol. 1962, p.369. −Field (T. J.). The Concept of la patrie in French writing, 1898-1914. Wales, 1972, 311 p.−Godechot (J.). Nation, patrie, nationalisme et patriotisme en France au 18es. In: 13eCongrès internat. des sc. hist. Moscou. 1970. Paris, 1973. _ Gohin 1903, p.268. _ MOTS. 1982, no4, pp.192-193. _ Quem. DDL t.11. _ Rabotin (M.). Le Vocab. pol. et socio-ethnique... Paris-Bruxelles, 1975, p.74, 84, 92, 93. _ Slater (C.). Defeatists and their enemies... Oxford, 1981, pp.7-12, 126-128, 130-134. _ Vardar Soc. pol. 1973 [1970] p.283.