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PASSABLEMENT, adv.
D'une manière passable.
A. − [Corresp. à passable A] Synon. pas trop mal, assez bien, correctement, convenablement, honnêtement, suffisamment.Passablement dormi et levé la tête nette et sans ressentiment d'estomac (Barb. d'Aurev., Mémor. 2, 1838, p.356).Elle lisait l'anglais et l'allemand aussi bien que le français, et fort passablement l'italien (Gide, Si le grain, 1924, p.366).Mon livre avance passablement. De petites circonstances naissent les personnages. Ces personnages, je découvre leur caractère peu à peu. Comme un plan me gênerait! (Green, Journal, 1928, p.4).V. former B 1 b α ex. de France:
1. Je sais que vous tirez très bien l'épée, je la tire passablement, je sais que vous faites trois mouches sur six, c'est ma force à peu près; je sais qu'un duel entre nous sera un duel sérieux, parce que vous êtes brave et que... je le suis aussi. Dumas père, Monte-Cristo, t.2, 1846, p.293.
SYNT. Se porter, prospérer, travailler passablement; écrire passablement; parler passablement une langue; jouer passablement d'un instrument; tourner passablement un sonnet; mener passablement une négociation; élever passablement un enfant; être passablement disposé, vêtu; ouvrage passablement écrit; vallée passablement cultivée.
Vieilli. Être, se trouver passablement (qq. part, avec qqn). Ne pas se sentir trop mal (quelque part, avec quelqu'un). Le préfet de N..., chez lequel j'ai dîné avant-hier, est très passablement avec les gens de cette opinion, et cela je l'ai vu (Stendhal, L. Leuwen, t.1, 1835, p.48).Attends-nous (...) à Jersey jeudi ou vendredi. J'espère que tu es là passablement et qu'avant peu tu y seras tout à fait bien (Hugo, Corresp., 1852, p.122).V. agitation ex. 27:
2. Son veuvage lui sera bien dur, dans les premiers temps, et puis... On s'habitue à tout et on se trouve passablement dans un état qui vous désespérait. Ce qui n'empêche pas que rien ne se remplace, pour ceux du moins qui ont de la mémoire ou du coeur. Flaub., Corresp., 1873, p.25.
Rem. Dans ce sens, passablement porte le plus souvent sur un verbe, parfois sur un adj.; il peut être modifié par un quantificateur. Jouer un rôle très passablement; réussir très passablement; vivre assez passablement. J'étais devenu parfaitement heureux, c'est trop dire mais enfin fort passablement heureux, en 1830, quand j'écrivais Le Rouge et le noir (Stendhal, H. Brulard, t.1, 1836, p.22).
B. − [Corresp. à passable B]
1. Synon. de assez (v. ce mot I C 1), plutôt, notablement.
a) [Portant sur un adj.] Il avait la mine passablement ravagée et paraissait, en ce moment, hors de lui-même (Bloy, Femme pauvre, 1897, p.196).André était intelligent, passablement doué pour les sciences −ou les lettres, −indifféremment (Rolland, J.-Chr., Maison, 1909, p.1043).Je ne répondis mot, passablement étonné (Lifar, Traité chorégr., 1952, p.157).V. agité ex. 7.
SYNT. (Être) passablement affaibli, agacé, déconcerté, désabusé, égoïste, ému, éreinté, étourdi, excentrique, fatigué, inquiet, intrigué, ivre, niais, paresseux, prétentieux, sot, vindicatif; (être) passablement intelligent; se montrer passablement fier; allusion passablement embarrassée; discussion, journée passablement ennuyeuse; existence passablement agitée, orageuse; idée passablement biscornue, ridicule; rire passablement méprisant; rue passablement encombrée; situation passablement comique; temps passablement pluvieux; vêtement passablement élimé; vie passablement échevelée; vue passablement simpliste.
b) [Portant sur un verbe] Avoir passablement bu, changé, voyagé; avoir encore passablement à apprendre; se tromper passablement sur le compte de qqn. Ne sachant que faire le soir, j'ai relu ce journal et il m'a passablement amusé (Constant, Journaux, 1804, p.177).Je parlai un peu, mais il n'écoutait guère et jouait toujours autour de mes mains avec un canif, ce qui m'impatientait passablement (Michelet, Mémor, 1820-22, p.191).Il avait changé (...). Son masque léonin s'était empâté: la crinière avait passablement blanchi (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p.802):
3. ... l'opinion publique des démocraties admet de moins en moins qu'on fasse tirer la troupe sur les grévistes: considérations qui réduisent passablement la valeur d'intimidation de la loi pénale. Traité sociol., 1967, p.494.
c) [Portant sur un adv.] Le chapitre sur l'allégorie (...) est plein d'idées et déjà passablement bien rédigé (Constant, op. cit., 1816, p.134).Tout à coup, la sainte rage me prit; je sautai sur lui, l'empoignai (...). Il était passablement plus grand et plus fort que moi; mais j'avais pour moi sa surprise (Gide, Si le grain, 1924, p.409).
2. Passablement de + subst.Une quantité non négligeable de, une bonne dose de, pas mal de. Savoir passablement de choses; donner passablement de mal; rire avec passablement d'impertinence. J'apportais au collège passablement de latin et de français. J'avais lu beaucoup, beaucoup appris par coeur (Michelet, Mémor, 1820-22, p.208).22 juillet. −Travaillé au chapitre Bourget (dernières colonnes) avec un peu d'énergie et passablement de dégoût (Bloy, Journal, 1903, p.184).À la sortie de la grand'messe, il y avait passablement de mouvement dans ces rues tortueuses (Pourrat, Gaspard, 1930, p.92).
Prononc. et Orth.: [pɑsabləmɑ ̃], [pa-]. Martinet-Walter 1973 [ɑ], [a] (9/8). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1495 «d'une manière dont on peut se contenter (J. de Vignay ds Delb. Rec. d'apr. DG, n'a pu être vérifié); ca 1515 (C. Marot, trad. de la Première Eglogue de Virgile, éd. C. A. Mayer, t.6, p.79); 2. 1713 «d'une manière dépassant la mesure ordinaire» (Hamilton, Gramm., 4 ds Littré). Dér. de passable*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 351. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 578, b) 500; xxes.: a) 318, b) 540.