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PARVIS, subst. masc.
A. −
1. HIST. Place ou cour située devant (la porte principale d') un édifice religieux, en particulier d'une cathédrale ou d'une église, et qui, selon les religions et les époques, a diverses fonctions. Parvis de marbre; dalle du parvis; se rassembler sur le parvis. Devant Notre-Dame, trois rues se dégorgeaient dans le parvis, belle place à vieilles maisons. Sur le côté sud de cette place se penchait la façade ridée et rechignée de l'Hôtel-Dieu (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p.143).À Babylone, les lieux de rassemblement sont les sanctuaires ou les parvis de sanctuaires (P. Lavedan, Urban., 1926, p.242):
. Des pénitents, recouverts de surplis noirs, sortirent un à un de l'église, se groupèrent sur le parvis, puis commencèrent de descendre les marches. Camus, Exil et roy., 1957, p.1679.
ANTIQ. HÉBRAÏQUE. Chacune des trois cours du temple de Jérusalem. Parvis des gentils (auquel les non-juifs étaient admis), parvis d'Israël (où les juifs avaient accès), parvis des prêtres (réservé aux prêtres). Dans l'axe médian du parvis des hommes, se trouvait le naos (Encyclop. univ.t.201975).
2. P. anal. Espace dégagé, généralement réservé aux piétons, devant un édifice public. Le parvis de la Bourse (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p.216).Parlant devant une foule immense sur le parvis de l'Hôtel de Ville, j'affirme: (...) (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p.140).
3. P. métaph. Synon. de seuil.Comprendre les prix du silence et de la solitude dont les steppes étoilées sont le parvis des Mondes Spirituels (Balzac, Séraphita, 1835, p.320).Un novice qui tâtonne au parvis mystérieux de l'amour (Barrès, Déracinés, 1897, p.82).
B. − P. méton., vx, littér., au plur.
1. Parvis sacrés. Temple, sanctuaire. Les victimes tombant dans les parvis sacrés (Chénier, Bucoliques, 1794, p.71).
2. Célestes, sacrés parvis; parvis éternels. Paradis. D'où viennent ces transports de joie qui éclatent dans les parvis éternels? (Chateaubr., Martyrs, t.3, 1810, p.160).
Prononc. et Orth.: [paʀvi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Ca 1200 parevis «place située devant la façade d'une église, d'une cathédrale» (Dialogues Grégoire, 212, 6 ds T.-L.); ca 1223 parvis (Gautier de Coinci, éd. V. F. Koenig, II Mir. 25, 142); 2. 1535 «ensemble de cours successives et concentriques qui entouraient le sanctuaire du temple de Jérusalem» (Olivetan, trad. de la Bible, II Par. 4, 9 ds Kunze, p.92); 3. 1804 célestes parvis «paradis» (Delille, Paradis perdu, t.1, p.211). Du lat. chrét. paradisus (v. paradis) «parc, enclos» qui, d'abord en Italie du Sud, a pris le sens de «place située devant la façade d'une église»; le δ gr. de π α ρ α ́ δ ε ι σ ο ς , prononcé à basse époque comme une spirante dentale, phonème inconnu du roman d'Italie, a prob. été rendu dans la même région par un [ν]. V. Nyrop, Hist. étymol. de deux mots fr. (haricot, parvis), 1918; FEW t.7, p.616; Kahane, Byzanz, col. 368, 434, 446; ces derniers aut. proposent une infl. de π ε ρ ι β ο ́ λ ι ο ν «jardin d'un cloître», plusieurs fois associé à π α ρ α ́ δ ε ι σ ο ς «id.» chez des écrivains byz. L'a. fr. a également connu pareïs, parevis, parvis au sens de «paradis»: ca 1100 pareïs (Roland, éd. J. Bédier, 1135), ca 1185 parewis (Marie de France, Purgatoire, 137 ds T.-L.), ca 1220 parvis (Simon, Trois ennemis de l'homme, 612, ibid.). Fréq. abs. littér.: 355. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 622, b) 269; xxes.: a) 558, b) 497. Bbg. Archit. 1972, p.140.