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PARTITION, subst. fém.
A. −
1. Vx ou littér. Action de partager ce qui forme un tout ou un ensemble; p.méton. résultat de cette action, partie d'un ensemble organisé. Synon. division, partage, séparation.Une mouche-maçonne (...) commence à construire ses alvéoles sur le chambranle de la porte (...). Le soir du second jour, quatre ou cinq alvéoles ont été joints au premier. Le tout forme un bloc; on ne distingue plus les partitions (Gide, Retour Tchad, 1928, p.954).Que les artistes se proposent une partition de l'espace en surfaces ou volumes (...), ils n'envisagent jamais que l'aspect proprement plastique de leur art (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p.191).
2. Spécialement
a) HÉRALD. ,,Nom générique donné aux figures géométriques obtenues par des lignes (verticales, horizontales ou diagonales) qui partagent l'écu en un nombre pair de divisions égales et d'émaux alternés`` (Past. Hérald. 1979). Avez-vous remarqué s'il y avait quelque armoirie peinte sur les portières? (...). −Je ne saurais le dire, répondit Sigognac; un héraut d'armes même (...) n'aurait pas discerné les émaux et couleurs d'un écu, encore moins ses partitions, figures et pièces honorables (Gautier, Fracasse, 1863, p.300).
b) MATH. ,,Une partition d'un ensemble E est une famille de parties de E, disjointes deux à deux et dont la réunion est l'ensemble E. Tout élément de E appartient donc à une et une seule de ces parties. Par exemple, une partie de E et son complémentaire dans E constituent une partition de E`` (Chamb. 1981).
c) POL. Division (d'un territoire, d'un pays) en plusieurs États indépendants. La partition de la Corée. Une question brûlante continuait à diviser les deux pays: celle de la «partition», c'est-à-dire le maintien de l'Ulster ou Irlande du Nord, peuplée en majorité de protestants loyaux envers la couronne et farouchement antipapistes, dans les limites de l'empire britannique (Le Figaro littéraire, 30 sept. 1968, p.26, col. 1).
Rem. M.-O. Lacamp ds Vie Lang. 1961, no117, p.656, donne une précision intéressante sur la diffusion du sens A 2 c: Autant que je sache, partition s'est trouvé vulgarisé en France à propos de l'opération entreprise par les Britanniques en 1947, lorsqu'ils accordèrent à l'Inde son indépendance, sous la condition (plan Mountbatten, mai 1947) d'un partage de l'empire des Indes entre les deux factions politico-religieuses du Congrès (hindou) et de la Ligue (musulmane) pour la constitution de deux États distincts, l'Inde et le Pakistan.
B. − MUSIQUE
1. Partition (de chef d'orchestre). Réunion synoptique de toutes les parties (voix et/ou instruments) d'une composition musicale, notées sur autant de portées distinctes et disposées les unes au-dessous des autres, de manière à en saisir l'ensemble d'un seul coup, les parties les plus aiguës aux lignes supérieures, les plus graves aux lignes inférieures (d'apr. Bach.-Dez. 1882); p.méton. partie spécifique à interpréter par un instrumentiste ou un chanteur. Une partition d'orgue, de piano; une partition d'opéra; déchiffrer, lire une partition; suivre sur la partition; diriger avec, sans partition; composer, écrire une partition; la partition de «Don Juan». Le musicien voit et croit entendre simultanément, en parcourant une page de partition, l'effet harmonique de toutes les parties (Maine de Biran, Influence habit., 1803, p.83):
1. Mais la musique se passe fort bien des mots, du moins pour un temps. Il lui arrive même de se passer totalement de signes, donc de partitions. Schaeffer, Rech. mus. concr., 1952, p.80.
Grande partition ou partition d'orchestre; partition abrégée, réduite. ,,On appelle grande partition, ou partition d'orchestre, celle qui contient (...) toutes les parties; partition réduite, ou abrégée, et quelquefois conducteur, celle qui résume la grande partition`` (Brenet, Mus., 1926, p.335). V. aussi conducteur ex. 8.
P. métaph. Ce qu'elle me disait, je l'avais toujours suivi sur la partition ouverte de son visage où les yeux tenaient beaucoup de place (Proust, Guermantes 1, 1920, p.134).
2. P. méton.
a) Cahier où est écrite, imprimée une partition. Feuilleter, poser les partitions. Le garçon chargé de mettre les partitions sur les pupitres à l'orchestre (Balzac, Cous. Pons, 1847, p.291).La Phonothèque nationale, (...) se trouvera rapprochée du fonds des partitions (Cain, Transform. B. N., 1959, p.67).
b) Composition musicale. Partition admirable, remarquable; les motifs, les thèmes d'une partition. Emmanuel, comme Fauré dans Prométhée, faisait alterner le parlé et le chant dans sa partition, sans restreindre pour cela la part de la musique (Dumesnil, Hist. théâtre lyr., 1953, p.208):
2. Quant au Serment, nous n'avons ni compris ni essayé de comprendre la fable et les paroles de cet opéra, mais nous avons pleinement joui de la brillante et gracieuse partition dont M. Auber l'a revêtu. Mussetds R. des Deux Mondes, 1832, p.242.
P. métaph. Quand, de part et d'autre, deux êtres ont échangé les duos de cette délicieuse partition [de l'amour] et qu'ils se plaisent encore, on peut dire qu'ils s'aiment véritablement (Balzac, Muse départ., 1844, p.178).Le cousin (...) a ouvert devant lui, tandis qu'il demeure de l'aube au crépuscule à son poste d'écoute, cette partition qui le dispense d'en déchiffrer aucune autre: les odeurs et les sons, les nuages, un aboi (Mauriac, Mém. intér., 1959, p.113).
REM.
Partitionnette, subst. fém.,fam. Petite partition. Un grand personnage qui, pris tout à coup de fantaisie musicale, désirait écrire une partitionnette d'amateur (Halévy, Carnets, t.1, 1865, p.223).[Le Portrait de Manon, Suite de Massenet sur son opéra Manon] constitue le meilleur catalogue thématique, exact et complet, de Manon. Tous les motifs de la partition se retrouvent dans la partitionnette, rappelés avec un à-propos parfait (Willy, Entre deux airs, 1895, p.2).
Prononc. et Orth.: [paʀtisjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.I. 1. Ca 1175 particion «participation» (Benoît de Ste-Maure, Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 3751) seulement a. fr.; 2. a) 1360 «partage, répartition» (Oresme, Quadripartit, Richel. 1349, fo4d ds Gdf.: Il parla de la particion de la populacion de la terre); début xvies. partition «partage, division d'un territoire, d'un pays» (Fossetier, Cron. Marg., ms. Brux., I, fo123 ro, ibid.); b) 1950 «division d'un territoire en plusieurs régions dotées de régimes politiques différents» (Tibor Mende, L'Inde devant l'orage [trad. de l'angl.], p.162); 3. 1644 hérald. (M. Vulson, La Science héroïque, traitant de la noblesse, de l'origine des armes, de leurs blasons et symboles, p.79); 4. 1845 bot. «chacune des divisions d'une feuille» (Besch.). II. 1636 mus. (Mersenne, Harmonie universelle, p.264). Empr. au lat. partitio «partage, division, répartition», dér. de partire «diviser, partager»; le sens I 2 b est repris à l'angl. partition «division d'un territoire», propr. «partage» (dep. 1474 ds NED), lui-même empr. au fr. partition (v. Rey-Gagnon Anglic.) Au sens II, le mot a peut-être subi l'infl. de l'ital. partitura «id.» (dep. le xviies. d'apr. DEI; v. Bl.-W.1); l'ital. partizione (Bl.-W.2-5) et Hope, 297) est plus récent (xviiies.) et plus rare. Fréq. abs. littér.: 201. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 134, b) 166; xxes.: a) 261, b) 493.