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PARAPET, subst. masc.
A. − FORTIF. Partie supérieure d'un rempart (à l'origine en pierre, en maçonnerie et percée de créneaux, par la suite parfois simplement constituée par un massif de terre) destinée à protéger les défenseurs d'un ouvrage fortifié contre le feu de l'ennemi tout en leur permettant de faire feu sur les assaillants. Construire un parapet; parapet d'un bastion; parapet de rempart, de tranchée; parapet de tir; parapet difficile à franchir. Sur la banquette intérieure du parapet, on laissa des détachements, pour défendre les approches; et la porte [de Sedan] fut enfin fermée (Zola,Débâcle, 1892, p.377).Le commandant du fort me conduit sur les parapets qui, sans cesse écrasés, sont rétablis sans cesse (Bordeaux,Fort de Vaux, 1916, p.63):
1. Hamilcar fit creuser autour de son camp, comme les Romains, un fossé large de quinze pas, profond de dix coudées; avec la terre exhausser à l'intérieur un parapet sur lequel on planta des pieux aigus qui s'entrelaçaient, et, au soleil levant, les mercenaires furent ébahis d'apercevoir tous les Carthaginois ainsi retranchés comme dans une forteresse. Flaub.,Salammbô, t.2, 1863, p.9.
P. métaph. Au jour levant, les Polonais aperçurent les cosaques en bataille derrière trois lignes de traîneaux et se couvrant par un parapet de cadavres gelés (Mérimée,Cosaques d'autrefois, 1865, p.271).Ceux de mes confrères qui mettent de grands noms à la tête de leurs ouvrages pour servir de parapets contre la critique (La Laurencie,Éc. fr. violon, 1922, p.357).
B. − P. anal.
1. Mur à hauteur d'appui, élevé sur le bord d'une terrasse, sur les côtés d'un pont, le long d'un quai. Synon. garde-fou.Parapet de granit; (lancer, jeter) par-dessus le parapet; garnir d'un parapet; s'accouder, se pencher à un parapet; appuyé, perché sur le parapet de...; défoncer le parapet d'un pont. Du haut du parapet qui cerne l'Acropolis (Lamart.,Voy. Orient, t.1, 1835, p.143).La partie supérieure qui couronne la jetée au-dessus du niveau de la mer se compose le plus ordinairement d'une plateforme en maçonnerie qui est surmontée, du côté du large, d'un parapet d'abri (Bourde,Trav. publ., 1929, p.247):
2. Le second de ses fils venait de monter sur le parapet du mur de la terrasse, et y courait, quoique ce mur fût élevé de plus de vingt pieds sur la vigne qui est de l'autre côté. La crainte d'effrayer son fils et de le faire tomber empêchait Mmede Rênal de lui adresser la parole. Stendhal,Rouge et Noir, 1830, p.12.
[P. allus. aux piles de livres d'occasion des bouquinistes installés le long des quais de la Seine] Le parapet des livres classiques, des livres étrangers.
Parapet de + subst. (garnissant ces parapets).Qu'y a-t-il aussi de plus pénible à considérer que ces bancs de volumes, ces parapets d'ouvrages de l'esprit qui se forment sur les quais de la rivière, ces millions de tomes, de brochures échoués sur les bords de la Seine, comme des épaves intellectuelles rejetées par le cours du temps qui s'en décharge et se purifie de nos pensées? (Valéry,Variété IV, 1938, p.31).
[P. méton. du compl.] Il avait lu tout ce qu'on peut trouver sur les parapets de théologie, de morale et de métaphysique relié en veau (A. France,Vie littér., 1890, p.126).
P. métaph. La vie alors est un pont sans parapets, d'où les emportés se précipitent dans le vice, quand ils le veulent, et les gens ivres, sans le vouloir (Joubert,Pensées, t.1, 1824, p.273).Je ne trouve pas de mots (...), sinon le refrain de la Légion qui vous fait franchir les parapets de la raison (Cendrars,Lotiss. ciel, 1949, p.220):
3. Nous nous laissions tomber dans ce bleu illimité; nous glissions sans heurt le long des parapets du ciel. Larbaud,Barnabooth, 1913, p.257.
2. Protection naturelle ou non, séparation, voire obstacle, s'érigeant à la manière d'un mur de protection. Une balustrade qui tient lieu de parapet. Le parapet de rocher qui nous cachait la plaine et la ville s'abaissait insensiblement, et nous laissa bientôt jouir en plein de tout l'horizon (Lamart.,Voy. Orient, t.2, 1835, p.209).Une seconde salle du café, séparée seulement de l'autre par un léger parapet décoré de verdure (Proust,Guermantes 2, 1921, p.400).
Prononc. et Orth.: [paʀapε]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1546 parapete «levée de terre ou de maçonnerie qui servait de fortification» (Rabelais, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, prol., p.60); 1578 parapet (R. Estienne, Deux dialogues du nouveau langage françois italianizé, éd. R. Ristelhuber, t.1, p.345); 2. 1611 «mur à hauteur d'appui servant de garde-fou» (Cotgr.). Empr. à l'ital. parapetto «id.» (dep. le xiiies. d'apr. DEI), comp. de para- (tiré de parare «protéger», cf. pare- et parer2) et de petto «poitrine», du lat. pectus (cf. pis2). Fréq. abs. littér.: 527. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 513, b) 857; xxes.: a) 735, b) 901.