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* Dans l'article "PAQUETER,, verbe trans."
PAQUETER, verbe trans.
A. − Mettre en paquet(s). Synon. plus usuel. empaqueter.Ce wagon était un «sleeping-car», qui, en quelques minutes, fut transformé en dortoir. Les dossiers des bancs se replièrent, des couchettes soigneusement paquetées se déroulèrent par un système ingénieux, des cabines furent improvisées en quelques instants (Verne, Tour monde, 1873, p.150).Le papier encollé est séché à l'abri des poussières et conservé en le paquetant très proprement et en le mettant dans un endroit très sec (Villon, Dessin. et impr. lithogr., 1932, p.679).V. aussi fourgue ex. de Céline.
P. anal., au part. passé. Vêtu sans soin. Cheveux au vent, dépoitraillée, paquetée d'un jupon rouge (...) elle s'abandonnait alors, crasseuse et fière, aux regards explorants du populo (Bloy, Femme pauvre, 1897, p.246).
P. métaph. Les cérémonies de la vie et de la mort sont nouées et paquetées de même façon, tant nos rois ont unifié la France (L. Daudet, Bacchantes, 1931, p.19).
B. − Région. (Canada), loc. verb.
1. Paqueter ses petits. Faire ses bagages, ses paquets. Faut-y toujours qu'on attende demain matin avant de paqueter nos p'tits? (J.-M. Poupart, Chère Touffe..., 1973, p.204 ds Richesses Québec 1982, p.1703).
2. Se paqueter. S'enivrer. Après, Maurice a bien essayé d'oublier, de dormir, de finir de se paqueter, mais impossible: sa rage brûlait le gin à mesure (J. Ferron, Le Ciel de Québec, 1969, p.86 ds Néol. Canad. t.1 1976).Être paqueté (aux as). Être (complètement) ivre. Son mari qui revenait de temps en temps, le vendredi soir, paqueté aux as (M. Tremblay, En pièces détachées, 1972, p.28 ds Richesses Québec 1982, p.1702).
Prononc. et Orth.: [pakte], (il) paquette [pakεt]. Conjug. v. jeter. Étymol. et Hist.1. 1453 «mettre en paquets» (doc. ap. G. Arnaud D'Agnel, Les Comptes du roi René, 1, 253 ds IGLF); 2. 1897 paqueté «vêtu sans soin, fagoté» (Bloy, Femme pauvre, p.246); 3. 1930 au Canada «poser une garniture, un presse-étoupe pour rendre étanche (un joint, un assemblage)» (Canada); 4. a) 1930 «remplir (une salle, un véhicule) avec des personnes» (ibid.); b) 1930 paqueté fig. «ivre» (ibid.); 1957 pronom. «s'enivrer» (Bél.); 5. 1957 paqueter (une assemblée) «chercher à réunir le plus possible de votes en faveur d'un candidat, d'une mesure (dans une assemblée)» (ibid.). 1 et 2 dér. de paquet*; dés. -er, suff. -é*; 3-5 prob. empr. à l'angl. to pack, dér. de pack «paquet; grand nombre de, etc.» (prob. empr. au néerl., comme le m. fr. pacque, v. paquet étymol.); l'angl. est att. au sens de «remplir» dep. le xvies. (NED), au sens 5, dont les rapports avec to pack «emballer; remplir» ne sont pas clairs, dep. le xvies. également, v. NED.
DÉR.
Paqueteur, -euse, subst.,rare. Personne chargée de faire des paquets, des colis. Synon. usuels. emballeur, empaqueteur.Paqueteuses de tabac, de chocolat (DG). En appos. Ouvrier paqueteur (Rob.). Ouvrière paqueteuse (Littré). [paktoe:ʀ], fém. [-ø:z]. 1reattest. 1562 «personne qui fait des paquets» (Delboulle, Rec. ds DG); de paqueter, suff. -eur2*.
BBG.Poirier (Cl.). L'Anglicisme au Québec et l'héritage fr. Trav. Ling. québécoise. 2. Québec, 1978, p.64.