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* Dans l'article "PALINODIE,, subst. fém."
PALINODIE, subst. fém.
A. − ANTIQ. ,,Poème dans lequel on rétractait ce qu'on avait dit dans un poème précédent`` (Littré).
B. − Désaveu de ce que l'on a pu dire ou faire précédemment. J'avais aimé, servi, chanté les anciens rois: la palinodie ne pouvait me convenir (Lamart.,Corresp.,1830, p.100):
1. Ce que j'en dis ici est simplement pour mettre en garde ceux qui prétendraient découvrir dans Les Caves un retour, une palinodie, tracer la courbe de ma carrière, en dénoncer l'évolution... Gide,Caves,Lettre dédicatoire à J. Copeau, 1913, p.679.
Loc. fig. Chanter la palinodie. Ah! comme ils se défilaient, ergotaient, chicanaient, chantaient la palinodie, désavouaient les copains! (Arnoux,Algorithme,1948, p.59).
En partic., le plus souvent au plur. Changement d'opinion et principalement d'opinion politique. Synon. revirement, volte-face.Encore plus que les diplomates, les hommes politiques ne se souviennent pas du point de vue auquel ils se sont placés à un certain moment, et quelques-unes de leurs palinodies tiennent moins à un excès d'ambition qu'à un manque de mémoire (Proust,Prisonn.,1922, p.39).Rien ne l'irritait plus que les palinodies désuètes du vieux maître (Martin du G.,Thib.,Été 14, 1936, p.350):
2. ... à travers ses palinodies, il [l'ascète voluptueux] ne meurt sans cesse que pour ressusciter, et ne ressuscite que pour mourir encore, pour mieux détruire la variété de ses propres émotions d'artiste, et construire plus de mondes différents, pour mieux sentir que tout est irréalisable, que tout est irréel, et pour adorer, dans ces chimères mêmes, l'éternité de ce qui meurt sans cesse en lui et par lui. Blondel,Action,1893, p.8.
Prononc. et Orth.: [palinɔdi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1512 «poème dans lequel l'auteur rétracte ce qu'il avait dit dans un poème antérieur» (J. Lemaire de Belges, Les Illustrations de Gaule, livre II, 24 ds OEuvres, éd. J. Stecher, t.2, p.233); 2. 1555 chanter la palinodie (É. Jodelle, OEuvres complètes, éd. E. Balmas, t.1, p.94); 3. 1758 «rétractation, désaveu plus ou moins honteux de ce qu'on avait dit ou fait précédemment» (Voltaire, Le Pauvre diable ds Littré); 4. 1840 plur. «changement d'opinion» (Balzac, OEuvres div., t.3, p.218: les palinodies du Journal des Débats). Empr. au b. lat. palinodia «refrain, rétractation», gr. π α λ ι ν ω δ ι ́ α «chant différent, sur un autre ton; rétractation», comp. de π α ́ λ ι ν «en sens inverse; à l'opposé, au contraire» et de ω ̓ δ η ́ «chant». Cf., pour 2, le b. lat. palinodiam canere, de même sens que le français. Fréq. abs. littér.: 44.
DÉR. 1.
Palinodier, verbe,rare. a) Empl. trans. ,,Tourner en palinodie`` (Littré Suppl. Add.). Comme le mérite de la création donne le droit de retoucher son oeuvre, au besoin de la palinodier et de la renier (Rev. britannique,sept. 1873,p.135, ds Littré Suppl. Add.).b) Empl. intrans. Revenir sur ce que l'on a fait ou dit; se désavouer. Mais, dès que je vais mieux, je comprends à nouveau qu'il ne faut pas se relâcher de sa sûreté envers soi-même, revenir en arrière, palinodier (Gide,Journal,1907, p.231). [palinɔdje]. 1resattest. 1873 trans. «tourner (une oeuvre) en palinodie» (Rev. britannique, loc. cit.), 1907 intrans. (Gide, loc. cit.); de palinodie, dés. -er.
2.
Palinodique, adj.Qui a le caractère d'une palinodie. (Dict. xixeet xxes.). [palinɔdik]. 1reattest. 1835 (G. Sanut, B. Saint-Edme, Biographie des hommes du jour, I, 109 [Krabe] ds Quem. DDL t.22); de palinodie, suff. -ique*.