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PALIMPSESTE, subst. masc.
A. − Manuscrit sur parchemin d'auteurs anciens que les copistes du Moyen Âge ont effacé pour le recouvrir d'un second texte. L'habileté des paléographes, pour ne rien dire de leur patience et de leur longue application, a souvent triomphé des difficultés multiples que présente la lecture des palimpsestes, surtout quand il s'agit de textes inconnus... (R. Devreese,Introd. à l'ét. des mss gr.,Paris, Klincksieck, 1954, p.16):
1. [Gustav Kögel] publia un remarquable recueil de photographies de palimpsestes, suivi, à quelques années de distance, de deux importantes études, l'une sur la photographie des documents historiques, l'autre sur celle des palimpsestes. L'Hist. et ses méth.,1961, p.1102.
En appos. avec valeur d'adj. M. Maio a eu l'idée de regarder à la loupe des parchemins que les moines du moyen-âge avaient grattés (...). Quelquefois, à l'aide de l'amincissement du parchemin, on peut lire le passage (...). Voilà ce que c'est que la grande découverte des manuscrits palimpsestes (Stendhal,Rome, Naples et Flor.,t.1, 1817, p.279).
P.anal. Support sur lequel on écrit, susceptible d'être effacé après usage. Le palimpseste est la planche sur laquelle écrivent les enfants à l'école [au Maroc] (Delacroix,Journal,1832, p.126).
B. − Au fig.
1. OEuvre dont l'état présent peut laisser supposer et apparaître des traces de versions antérieures. Toute oeuvre est un palimpseste −et si l'oeuvre est réussie, le texte effacé est toujours un texte magique (Gracq,Beau tén.,1945, p.64):
2. Et d'ailleurs ceux qui se complaisent à déchiffrer l'étrange palimpseste qui est la littérature moderne n'y découvrent-ils pas à chaque moment la trace de ce que la religion a écrit dans l'âme de notre race? Bourget,Nouv. Essais psychol.,1885, p.278.
2. Mécanisme psychologique tel que les faits nouvellement mémorisés se substituent à ceux qui leur préexistaient dans la mémoire. L'oubli n'est autre chose qu'un palimpseste. Qu'un accident survienne, et tous les effacements revivent dans les interlignes de la mémoire étonnée (Hugo,Homme qui rit,t.2, 1869, p.163).
Prononc. et Orth.: [palε ̃psεst]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist.1. a) 1542 «feuille de papyrus, parchemin manuscrit dont on a effacé la première écriture pour pouvoir écrire un nouveau texte» (É. Dolet, Epistres familiaires de M. T. Cicero, VII, Lyon, fo131 vo, trad. de Cicéron, Epîtres familières, VII, 18), attest. isolée; 1813 paléogr. (Gattel, Dict. universel portatif de la lang. fr. d'apr. Robert (G.) t.5); b) 1573 emploi adj. (B. Jamin, Dialogues de Jean Loys Vives, trad. du lat., Paris, fo46 ro), attest. isolée; 1817 (Stendhal, loc. cit.); 2. 1860 fig. «mécanisme psychologique par lequel de nouvelles impressions, de nouveaux sentiments se substituent aux précédents et les oblitèrent» (Baudel., Paradis artif., p.451). Empr. au lat. class. palimpsestus, palimpsestos, att. au sens 1, empr. au gr. π α λ ι ́ μ ψ η σ τ ο ς «qu'on gratte pour écrire de nouveau», comp. de π α ́ λ ι ν «de nouveau» et de ψ α ́ ω «gratter, racler». Fréq. abs. littér.: 46.