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PÉTARADE, subst. fém.
A. − Série de pets que font certains animaux (chevaux, ânes...) en ruant. Les chevaux s'effrayaient, piaffaient et faisaient des pétarades (Gautier, Fracasse, 1863, p.294).Un' bourrique qui f'rai «hi!» dans la cour, lâch'rait sa pétarade (Martin du G., Gonfle, 1928, iii, 1, p.1219).
B. − P. anal.
1. Vx. ,,Bruit qu'on fait de la bouche, par mépris pour quelqu'un. Il lui a fait une pétarade`` (Ac. 1835, 1878).
Au fig., fam. ,,Il m'a répondu par une pétarade. Il n'a fait aucun cas de ce que je lui ai dit`` (Ac. 1835, 1878).
2. Vieilli, péj. Propos vides dont on ne peut faire cas, qui ne sont que du bruit. Plus d'intelligences autour de la princesse (...). Seul le vieux Théo, fatigué et blêmi, lance à longs intervalles une pétarade, qui tombe dans le vide des cervelles féministes (Goncourt, Journal, 1872, p.860).Les plaisanteries de Mariéton, les pétarades de Sarah Bernhardt et les anecdotes rancies du prince de Valori (L. Daudet, Clemenceau, 1942, p.155):
. ... le jeune Michelet (...) allait donner des leçons d'histoire aux Tuileries. Mais le gouvernement n'en était plus à prendre au sérieux les pétarades d'un sous-Voltaire. (...) Villèle lui fut préféré, Villèle qui n'était ni manieur de mots, ni semeur d'images brillantes, mais le plus appliqué des politiques. Maurras, Avenir intellig., 1905, p.39.
3. Série de bruits secs et violents, de détonations. Pétarade d'une automobile, d'un feu d'artifice, d'une fusillade, d'une motocyclette, d'un pot d'échappement; pétarade de coups de fouet. Un feu de pommes de pin aux réjouissantes pétarades (Arène, Veine argile, 1896, p.155).−Quoi! C'est nos artiflots? −Bien sûr! Écoute. Une pétarade précipitée partait derrière eux, et c'était net, bref, dru, comme une froide vengeance... Ah! Il se mit à bredouiller d'émotion! −L'soixan... l'soixante-quinze! (Benjamin, Gaspard, 1915, p.65).Il y eut une pétarade de tams-tams, de plus en plus vifs, de plus en plus pressés, de plus en plus pressants (Maran, Batouala, 1921, p.40).Cet autobus allait rondement. Le moteur faisait son bruit serré de mitraille, sans pétarades anormales (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p.260).V. étouffée (à l') ex.1, flammèche ex.1.
Prononc. et Orth.: [petaʀad]. Ac. 1694-1740: petarade; dep. 1762: pé-. Étymol. et Hist. 1. 1542 «suite de pets émis par une personne» (Rabelais, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, VII, 39, note 79); 1649 «suite de pets émis par un animal» (Scarron, Virgile travesti, l. IV, p.305, éd. 1668); 1546 «bruit fait avec la bouche par mépris de quelqu'un» (Rabelais, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, XX, 126); 2. 1649 «série de détonations (ici, produites par un volcan)» (Scarron, op. cit., l. III, p.265, éd. 1668); 3. 1921 «suite d'explosions anormales dans le fonctionnement d'un moteur à explosion» (Chardonne, Épithal., p.631). Empr. au prov. petarrada «pétarade», de petarra «faire une pétarade» (v. Mistral; Alib.), de pet «pet», du lat. peditum, v. pet I. Fréq. abs. littér.: 34.