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PÉNATES, subst. masc. plur.
A. − HIST. ANTIQUE
1.
a) Divinités domestiques, au nombre de deux, qui, chez les Étrusques et les Romains, veillaient à la prospérité de la famille et dont l'autel était le foyer de la maison. Le temple des lares et des pénates est l'atrium, leur autel, le focus (Michelet, Hist. romaine,t.1, 1831, p.54).Les pénates, disent-ils encore, sont les dieux qui nous font vivre (Fustel de Coul., Cité antique,1864, p.115).
Rem. Rare au sing.: Il savoit que la statue populaire, que le pénate obscur qui console le malheureux, est plus utile à l'humanité que le livre du philosophe (Chateaubr., Essai Révol., t.1, 1797, p.55).
En appos., au fig. Il ne l'était pas moins [avantageux] qu'un esprit aussi étendu que celui de M. Fox soutînt les principes malgré les circonstances, et sût préserver les dieux pénates des amis de la liberté au milieu de l'incendie (Staël, Consid. Révol. fr.,t.1, 1817, p.427).
b) Représentation des pénates. La maison reluisante, et les baisers d'époux! Les pénates, au feu, séchant leur corps d'argile! (Bouilhet, Melaenis,1857, p.179).
En appos. Il avait, une nuit d'automne, trouvé la combe déserte et (...) il y avait fixé ses dieux pénates (Pergaud, De Goupil,1910, p.120).
2. Divinités, au nombre de deux, chargées de veiller au bien-être d'une cité et honorées en son enceinte. Démodocus, saisissant une coupe, alloit faire une libation aux pénates de Lasthénès (Chateaubr., Martyrs,t.1, 1810, p.267).
B. − Fam. ou plais. Maison où l'on habite. Synon. foyer, habitation, domicile.Regagner ses pénates. Nous désirons beaucoup vous voir revenir aussi le plus vite possible en nos pénates mâconnaises (Lamart., Corresp.,1831, p.193).Vancouver: Mon cher monsieur Dardenboeuf... je suis heureux... mais bien heureux de vous voir dans mes pénates. Dardenboeuf: Mon cher monsieur Vancouver... je suis heureux... mais bien heureux de me voir dans vos pénates. (À part.) Comme ça, je ne me compromets pas (Labiche, Isménie,1853, 7, p.287).Grâce à mon imagination, vous êtes rentré dans vos pénates, on vous y a reçu à bras ouverts, on vous y traite comme un coq en pâte (Ponson du Terr., Rocambole,t.2, 1859, p.115).Daignerez-vous honorer de votre présence mes modestes pénates? (Milosz, Amour. init.,1910, p.18).V. aussi perchoir A 2 ex. de Nerval.
Loc., p.métaph. Installer, fixer, planter ses pénates (quelque part). Installer (etc.) son domicile (quelque part). Les pénates de ma soeur sont transférés 47 rue des Martyrs, c'est là que mes lettres sont adressées (Balzac, Corresp.,1844, p.676).Il ne s'agit pas d'un prolétariat vagabond, mais de groupes formés, cohérents, (...) à la recherche d'un terrain propice pour y planter leurs pénates et continuer leurs habitudes traditionnelles (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p.44).Ils fixent de préférence leurs pénates à proximité des résidences princières ou des établissements officiels (Grandjean, Orfèvr. XIXes.,1962, p.23).
Rem. Bien que masc., le mot est parfois empl. au fém. dans cette accept. V. ex. de Lamartine supra.
Prononc. et Orth.: [penat]. Ac. 1694-1740: penates; dep. 1762: pé-. Étymol. et Hist.1. 1491 [éd.] «dieux domestiques protecteurs du foyer, chez les Romains et les Étrusques» (La Mer des Histoires, I, 53 d ds Rom. Forsch. t.32, p.123); 1685 «les statuettes qui représentent ces dieux» ces pénates d'argile (La Fontaine, Philémon et Baucis, 43 ds OEuvres, éd. H. Régnier, VI, 152); 2. 1678 «foyer, demeure» (Id., Fables, XII, 75, ibid., II, 166). Empr. au lat. class. penates «dieux protecteurs du foyer», d'où le sens de «foyer domestique, demeure» déjà en latin. Fréq. abs. littér.: 95.