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* Dans l'article "OUILLER,, verbe trans."
OUILLER, verbe trans.
A. − OENOL. Maintenir le plein dans un fût qui s'est partiellement vidé en ajoutant du vin de même nature. On a imaginé également (dans les caves importantes) d'ouiller non pas avec du vin, mais avec de l'acide carbonique (fourni comprimé en bouteilles) (Ren.Vin1962).
B. − P.anal.
1. Région. (Canada), p.anal. Gaver, rassasier. Pour un plat apporté deux fois de suite sur la table, il tempêta. −Pourtant, vous avez coutume d'aimer ça du bouilli, mon beau-père? −Ouais, mais tu nous houilles! C'est pas parce qu'une chose est bonne... (Guèvremont,Survenant,1945, p.186).
2. AÉROSPAT. ,,Maintenir constant par additions successives le niveau des ergols contenus dans les réservoirs d'un lanceur, jusqu'au décollage de celui-ci`` (Sc. Techn. spat. 1978).
REM. 1.
Ouillette, subst. fém.Petit instrument en forme d'entonnoir servant à ouiller les fûts. Ouillette à fausset. Cet instrument rend de grands services pour faire le plein dans les fûts de vins vieux mis à bonde de côté, et dans lesquels on a pris des échantillons au moyen d'un fausset fait à la partie supérieure du fût (Ren.Vin1962).
2.
Ouilleur, subst. masc.Appareil de forme, de matière et de technicité variable servant à ouiller les fûts ou tout autre récipient destiné à conserver le vin. Ouilleur automatique. −C'est un appareil le plus souvent en verre, qui permet d'obtenir constamment et automatiquement le plein dans les fûts (Ren.Vin1962).En appos. Bidon ouilleur. La première fois [que l'on ouille un fût], on peut se servir d'une pompe; ensuite, le volume du liquide à ajouter étant plus faible, on emploiera un bidon ouilleur en fer-blanc ou en cuivre étamé (E. Nègre, P.Francot,Manuel pratique de vinification et de conservation des vins,Paris, Flammarion, 1941, p.233).
Prononc. et Orth.: [uje], (il) ouille [uj]. Att. ds Ac. dep.1878. Graph. (tu nous) houilles (Guèvremont, loc. cit.). Étymol. et Hist. 1322 euillier (Arch. JJ 61, pièce 439 ds Gdf. Compl., s.v. ouillier); 1504 ouillier (Ste-Croix, Arch. Vienne, ibid.). De oeil* att. en 1294 au sens de «bonde du tonneau» (Miracle de St Eloi, éd. Peigné-Delacourt, p.92); cf. antérieurement le type aouiller (aeugler, Arch. K 36b, pièce 43 ds Gdf., s.v. aouillier), bien vivant dans les parlers régionaux (v. FEW t.7, p.317). Ouiller est att. au fig. au sens de «remplir, engraisser, nourrir (quelqu'un)» (1428, A. Chartier, L'Esper., OEuv., p.269, éd. 1617 ds Gdf.), sens qui a survécu dans certains parlers (v. FEW, loc. cit.).
DÉR.
Ouillage, subst. masc.Action d'ouiller; résultat de cette action. Il est nécessaire de remplir les fûts fréquemment pour éviter ces maladies [la fleur du vin, l'acescence]. Le remplissage ou ouillage doit se faire avec le vin d'un fût sain (P.Pacottet,Vinification vin, eau-de-vie, vinaigre,Paris, Libr. Baillière et fils, 1904, p.274). [uja:ʒ ]. Att. ds Ac. dep.1878. 1resattest. 1377 heulliage (Côte-d'Or, B 486, liasse 10, cote 126 ds Gdf. Compl.), 1814 ouillage (Loi, 8 déc., art.14 ds Littré); de ouiller, suff. -age*; cf. aouillage (1398 Compte, Arch. M.-et-L., E 26, fo43 ds Gdf., s.v. aouillage).