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OUF, onomat. et interj.
I. − Onomat. [S'emploie pour transcrire le son étouffé produit par qqn venant d'effectuer un effort pénible ou de supporter une douleur, une gêne ayant entraîné chez lui une difficulté momentanée à respirer] Essayons de nous relever, allons! un bon coup de reins! ouf! Il se relève tout à coup sur son séant (Flaub.,Tentation,1849, p.424).La pauvre femme marchait péniblement, tirait la jambe. Comme elle étouffait un peu, elle s'arrêta, posa son sac à terre et délaça son corset. −Ouf!... fit-elle en aspirant de larges bouffées d'air (Mirbeau,Journal femme ch.,1900, p.323).Après la fumée de cet atelier, ouf! ça fait du bien de marcher un peu (Gide, Geneviève,1936, p.1372).
Locutions
Ne pas/sans (avoir le temps de) dire/crier/souffler/faire ouf. Sans (avoir le temps de) prononcer un mot, réagir. −C'est que c'est si désert par ici! −(...) On serait assassiné avant d'avoir le temps de dire ouf! (Hugo,Misér.,t.2, 1862, p.130).Pan, pan, aussi sec, mon poing dans chaque oeil (...), total, voilà le gros par terre, sans dire ouf (Queneau,Pierrot,1942, p.19):
1. Ceux qui ne sont pas arrachés par les éclats sont assommés par le vent du machin, ou clabottent asphyxiés sans avoir le temps de souffler ouf. Barbusse,Feu,1916, p.232.
Au fig. Sans problèmes, sans difficultés:
2. Généralement, il est vrai, les nouveautés dont on s'alarme se passent fort bien. Les républicains les plus sages pensaient qu'il était fou de faire la séparation de l'Église. Elle a passé comme une lettre à la poste. Dreyfus a été réhabilité, Picquart ministre de la guerre, sans qu'on crie ouf. Proust,Temps retr.,1922, p.797.
Sans dire ouf. Sans piper mot. Est-ce-que Guillaume s'est jamais avisé de me cacher quelque chose, de rester des trois jours sans me dire ouf, et de babiller ensuite comme une pie borgne? (Balzac,Mais. chat,1830,p.58).−(...) Il faut le distraire. −Le distraire! Monsieur, vous ne le connaissez pas. Il a tué l'autre jour un homme sans dire ouf!... Rien ne le distrait (Balzac,Peau chagr.,1831, p.292).
Empl. subst. masc. Quand les cuivres crachent leur dernière salive, leur aboi satisfait, leur ouf tonal (Arnoux,Renc. Wagner,1927, p.24).
II. − Interj. [S'emploie pour exprimer la satisfaction du locuteur après qu'un événement heureux (prévu ou non prévu) a soudainement mis fin à la situation pénible ou dangereuse qu'il vivait] Petypon: Nom d'un chien, cachons-la! (Il prend le tapis de table qui est sur la chaise du fond et en recouvre complètement sa femme. Paraît le général). Ouf! Il était temps! (Feydeau,Dame Maxim's,1914, i, 24, p.26):
3. Il nous en fallait une [une voiture]. L'homme au fouet (...) monta sur son siège et poussa son cheval en avant. Nous étions sauvés. −Ouf! m'écriai-je, en m'épongeant le front, car, malgré le froid, je suais à grosses gouttes. A. France,Bonnard,1881, p.477.
Crier/faire ouf! Manifester, exprimer son soulagement. La sagesse consiste à crier ouf! parce que rien n'est arrivé de ce que l'on pouvait craindre, et à profiter de nos chances (Cocteau,Parents,1938, iii, 2, p.277).
Empl. subst. masc. Enfin il m'est permis de proférer l'irrésistible ouf! que lâche avec tant de bonheur tout simple mortel (...) condamné à une course forcée, quand il peut se jeter dans l'oasis de repos tant espérée (Baudel.,Curios. esthét.,Salon, 1859, p.285):
4. Il en poussait des «ouf!» discrets, pareillement un père de famille qui a enfin réussi à embarquer pour la Bolivie le fils prodigue de qui les honteuses débauches souillaient de fange les cheveux blancs. Courteline,Ronds-de-cuir,1893, 6etabl., p.244.
Prononc. et Orth.: [uf]. Warn. 1968 ,,initiale aspirée``. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1548 hauf! (Noël du Fail, Baliverneries, éd. G. Milin, p.19); 1579 of! (Larivey, Laquais, III, 5, Anc. théâtre fr., t.5, p.65); 1642 ouff! (Oudin Fr.-Ital.). Onomatopée. Fréq. abs. littér.: 206. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 139, b) 365; xxes.: a) 466, b) 280.