Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
* Dans l'article "ORATOIRE2,, adj."
ORATOIRE2, adj.
A. − Qui est propre à l'art, au talent de l'orateur. Don, fougue oratoire. Un moraliste de mauvaise humeur n'aurait pas manqué de tirer un beau mouvement oratoire de la position de ce temple auprès d'un égoût (Jouy,Hermite, t.1, 1811, p.265).Le talent de M. Cousin est oratoire. Il a le goût et le don de l'éloquence (Taine,Philos. XIXes., 1857, p.82):
1. ... cet esprit d'exagération est souvent désintéressé; il dérive du désir habituel de produire un effet; en d'autres termes, il est le résultat du génie oratoire et rhéteur, qui est un défaut et une puissance de notre caractère national. Michelet,Introd. Hist. univ., 1831, p.452.
Action oratoire. Ensemble des gestes, des mouvements, des jeux de physionomie utilisés par l'orateur pour rendre son discours plus efficace. Guizot a pour lui l'action oratoire, le jeu; mais, lu, cela perd beaucoup (Sainte-Beuve,Pensées, 1868, p.121).
Art oratoire. Éloquence. M. de Montlosier, descendu de sa montagne d'Auvergne, où sans doute il avoit peu étudié l'art oratoire (Chateaubr.,Génie, t.2, 1803, p.108).
Joute oratoire. Assaut d'éloquence entre deux orateurs (avocats, hommes politiques). V. joute ex. 3.
[Avec une valeur caractérisante, en parlant d'un comportement] Qui est semblable à celui que l'on prête à un orateur; théâtral, grandiloquent. Chapuis se mit à bourrer sa pipe avec des gestes oratoires (Bloy,Femme pauvre, 1897, p.16).
B. − [En parlant du discours de l'orateur] Qui est propre au genre littéraire auquel appartient le discours. Amplification, développement, effet, formule, style oratoire. Les doigts et l'oreille scandent involontairement la marche aisée des dactyles poétiques et l'ample déroulement des périodes oratoires (Taine,Philos. art, t.1, 1865, p.130):
2. Ce fut la suite du discours qui fit seulement comprendre à nos concitoyens que, par un procédé oratoire habile, le Père avait donné en une seule fois, comme on assène un coup, le thème de son prêche entier. Camus,Peste, 1947, p.1294.
Précaution oratoire (souvent au plur.). Préambule destiné à amadouer un auditoire en apaisant sa susceptibilité. Je répondis à ces mots par un consentement très-dédaigneux, à ce que je crois, car je trouvais la précaution oratoire au moins inutile (Staël,Corinne, t.2, 1807, p.283).Mais en vous offrant cette suite curieuse autant que véridique, j'ai quelques précautions oratoires à prendre (Balzac,Annette, t.1, 1824, p.8).
[Avec une valeur caractérisante, en parlant d'une oeuvre littér.] Qui évoque l'art oratoire, sa technique, ses procédés. Dans l'admirable Mémoire ou Lettre justificative adressée à son père [par Mirabeau], le ton est tout oratoire et atteint par moments à la haute éloquence (Sainte-Beuve,Pensées, t.4, 1851, p.36).
P. anal., dans le domaine des arts plast.Je vous ai parlé de son idéal [de Rubens] si différent de celui des autres, des éblouissements de sa palette, du rayonnement de ses idées tout en lumière, de sa force persuasive, de sa clarté oratoire, de ce penchant aux apothéoses qui le font monter, de cette chaleur de cerveau qui le dilate au risque de le trop gonfler (Fromentin,Maîtres autrefois, 1876, p.88).
REM.
Oratoirement, adv.De manière oratoire. Entre la plaidoirie d'Arnauld contre les Jésuites à la fin du seizième siècle et celle de Gerbier pour Port-Royal au dix-huitième, notre sujet monastique s'encadre tout d'un coup assez oratoirement (Sainte-Beuve,Port-Royal, t.1, 1840, p.77).
Prononc. et Orth.: [ɔ ʀatwa:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Début xvies. [date du ms.] art oratoire (Poésie inédite, ms. B.N. fr. 1716, fo9 ds G. Chastellain, OEuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t.6, p.XII); spéc. 1798 précautions oratoires (Ac.). Empr. au lat. oratorius «oratoire», dér. de orator, -oris (orateur*). Fréq. abs. littér.: 452. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 617, b) 619; xxes.: a) 636, b) 680.