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OMBRAGEUX, -EUSE, adj.
A. − Rare. Qui est fourni en ombrage, qui produit de l'ombre. Ce n'était pas un quai magnifique, malgré les arbres ombrageux (Triolet,Prem. accroc,1945, p.213).
P. anal. Qui surplombe, souligne (quelque chose) à la manière d'un ombrage. Synon. ombreux (v. ce mot B).Vos cils ombrageux palpitèrent ainsi Qu'un noir feuillage où filtre un long rayon d'étoile (Heredia,Trophées,1893, p.96).
B. − Au fig.
1. [En parlant d'un animal] Qui est sujet à prendre peur facilement, à broncher devant une difficulté, un danger inattendu. La cavale africaine qui était quelque peu ombrageuse, fit tout à coup un écart, (...) effrayée par un bruit de grelots (Ponson du Terr.,Rocambole,t.2, 1859, p.279).Attentif comme au bruit de la grêle fanfare Un cheval ombrageux qui palpite et s'effare (Gautier,Poés.,1872, p.218).
2.
a) [En parlant d'une pers.] Qui est porté à prendre ombrage; qui est facilement blessé dans son amour-propre; qui s'inquiète, s'effarouche, s'offusque promptement. Synon. rare ombreux (v. ce mot C 1).Son mari s'était montré agressif, ombrageux, violent. Maintenant il était jaloux (Maupass.,Contes et nouv.,t.1, Étrennes, 1887, p.1068).Il s'irrite de tout. Il devient ombrageux et inquiet (Duhamel,Cécile,1938, p.151):
. C'était [Manette] une de ces petites natures ombrageuses qui gardent un caractère de jolie sauvagerie têtue, et ne veulent point de main qui se pose sur elles... Goncourt,Man. Salomon,1867, p.193.
Emploi subst. Personne ombrageuse. Tu serais, parbleu, bien à plaindre quand on te mettrait ce soir dans les bras une jolie fille bien élevée, avec cinquante mille écus (...). Voyez un peu le grand malheur, et comme il y a de quoi faire l'ombrageux! (Musset,Il ne faut jurer,1840, i, 1, p.101).Antoine Mollex, l'ombrageux, le foireux, la grande gueule (Arnoux,Rhône,1944, p.65).
b) [En parlant d'une qualité hum.] Qui relève d'un caractère défiant, jaloux, farouche. Susceptibilité ombrageuse. Cette vanité inquiète et ombrageuse qui partout aperçoit l'insulte ou suppose le dédain (Constant,Esprit conquête,1813, p.215).Son orgueil ombrageux, son mauvais caractère indépendant et susceptible, l'empêchèrent de suivre aucune leçon, de demander aucun conseil (Rolland,J.-Chr.,Nouv. journée, 1912, p.1481).
REM.
Ombrageusement, adv.D'une manière ombrageuse; avec une vive méfiance, une forte susceptibilité, une grande promptitude à s'effaroucher, à s'inquiéter. Des conciliabules violents et perfides se nouaient et se dénouaient ombrageusement à chaque approche (Arnoux,Renc. Wagner,1927, p.54).Le sentiment que j'ai de l'inconnu (...) est ombrageusement hostile à l'idée de perfection (G. Bataille,Exp. int.,1943, p.18).
Prononc. et Orth.: [ɔ ̃bʀaʒø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 2emoitié xives. onbrageux «sujet à s'effrayer (d'un cheval)» (Dit du hardi cheval, 51 ds Romania t.41, p.94); 2. av. 1696 «qui prend ombrage, qui s'inquiète (d'une personne)» (Sévigné, 445 ds Littré). Dér. à l'aide du suff. -eux* de l'anc. adj. ombrage att. du xiieau xvies. au sens de «sombre, obscur», «(d'une personne) sombre, mélancolique, soupçonneux», «(d'un cheval) facile à effaroucher», v. T.-L., Gdf. et Hug. Ombrageux a été att. au sens de «qui donne de l'ombrage, qui a de l'ombre» du xiveà Fur. 1690, encore ds Platt, Dict. lang. vicieux, 1835, pp.270-271. Fréq. abs. littér.: 214. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 299, b) 277; xxes.: a) 254, b) 353.