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OISIF, -IVE, adj. et subst.
I. − Adjectif
A. − Parfois péj. [En parlant de pers.] Qui ne fait rien, momentanément ou de façon durable; qui n'a pas d'occupation précise ou n'exerce pas de profession. Être oisif; badaud, promeneur oisif. Mais Molière, lui, n'était pas comme le Misanthrope, un jeune seigneur oisif: comédien surmené, exténué, il échappe à tous les ridicules du jeune Alceste (Mauriac,Journal 2, 1937, p.173):
1. Si on veut donner une idée simplifiée du mécanisme social, on peut dire: d'un côté, une petite élite bourgeoise de gens riches, les uns compétents et laborieux, les autres oisifs et parasites... Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p.156.
B. − [P. méton.]
1. [En parlant d'un attribut de la pers.] Elle restait là les mains oisives sur la table (Zola,L'OEuvre, 1886, p.248).
2. [En parlant de la vie, d'un moment de la vie, du mode de vie] Existence, jeunesse, vieillesse oisive. L'intelligent égoïsme du jeune homme, épris de cette vie libre et oisive, qui est celle des fils de famille, et qu'on lui dorait comme à l'oiseau sa cage (Dumas père, Monte-Cristo, t.1, 1846, p.562):
2. ... ces journées oisives et lumineuses qu'on passe sur la plage. Elles sont alors, et par là, bien que désoeuvrées, alertes comme des journées de travail, aiguillées, aimantées, soulevées légèrement vers un instant prochain... Proust,J. filles en fleurs, 1918, p.830.
C. − P. anal., littér. [En parlant d'un inanimé] Qui est immobile, au repos, ou qui se meut avec lenteur. Nuage oisif; barque oisive. Les soldats assemblés sur le port Près des vaisseaux oisifs poussent des cris de mort (Moréas,Iphigénie, 1900, v, 2, p.146).
En partic. Qu'on laisse inemployé, improductif; dont on ne fait point usage. Biens oisifs. Laisser son argent oisif (Ac.).Il y a beaucoup de capitaux oisifs dans les pays où les moeurs obligent à mettre beaucoup d'argent en meubles, en habits, en ornements (Say,Écon. pol., 1832, p.122).
II. − Substantif
A. − Péj. Celui, celle qui est habituellement désoeuvré(e), qui n'a pas d'occupation précise et dispose de beaucoup de loisirs. Jeu d'oisif; les oisifs de la ville; la foule des oisifs. Il faut considérer avec une attention curieuse cette nature d'oisif, ce liseur infini, produire une oeuvre considérable (Valéry,Variété IV, 1938, p.27):
3. Les doctrinaires du monde entier hurlaient la vérité et le paradoxe dans les cafés de la rive gauche, et, entourés d'oisifs inspirés, d'esthètes, de révolutionnaires permanents, de révoltés temporaires, tenaient chaque nuit la plus grande, la plus étonnante foire à l'intelligence qui se soit vue dans l'histoire du monde. Druon,Gdes fam., t.1, 1948, p.24.
B. − Celui, celle qui vit, qui peut vivre sans obligation de travailler. La plupart des riches oisifs de l'Europe, qui voyagent pour passer un carnaval en Italie et un printemps à Londres (Staël,Consid. Révol. fr., t.2, 1817, p.375).Je renonçai à être autre chose qu'une oisive et une milliardaire (Giraudoux,Suzanne, 1921, p.81).
REM.
Oisivement, adv.D'une manière oisive, dans l'oisiveté. Passé ma matinée comme les autres, tristement et oisivement (Constant,Journaux, 1815, p.444).
Prononc. et Orth.: [wazif], fém. [-i:v]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1271 beste wisive «(animal) improductif, qui ne sert à rien» (Arch., JJ 72, pièce 188 ds Gdf.); b) 1553 «qui est actuellement inemployé» (Bible, s.l., impr. J. Gerard, Sap. 14, 5 d'apr. FEW t.7, p.444a); c) 1690 argent oisif (Fur.); 2. a) mil. du xives. «(personne) qui est dépourvue d'occupation, qui n'exerce pas de profession» (Roques t.1, IV, 5815); b) 1553 subst. «personne qui dispose de beaucoup de loisir» (Bible, s.l., impr. J. Gerard, Prov. 12, 11 d'apr. FEW, loc. cit.); c) 1572 vie oisive (Ronsard, Franciade, 822 ds OEuvres compl., éd. P. Laumonier, t.16, p.70). Issu, sous l'infl. de oiseux*, de l'a. fr. oisdif «oisif» (av. 1188 cose widive «chose futile, vaine», Partonopeus de Blois, éd. J. Gildea, 895), adjectivation de oisdive, subst. fém. «oisiveté» (1155, Wace, Brut, 10739 ds T.-L.), lui-même formé sur oiseux d'après le couple voisos «prudent, habile, avisé» (lat. vitiosus «gâté, corrompu») −voisdie, voisdive «subtilité, adresse» (d'un représentant du lat. vitiare «gâter, corrompre»). Fréq. abs. littér.: 702. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1574, b) 928; xxes.: a) 784, b)672. Bbg. Dub. Pol. 1962, p.355. _ Vardar Soc. pol. 1973 [1970], pp.274-275.