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OBSCURCISSEMENT, subst. masc.
A. − Fait d'obscurcir, de s'obscurcir. Synon. assombrissement.Obscurcissement du ciel, du jour, du soleil. [La fumée] montait lentement et se renouvelait sans cesse; de là un obscurcissement graduel qui blêmissait même le plein jour (Hugo,Misér.,t.2, 1862, p.459).Après le court obscurcissement d'une nuée qui passait vite, un rayon de soleil éclairait dans la plaine (Chardonne,Épithal.,1921, p.416).
P. métaph. À un obscurcissement de sa lumière intérieure, Augustin s'aperçut que malgré l'effrayante dépression morale qui durait depuis la veille, il avait continué d'espérer contre toute espérance (Malègue,Augustin,t.2, 1933, p.385).
P. anal. Affaiblissement (de la vision). Les gens instruits (...) ne sont pas plus étonnés de voir la raison s'affoiblir par le dessèchement ou tout autre éclat du cerveau, que la vue baisser par l'obscurcissement des yeux, et l'ouïe devenir plus dure par le racornissement de l'organe auditif (Bonald,Législ. primit.,t.1, 1802, p.271).C'est peut-être à l'obscurcissement de ma vue que je mesure le mieux ma fatigue (Gide,Retour Tchad,1928, p.980).
B. − Au fig.
1. [En parlant d'une situation, d'une manifestation de l'esprit] Fait de devenir incompréhensible, peu précis, peu clair. Obscurcissement d'une question, d'un texte. J'ai trouvé dans les livres plus d'obscurcissement que de clarté (Gide,Nouv. Nourr.,1935, p.280).Ce monde constitue un obscurcissement de la conscience qui ne se laisse pas comprendre comme le dialogue intelligible du volontaire et de l'involontaire (Ricoeur,Philos. volonté,1949, p.264).
Au plur. Points obscurs. Synon. obscurités.Toutes les choses de la vie sont perpétuellement en fuite devant nous. Les obscurcissements et les clartés s'entremêlent (Hugo,Misér.,t.1, 1862, p.303).
2. [En parlant de l'esprit hum.] Perte de l'aptitude à comprendre, de la clairvoyance. Obscurcissement de l'intelligence. La période de l'Entre-deux-guerres, qui va de 1885 à 1898 environ, marque, en littérature comme en musique, un obscurcissement singulier de l'esprit français (L.Daudet, Entre-deux-guerres,1915, p.179).
Emploi abs. Ces temps d'obscurcissement s'en iront aux oubliettes du passé (Sand,Beaux MM. Bois-Doré,t.1, 1857, p.79).
3. Perte de la renommée. Les événements qui survinrent au retour [de l'expédition d'Algérie], le jour faux et l'obscurcissement injuste où fut rejetée cette expédition glorieuse (...), engagèrent M. d'Ault à ne pas attendre (Sainte-Beuve,Prem. lundis,t.2, 1832, p.81).
Prononc. et Orth.: [ɔpskyʀsismɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. xiiies. «amblyopie» oscurcissement (Hagins le juif, Rich. 24276, fo19 rods Gdf.); 2. 1538 «affaiblissement de la lumière» (Est.); 3. 1636 «action de troubler la vue» (Monet); 4. 1694 «perte d'éclat (de la gloire)» (Ac.); 5. 1728 «perte des lumières intellectuelles ou morales» (Pascal, Entretien avec Mrde Saci, éd. P. Courcelle, p.29). Dér. de obscurcir*; suff. -issement*. Fréq. abs. littér.: 48.