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OBJURGATION, subst. fém.
Le plus souvent au plur.
A. − RHÉT. Vifs reproches prononcés par un orateur ou un avocat au cours d'un discours, d'une plaidoirie; p.méton. le texte, le passage contenant ces reproches:
1. Je suis encore à comprendre comment le texte du discours corrompu, publié par les agents de l'empire, a conservé assez correctement ce paragraphe. Je n'invente, je ne change rien, on peut lire le passage imprimé dans l'édition furtive. L'objurgation contre la tyrannie qui suivait ce morceau sur la liberté, et qui en faisait le pendant, est supprimée en entier dans cette édition de police. Chateaubr.,Mém.,t.2, 1848, p.278.
B. − Littér. Paroles pressantes par lesquelles on essaie de dissuader quelqu'un d'agir comme il a l'intention de le faire. Céder aux objurgations. Aux objurgations de la contre-maître qui se désolait de les voir ainsi flâner, les ouvrières (...) répondirent qu'elles n'y voyaient plus (Huysmans,Soeurs Vatard,1879, p.331).Cinq jours plus tard Fine-écoute, ayant fait sans doute provision de courage, nous arrivait dès potron-minet, des objurgations à tournure prophétique plein la bouche, pour nous presser de travailler (Ambrière,Gdes vac.,1946, p.285):
2. Mais soit à cause du bruit des pelles, soit parce que quelques-uns, malgré les objurgations, bavardent presque haut, notre agitation éveille une fusée, qui grince verticalement sur notre droite avec sa ligne enflammée. Barbusse,Feu,1916, p.344.
P. ext. Prière instante, supplication. La nuit tomba lentement (...). Quand Véronique ne distingua plus la face pendante de son crucifix, elle raviva une petite lampe d'oraison (...) et s'agenouilla de nouveau (...). L'objurgation amoureuse recommença, plus enflammée, plus véhémente, plus extorsive (Bloy,Désesp.,1886, p.166):
3. C'était toujours le même rappel des services rendus à la Vierge de Sion et du droit que les trois frères Baillard possédaient à sa gratitude. C'était une litanie, une supplication, de plus en plus pressante, impérieuse, comme si la mère de Dieu résistait et qu'il fallût la vaincre à force de prières et d'objurgations. Barrès,Colline insp.,1913, p.158.
Prononc. et Orth.: [ɔbʒyʀgasjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. xiiies. [ms.] «reproche violent» (Bible, Richel. 901, fo39bds Gdf.); en partic. av. 1799 «figure de rhétorique par laquelle un orateur adresse des reproches à l'auditoire» (Marmontel, Élém. litt., OEuvr., t.IX, p.205 ds Littré); 2. 1876 «adjuration, prière instante» (Gobineau, Nouv. asias., p.292). Empr. au lat. class. objurgatio «reproche, réprimande, blâme» formé sur le supin objurgatum, de objurgare, v. objurguer. Fréq. abs. littér.: 87.