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* Dans l'article "SYNTHÈSE,, subst. fém."
SYNTHÈSE, subst. fém.
I.
A. − [P. oppos. à analyse] Opération, méthode par laquelle on procède du simple au complexe, des éléments au tout, de la cause aux effets.
1. LOG., PHILOS. Méthode de raisonnement, démarche de l'esprit qui va des notions ou des propositions les plus simples aux plus complexes. Rien ne se ressemble plus que le syncrétisme et la synthèse; rien n'est plus divers: car la synthèse conserve virtuellement dans son sein tout le travail analytique (Renan, Avenir sc., 1890, p. 309):
1. Ce serait une irréductible objection contre la possibilité d'une synthèse mécaniste, si, en effet, nous étions forcés de prendre dans un sens métaphysique et absolu le mot « connaissance », et s'il nous était impossible d'analyser et de réduire la prétendue connaissance humaine, à son tour, à un mécanisme parmi d'autres. Ruyer, Esq. philos. struct., 1930, p. 213.
2.
a) Opération consistant à rassembler des éléments de connaissance sur un sujet, une discipline et à donner une vue générale, une idée d'ensemble de ce sujet. Faire la synthèse d'une époque; dégager une synthèse de l'histoire; tenter une synthèse de l'art et de la technique; effort de synthèse. Il n'est pas douteux que dans tout ce travail de synthèse Saint Thomas ne se soit inspiré de Maimonide (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1224).L'auteur [Georges Gurvitch] vise à établir une synthèse entre la pensée sociologique française, orientée par son origine philosophique et ses tendances rationnelles vers les théories générales et l'empirisme presque exclusif de la sociologie américaine (Hist. sc., 1957, p. 1591).
Loc. adj. De synthèse. Qui présente une vue d'ensemble, qui fait le point sur un ensemble de données, de connaissances. Article, œuvre, ouvrage, revue de synthèse. Le rapport de synthèse fut publié en 1959 pour servir de guide à l'usage des architectes, des urbanistes, des maîtres d'ouvrage et de l'administration (Gds ensembles habit., 1963, p. 11).
En compos. Livre-synthèse. « Le surnaturel » est probablement le premier et le dernier livre-synthèse de Malraux (Le Point, 31 oct. 1977, p. 165, col. 1).
b) Œuvre résultant d'un travail qui rassemble ou présente des éléments de connaissance sur un sujet, dans une discipline, un domaine. Synthèse artistique, plastique; publier une synthèse historique, politique, scientifique; présenter une synthèse. La vraie raison d'être de l'histoire, c'est de définir l'originalité de chacune des synthèses vivantes qu'a engendrées le mouvement de la vie générale (Blondel, Action, 1893, p. 265).Musiciens italiensconclut Marinettisoyez futuristes, soignez et rajeunissez les âmes de vos auditeurs par des synthèses musicales rapides (Arts et litt., 1935, p. 64-8).
3. MATH., LOG. Synthèse rationnelle. Méthode déductive et rationnelle de raisonnement qui consiste, à partir de propositions certaines, à déterminer d'autres propositions qui en sont la conséquence nécessaire. Les mathématiques ont cela de singulier que toute synthèse rationnelle ou a priori (pour parler le langage de Kant) y peut être contrôlée au moyen d'une synthèse empirique (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 397).
4. PSYCHANAL., PSYCHOL.
a) PSYCHANAL. ,,Intégration d'éléments subcon-scients dans le champ de la conscience`` (Man.-Man. Méd. 1980).
Synthèse personnelle. Démarche qui permet à l'individu d'organiser en un tout structuré les divers éléments psychiques, souvenirs, perceptions, actions comme constituant sa personnalité. L'analyste a libéré son analysé des mobiles secrets qui l'ont tenu lié pendant la durée de son traitement. C'est au convalescent maintenant à faire sa synthèse personnelle (Choisy, Psychanal., 1950, p. 188).
b) PSYCHOL. ,,Acte de l'esprit qui unit diverses représentations, divers sentiments ou diverses tendances pour en faire un tout unique et organisé`` (Lal. 1968).
Synthèse mentale. [D'apr. P. Janet] Fait de grouper et de coordonner les phénomènes nouveaux, opération distincte de l'association d'idée, s'appuyant sur des systèmes construits et exploités antérieurement. [Janet] précise que la tension ne se définit pas seulement par une synthèse mentale supérieure, mais par la richesse mentale, la masse psychique qui vient se ranger dans cette synthèse (Mounier, Traité caract., 1946, p. 268).
5. LING., GRAMM. ,,Figure de construction consistant à faire accorder les mots avec ceux qui sont sous-entendus de préférence à ceux auxquels ils semblent se rapporter dans la phrase`` (Phél. Ling. 1976). Synon. plus usuel syllepse.
B. − Procédé, opération qui consiste à unir, à faire fusionner des éléments différents pour obtenir un tout, un nouvel élément cohérent.
1. PHILOS., LOG. Proposition, notion nouvelle qui prend en compte et retient ce que contient la thèse et l'anti-thèse pour les combiner, à un niveau supérieur de compréhension, de connaissance. Si l'on veut résumer en trois mots (...) les caractères essentiels de la physique contemporaine, on pourrait dire: elle est particulaire, relativiste et quantique. Et, cette triple qualification correspond en quelque manière à la thèse, à l'anti-thèse et à la synthèse (Gds cour. pensée math., 1948, p. 399):
2. La synthèse ressemble à la thèse « à rien près », mais ce rien est tout; mais sans ce rien rien ne commence. Car la synthèse est justement la thèse posée comme thèse, et cette « position » n'est pas, ainsi qu'on pourrait le croire, une réédition, une simple itération ou thèse redoublée... Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 150.
2. BIOCHIM., CHIM.
a) BIOCHIM. Élaboration par des cellules vivantes, des organes de substances complexes (vitamine, hormone, protéine). Synon. biosynthèse.Synthèse cytoplasmique, enzymatique, des glucides, des vitamines. Selon Mandel (1949), pendant le développement du cerveau dans l'embryon de poulet, la synthèse d'ARN est liée à la synthèse de protéine, tandis que la synthèse d'ADN est liée à la multiplication cellulaire (Privat de Garilhe, Acides nucl., 1963, p. 113).Les synthèses réalisées par les cellules animales hétérotrophes ne sont que partielles (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 619).
Synthèse chlorophyllienne, de la chlorophylle. Synon. de photosynthèse.Soixante-sept gènes sont nécessaires, chez le maïs, pour la synthèse de la chlorophylle (Cuénot, J. Rostand, Introd. génét., 1936, p. 27).
P. anal. Production artificielle d'une substance habituellement produite par des cellules ou des organismes vivants. La première synthèse d'un polypeptide, par association d'acides aminés, de sucres simples ou composés, a été tentée par Curtius en 1883 (Hist. gén. sc.,, t. 3, vol. 2, 1964, p. 609).En 1905 la biochimie triomphe avec la synthèse de l'adrénaline, première hormone artificiellement élaborée (R. Schwartz, Nouv. remèdes et mal. act., 1965p. 12).
b) CHIM. Opération par laquelle on combine des corps simples pour obtenir un composé (synthèse totale) ou des composés relativement simples pour obtenir un composé plus complexe (synthèse partielle), qui sert à obtenir des produits industriels, pharmaceutiques, chimiques à moindre coût ou qu'on ne pourrait obtenir ou extraire à l'état naturel. Synthèse de l'indigo, de l'amidon, du diamant, de l'or; synthèse du caoutchouc; synthèse chimique. Les faits qui précèdent montrent quelle importance présentent la découverte, l'étude et la synthèse des alcools, combien est nombreuse et variée la série de leurs dérivés (Berthelot, Synth. chim., 1876, p. 143).Pour franchir une de ces étapes, la chimie de synthèse peut souvent choisir entre les nombreux types de réactions connus (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 432).
P. anal. Opération par laquelle on combine des corps, des molécules pour obtenir un produit, une substance n'ayant pas de correspondance dans la nature. Synthèse d'un diurétique, d'un antibiotique; préparer une résine, une matière plastique par synthèse. Dès les premières applications cliniques (...), on s'est attaché à réaliser la synthèse de dérivés plus électifs et moins toxiques, d'administration aisée (R. Schwartz, Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p. 180).
c) Subst. + de synthèse
α) Produit de synthèse. Produit obtenu par synthèse naturelle. L'activité photosynthétique des organes verts se poursuit; seulement les produits de synthèse sont désormais entreposés par la plante dans ses tissus et dans ses fruits (Levadoux, Vigne, 1961, p. 16).
β) Produit obtenu artificiellement par combinaison de corps simples ou composés. Synon. synthétique.Fibre, caoutchouc, colorant, parfum, résine de synthèse; cortisone, protéine de synthèse. La localisation sur l'énergie hydroélectrique caractérise encore la région alpestre qui ne possède qu'une seule usine fabriquant de l'ammoniac de synthèse (Industr. fr. engrais chim., 1954, p. 42).L'utilisation de substances antithyroïdiennes de synthèse est un progrès remarquable. Ces médicaments absorbés par la bouche à doses utiles empêchent la glande thyroïde de fabriquer en excès son hormone (Quillet Méd.1965, p. 477).
d) Synthèse organique. Élaboration naturelle ou artificielle de composés à partir de plusieurs corps, faisant intervenir obligatoirement du carbone. Il y a décomposition, puis les substances à l'état naissant donnent lieu à la synthèse organique. C'est l'œuf, ou ce qui se passe dans le jaune ou dans les blastèmes des corps nutritifs (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p. 84).Parmi les nombreuses méthodes nouvelles qui furent introduites en synthèse organique, la réaction de Grignard est apparue comme l'une des plus souples (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, op. cit., p. 431).
3. GÉOL. Synthèse minérale. Processus naturel de formation minérale. Les profondeurs de la mer, écrivent-ils [Sir John Murray et Johan Hjort] en substance, sont plus favorables à la destruction des matières minérales qu'à la genèse de nouveaux minéraux. Elles n'en donnent pas moins naissance à quelques synthèses chimiques et minéralogiques (Cayeux, Causes anc. et act. géol., 1941, p. 68).
4. PHYS. Synthèse des couleurs. ,,Technique de restitution des couleurs dans laquelle la sensation colorée est produite par un mélange additif ou soustractif de couleurs fondamentales ou de couleurs complémentaires`` (Paul Télédétection 1982).
Synthèse additive. Reproduction d'une couleur quelconque par superposition des trois couleurs fondamentales en proportions convenables. Or le principe de l'autochrome Lumière repose précisément sur la méthode de trichromie par synthèse additive que nous venons de décrire (Prinet, Phot., 1945, p. 73).
Synthèse soustractive. Reproduction d'une couleur quelconque en retranchant d'un rayonnement de lumière blanche, les couleurs complémentaires des trois couleurs fondamentales en proportions convenables. La sélection trichrome permet de traduire des couleurs par des couleurs, soit par synthèse additive (projection lumineuse, autochromes) soit par synthèse soustractive (impression aux encres grasses, épreuves positives sur papier sensible) (Prinet, Phot., 1945, p. 67).
5. CHIR., vieilli. ,,Réunion de parties divisées: par exemple, celle des bords d'une plaie ou celle des fragments d'un os (synthèse de continuité), ou le rapprochement de parties qui étaient seulement écartées ou déplacées, ainsi que cela a lieu dans les luxations (synthèse de contiguité)`` (Littré-Robin 1865). Anton. solution de continuité, de contiguité (v. solution1).
C. − ACOUST. Synthèse vocale, de la parole. Ensemble des techniques acoustiques, linguistiques, électroniques qui permettent de reconstruire artificiellement la voix humaine à partir de l'étude de la phonation. Le courant de la synthèse de la parole est l'un des courants les plus anciens de la phonétique; inauguré au XVIIIesiècle par le baron Von Kempelem et sa « machine à parler », il a recommencé à se faire jour dès 1939 par la découverte de différents appareils (Ling.1972).
En partic. Synthèse digitale. Technique électro-acoustique permettant de transformer des signaux sonores en valeurs digitales et de produire artificiellement des sons. Boulez attaque ici, sur deux fronts, le problème fondamental de la musique contemporaine: la diffusion et la création. Création avec la « synthèse digitale sur ordinateur, à usage général » (fabriquer des sons, et même la voix humaine!), « la synthèse digitale sur des appareils spécifiques », des études psycho-acoustiques et instrumentales poussées (Le Point, 30 janv. 1978, p. 102, col. 1).
Musique de synthèse. Musique produite par un synthétiseur. [John Surman et Barre Philips] ont écrit pour l'orchestre une guimauve industrielle du plus pur style hollywoodien, émaillée de brefs pastiches, et, pour cinq malheureuses voix de femmes, des vocalises, des mélopées néo-modales et une polyphonie scolaire qui en disent long sur la sous-musique de synthèse qui prévaut aujourd'hui à Broadway (Le Nouvel Observateur, 23 févr. 1976, p. 67, col. 1).
II. − ANTIQ. Tunique que portaient les Romains pendant les repas. (Dict. xixeet xxes.).
REM.
-synthèse, élém. de compos. entrant dans la constr. de termes sav. en biol. et en chim.,où il représente un procédé ou un mécanisme d'élaboration de substance dans des subst. où le 1erélém. précise la nature ou le produit de cette élaboration. V. biosynthèse, chimiosynthèse (s.v. chimio-), ostéosynthèse, photosynthèse et aussi:a)
Nucléosynthèse, subst. fém.Synthèse du noyau d'un atome. À ce moment, les protons et les électrons se mettent à jouer le même jeu que les protons et les neutrons durant la phase de nucléosynthèse initiale (H. Reeves, Patience dans l'azur, 1988, p. 95).
b)
Protéino-synthèse, protéo-synthèse subst. fém.(protéino-, protéo-, de protéine*),Synthèse des protéines naturelles ou artificielles. Le problème de leur multiplication [des virus] dépend à la fois des deux problèmes fondamentaux de la nucléo-protéino-synthèse et de la protéino-synthèse en général (P. Morand, Confins vie, 1955, p. 76).La protéo-synthèse est, nous l'avons vu, sous la dépendance des organites doués du pouvoir d'autoduplication du type gène (P. Morand, Confins vie, 1955, p. 125).
Prononc. et Orth.: [sε ̃tε:z]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. A. 1541 antiq. romaine « vêtement des romains pour les repas » (G. Michel, tr. du Suétone, VI, 218 vods Hug.). B. 1. 1576 désigne une méthode de raisonnement, opposée à la diérèse (P. de La Ramée, Dialectique, p. 155 ds Quem. DDL t. 26); 1647 « opération intellectuelle qui procède du simple au composé » (Descartes, Méditations métaphysiques, éd. F. Alquié, t. 2, p. 582 et 583); 1694 math. (Corneille); p. ext. 2. 1831 « ensemble d'objets de pensée » (Chateaubr., Ét. ou Disc. hist., t. 2, p. 257: Le christianisme est la synthèse de l'idée religieuse; il en a réuni les rayons); 1872 (Littré: Synthèse. Tableau présentant l'ensemble d'une science; livre qui explique toutes les parties de la science suivant cet ordre); 1876 (Lar. 19e: Synthèse dans le langage vulgaire, généralisation, groupement de faits particuliers en un ensemble qui les embrasse et les résume; objet qui est dans le résumé, le résultat typique de toute une série d'objets [suit un ex. de T. Delord ✝ 1877]); spéc. 3. 1876 philos. (Lar. 19e: Synthèse. Dans la philosophie kantienne, Résolution de deux idées antithétiques en une troisième idée); 1905 synthèse mentale (P. Janet, Les Oscillations du niveau mental, Revue des idées, octobre ds Lal. 1968). C. « Réunion des éléments en un tout » 1. 1607 chir. (N. Habicot, Problèmes sur la nature, préservation, et cure de la maladie pestilentielle, p. 92); 2. 1694 pharm. (Corneille: Synthese. Composition des medicamens), subsiste surtout comme terme de chim. 1805 (Lunier, Dict. des sc. et des arts); 1933 phys. synthèse des couleurs complémentaires (Lar. 20e); 3. 1701 gramm. (Fur.); 1972 acoust. synthèse de la parole (Ling.). Empr. au lat.synthesis « collection, réunion de plusieurs objets de nature analogue », « vêtement de dessus pour les repas », également att. en b. lat. méd. au sens de « composition d'un médicament » iiies. ds Gaff., et en lat. médiév. comme terme de gramm. « Apposition » ca 1200 ds Latham, du gr. σ υ ́ ν θ ε σ ι ς « action de mettre ensemble, d'arranger » d'où « arrangement de lettres, de mots », « travail de composition oratoire ou littéraire », « combinaison d'éléments » en phys. et méd., et terme de log., dér. de σ υ ν τ ι ́ θ η μ ι « mettre ensemble », comp. de σ υ ́ ν « avec, ensemble » et τ ι ́ θ η μ ι « poser, placer ». Fréq. abs. littér.: 1 164. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 318, b) 1 127; xxes.: a) 1 993, b) 2 450. Bbg. Schmitt (Ch.). Gräkomane Sprachstreitschriften als Quelle für die frz. Lexicographie. Mél. Baldinger (K.). Tübingen, 1979, t. 2, p. 607.