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* Dans l'article "NIGAUD, -AUDE,, adj. et subst."
NIGAUD, -AUDE, adj. et subst.
I. − Adjectif
A. − [En parlant d'une pers., parfois d'un groupe de pers.] Qui manque d'expérience, de jugement; sot, niais, maladroit. Être bien nigaud de faire telle chose. Ouvrez l'oeil, nation nigaude, et dites si vous vîtes jamais de la peinture plus éclatante...? (Baudel.,Curios. esthét.,1867, p.59).Je pensai que le bonhomme était un peu nigaud, qu'il ne savait point parler aux femmes (Mirbeau,Journal femme ch.,1900, p.16).
P. anal. L'ours revenait sur ses pas, nigaud et balourd (Cendrars,Homme foudr.,1945, p.250).
B. − [En parlant d'un attribut, d'une manifestation de la pers. ou d'un fait, d'une oeuvre hum.] Qui est empreint de sottise, de maladresse; sot, bête. Air nigaud. Bonté un peu grosse (...) un peu nigaude et pataude (Bourget,Monique, Gestes, 1902, p.209).Ces dialogues candides et nigauds avec la Roselein (petite rose), avec le ruisseau, avec la tourterelle, avec l'hirondelle (Rolland,J.-Chr., Révolte, 1907, p.394).
II. − Substantif
A. − [Le subst. désigne une pers.] Personne manquant d'expérience, de jugement; personne sotte, niaise, maladroite. Jeune nigaud, être un nigaud, faire le nigaud. On me prend tantôt pour un nigaud, tantôt pour un fin matois (Courier,Lettres Fr. et Ital.,1816, p.880).Elle n'était point une naïve, une nigaude, que l'on pût tromper (Zola,Argent,1891, p.231).
Fam. [En interj., souvent avec une nuance affectueuse] Grand nigaud!, gros nigaud!, pauvre nigaud!:
. Ses yeux ronds et fixes contemplent un bonhomme de pain d'épice d'une haute taille (...). Je le prends, je le paye et je le tends au petit pauvre qui n'ose y porter la main (...). −Allons, petit nigaud, lui dis-je de ce ton bourru qui m'est ordinaire, prends, prends et mange... A. France,Bonnard,1881, p.291.
[P. allus. au roman de la comtesse de Ségur «Les Deux Nigauds»] Les Deux Nigauds n'avaient pas désiré d'un plus grand désir de quitter leur province que le nigaud que j'étais alors de fuir son Bordeaux natal (Mauriac,Écrits intimes, Renc. Barrès, 1945, p.73).
B. − [Le subst. désigne un animal] (Cormoran) nigaud. Petit cormoran, d'aspect maladroit, qui se laisse facilement prendre. Le Grand Cormoran (...) est rare dans le Midi. Sa chair est de mauvais goût. Le C. [Cormoran] nigaud (...) a la chair plus supportable (Bouillet1859, s.v. cormoran).
REM. 1.
Nigaudinos, subst. masc.,fam. Grand nigaud; sot. Elle vous a renvoyé de force, et vous vous en êtes allé fâché, désespéré. Nigaudinos! Elle m'attendait (Balzac,Goriot,1835, p.195).En emploi adj. Le Petit est encore trop nigaudinos pour s'expliquer (L. Daudet, Entremett.,1921, p.236).
2.
Nigaudissime, adj.,hapax (sur le modèle des dér. en -issime). Très nigaud. Hommes redoutables, dont quelques-uns, nigaudissimes, et médiocrement amis de la vérité (Clemenceau,Vers réparation,1899, p.443).
Prononc. et Orth.: [nigo], fém. [-o:d]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1564 Subst. Nigauld (Thierry); 1611 Nigaud (Cotgr.). Prob. dér., à l'aide du suff. péj. -aud*, de Nicodème, nom d'un personnage biblique, membre influent du Sanhédrin, qui, à propos de la régénération spirituelle, posa au Christ des questions d'apparence ingénue (Jean, III, 4); ce personnage étant mentionné dans le récit de la Passion, (ibid., XIX, 39), son nom se transmit dans la litt. du Moy. Âge, v. aussi nicodème. Fréq. abs. littér.: 251. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 313, b) 166; xxes.: a) 473, b) 425.
DÉR.
Nigauder, verbe intrans.,vieilli, fam. Faire des nigauderies, s'amuser à des bêtises. Il ne fait que nigauder (Ac. 1798-1878). − [nigode], (il) nigaude [nigo:d]. Att. ds Ac. dep. 1694. 1reattest. 1585 (Cholières, Ap.-disnées, Aux liseurs, p.11 ds Hug.); de nigaud, dés. -er.
BBG.Vrbkova (V.). La Méthode struct. appl. à l'ét. du ch. conceptuel de la bêtise en fr. du 20es. Ét. rom. Brno. 1977, t.9, p.95, 103, 107.