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NAUFRAGER, verbe intrans.
A. −
1. Vieilli. [Le suj. désigne un bateau] Faire naufrage, sombrer. Synon. couler:
. Sur la côte nord de la baie nous avions aperçu un grand brig qui était échoué et qui paraissait abandonné; le mât de misaine et le beaupré étaient seuls debout. Nous sûmes que c'était un bâtiment de commerce américain, qui, par imprudence (...) avait naufragé dix mois auparavant. Dumont d'Urville, Voy. Pôle Sud, t.9, 1846, p.290, note 14.
P.métaph. Qu'est-ce que le désir de la gloire chez les hommes, à bord de cette terre qui vogue dans l'espace infini où elle naufragera un jour? (Sainte-Beuve, Poisons, 1869, p.131).
2. [P.méton., le suj. désigne une pers.] Être à bord d'un bateau qui fait naufrage. Des gens qui naufragent ont peu le temps de délibérer et encore moins le temps de s'attendrir. Cependant ceux qui étaient dans la chaloupe et relativement en sûreté eurent une émotion qui n'était pas pour eux-mêmes (Hugo, Travaill. mer., 1866, p.208).
3. Au fig. Être ruiné, sombrer dans un désatre. Dans le Dix-huit-Brumaire et dans le Deux-Décembre, ce qui a naufragé, ce n'est pas la France, c'est Napoléon (Hugo, Actes et par. 4, 1885, p.51).
B. − Emploi trans., rare et littér. Ruiner, conduire à sa perte. Pathé a eu beau lutter pendant la guerre, il a fini par déclarer forfait. Il a lâché la rampe. On l'a accusé d'avoir naufragé le cinéma français (Vialar, Tournez, 1956, p.82).
Prononc. et Orth.: [nofʀa:ʒe], [nɔ-]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. [Ca 1300 nauffragé «(d'une personne) qui a fait naufrage» (Apollonius, éd. Ch. B. Lewis, XLIX ds Rom. Forsch. t.34, 1915, p.43: comme tu fusses nauffragé −ou faut-il lire nauffrage, subst. masc. «naufragé», empr. au lat. naufragus, fréquent au xvies., v. Hug., cf. FEW t.7, p.54b, note 1] av. 1526 «être en péril sur mer, risquer le naufrage» (Jean Marot, Rondeau, XIII ds OEuvres de Cl. Marot... avec les ouvrages de J. Marot, t.5, La Haye, 1731, p.200: Comme les vens singlans en voille et tref Font nauffragier souvent la pouvre nef); 1530 se naufrager «faire naufrage» (Palsgr., p.573); 1531 naufrageant subst. «celui qui a fait naufrage» (Rôles d'Oléron, d'apr. R. Arveiller ds Fr. mod. t.26, p.54); 1592-1608 naufrager (Mém. sur Cordouan [Gironde] ds Bibl. Ec. des chartes t.66, 1905, p.418); 1600 navire naufragé (Histoire véritable de plusieurs voyages adventureux, Rouen, 30, d'apr. R. Arveiller, loc. cit., p.55); 1798 un malheureux naufragé (Ac.). Dér. de naufrage*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 11. Bbg. Gohin 1903, p.250. _La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p.166.