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NARCISSISME, subst. masc.
A. − PSYCHOL. Amour excessif (de l'image) de soi, associant survalorisation de soi et dévalorisation de l'autre, habituel chez l'enfant, courant chez l'adolescent, compensatoire chez l'adulte. Vous verrez comme il sera (...) content d'être regardé! Tous ces nains sont atteints de narcissisme (Bourget,Némésis,1918, p. 217).On peut critiquer les écrivains de profession, dénoncer leur narcissisme (Mauriac,Bâillon dén.,1945, p.436):
−. Ce qui m'agace, c'est ce waterproof de narcissisme qui me colle aux épaules... Depuis le jardin des plantes. Ai-je pourtant jamais tant regardé mon nombril? Ai-je jamais parlé de culture du moi? Valéry,Corresp.[avec Gide], 1917, p. 451.
PSYCHANAL. Investissement de la libido sur le Moi (qui est point de départ et de retour des investissements sur les objets d'amour extérieurs) et effort visant à rendre les actes et les représentations du sujet conformes aux images idéales du Moi. Aussi peut-on considérer le narcissisme comme un raté plus que comme un refus de socialité, une sorte de raté au départ même de l'élan (Mounier,Traité caract.,1946, p. 486).L'équation est classique: narcissisme = enfance = innocence = sanctification (P. Dommergues,L'Aliénation dans le roman amér. contemp.,Paris, Coll. 10-18, 1977, p. 180).
Narcissisme primaire, primitif. Stade précoce de constitution du Moi, précédant l'amour des autres. La quatrième année connaît une étape de narcissisme primaire (Mounier,Traité caract.,1946p. 144).L'artiste créateur trouve un compromis qu'il arrache au narcissisme primitif (Mounier,Traité caract.,1946p. 659).
Narcissisme secondaire. Repli défensif de la libido sur le Moi, consécutif à une perte d'objet d'amour extérieur. Pour Freud, le narcissisme secondaire ne désigne pas seulement certains états extrêmes de régression; il est aussi une structure permanente du sujet (Lapl.-Pont.1967, p. 264).
B. − Souvent péj. Synon. égoïsme, égocentrisme, égotisme.Il me parle de Narcissisme, je lui rétorque qu'il s'agit de ma vie (A. Artaud,L'Ombilic des limbes,Fragments d'un journal d'Enfer, Paris, Gallimard, 1968 [1926], p. 123).Une sincérité qui ressemblait à du narcissisme (Beauvoir,Mém. j. fille,1958, p. 355).
Prononc.: [naʀsisism̭]. Étymol. et Hist. a) 1894 «très grand amour de soi-même» (Sachs-Villatte); b) 1922 en partic. dans la théorie psychanalytique (Freud, Introd. psychanal., trad. par S.Jankélévitch, La Théorie de la libido et le «narcissisme», p. 433 [leçons professées en 1915-1917]). Dér. de Narcisse2* à l'aide du suff. -isme*; cf. angl. narcissism, 1822 ds NED Suppl.2. Freud aurait repris le terme narzissmus à P. Näcke (1899) qui l'avait empl. pour désigner une perversion, dans le commentaire d'un ouvrage de H. Ellis (1898) décrivant un comportement pervers en relation avec le mythe de Narcisse, v. Lapl.-Pont. Fréq. abs. littér.: 36. Bbg. Dub. Dér. 1962, p.36. _ Laplanche (J.), Pontalis (J.-B.). Narcissism. Yale fr. St. 1972, no48, pp. 194-197. _ Quem. DDL t.4.