Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
MÔME, subst.
A. − Fam., au masc. ou au fém. Jeune enfant, adolescent(e). J'ai ici la fille de mon frère avec ses mômes (Flaub., Corresp., 1865, p.42).Sur chaque banc des Allées, il y a deux dames qui cancanent, et partout ces mômes éternels, morveux, piaillants, insupportables (Genevoix, Mains vides, 1928, p.40):
1. Vous savez que je n'ai plus huit ans. − Je sais. − Non; pour vous je serai toujours la sale môme qui donnait des coups de pied dans la cheminée. Beauvoir, Mandarins, 1954, p.20.
[En fonction d'attribut et souvent précédé d'un intensif (trop, tout, etc.)] Le plateau c'est à nous. T'es trop môme pour savoir ça (Carco, Équipe, 1919, p.188).Ce qui est môme, c'est de dire: les femmes... (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p.82).
B. − Pop., au fém.
1. Jeune fille, jeune femme. Si vous étiez belle môme et si vous aviez vingt ans, je ne dis pas (Sartre, Mort ds âme, 1949, p.18):
2. T'es tout'nue Sous ton pull Y'a la rue Qu'est maboule Jolie môme... L. Ferré, Jolie mômeds L. Cantaloube-Ferrieu, Chanson et poésie des années 30 aux années 60, Paris, Nizet, 1981, p.453.
[Suivi d'un patronyme ou d'un surnom] Voici Mon légionnaire, avec la tête de la môme Piaf, en mauve... (Triolet, Prem. accroc, 1945, p.86).
2. [Gén. précédé d'un adj. poss.] Maîtresse, épouse. Qu'est-ce que tu veux que j'aille foutre entre toi et ta môme? (Sartre, Mort ds âme, 1949, p.100).
REM. 1. Vieilli et arg. a)
Moma(c)que,(Momaque, Momacque) subst.Jeune enfant, adolescent(e). Le petit Gavroche courut après eux et les aborda: − Qu'est-ce que vous avez donc, moutards? (...) Momacques, venez avec moi (Hugo, Misér., t.2, 1862, p.148).
b)
Momichard, -arde, subst.,synon.− Où diable as-tu pris ces mômes-là? Gavroche répondit avec simplicité: − C'est des momichards dont un perruquier m'a fait cadeau (Hugo, Misér., t.2, 1862, p.155).
c)
Momignard, -arde, subst.,synon.Eh bien, cria-t-il, montez donc, les momignards! Vous allez voir comme on est bien! (Hugo, Misér., t.2, 1862, p.160).
2. Fam. a)
Mômichon, -onne, subst.,synon.Un mômichon qui n'avait que treize ans il y a quelques semaines (Montherl., Fils personne, 1943, III, 3, p.319).Adelaïde de Savoie, cette momichonne que tout le monde avait envie de caresser (La Varende, Saint-Simon, 1955, p.234).
b)
Mômillon, -onne, subst.,synon.Des tonneaux sortent d'un hangar Les cercles peints de vermillon Le conducteur du camion Sa femme attend un mômillon Un train s'essouffle dans la gare (Aragon, Rom. inach., 1956, p.143).
Prononc. et Orth.: [mo:m]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. a) 1821 «jeune garçon, jeune adolescent» (Desgranges, Petit dict. du peuple); b) 1821 «enfant, par rapport aux parents» (Ansiaume, Arg. bagne Brest, fo15 vo, § 474: ma larque [...] s'arrangera avec ses mômes); c) 1841 «jeune homosexuel» (Moreau-Christophe, Français peints par eux-mêmes, Les Détenus, t.4, p.90); 2. a) 1845 fém. «jeune fille» (Raban, Myst. Palais-Royal, t.1, p.18); b) 1864 «maîtresse» (s. réf. ds Esn., peut-être d'apr. Rossignol, Dict. arg., 1901, p.127, qui cite une chanson de 1864: J'te vas lâcher un pain: la môme [jeune femme, mignarde] était gironde); 1866 (Delvau, p.257: Môme s. f. Jeune fille, maîtresse). Prob. issu d'un rad. mom-, exprimant les sons primitifs que fait entendre l'enfant (Bl.-W.5, FEW t.6, 3, pp.60-61). Fréq. abs. littér.: 521. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9, b) 436; xxes.: a) 1767, b) 910. Bbg. Chautard Vie étrange Arg. 1931, p.122. _ Pauli (I.). Enfant, garçon, fille ds les lang. rom. Lund, 1919, 416 p._ Quem. DDL t.21 (s.v. mômichon). _ Sain. Arg. 1972 [1907] p.253, 313 (s.v. momignard). _ Spitzer (L.). Literaturblatt für germanische und romanische Philologie 1921, t.42, p.23. _ Tusseau (J.-P.). Notes sur l'étymol. de môme et momerie. Romania. 1975, t.96, pp.547-552.