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MÉDIATISER, verbe trans.
A. − Rendre médiat (quelque chose) par l'introduction d'un intermédiaire. Médiatiser une relation. En tant que concept symbolisant l'objet, le mot médiatise ma relation avec l'objet, il le cerne, il le signifie (Traité sociol.,1968, p.259).
Au part. passé. On peut en extraire par abstraction un énoncé unique, à savoir que rien n'existe dans l'expérience que médiatisé par autre chose (Lalande,Raison et normes,1948, p.53).Ces deux essences originaires sont masquées, plus exactement: médiatisées par une autre, à savoir le défi (Jeux et sports,1968, p.460).
SC. POL. Démocratie médiatisée. Démocratie où les représentants ne sont pas directement élus par le peuple. On peut être tenté de penser que le bipartisme favorise la démocratie «directe» tandis que le multipartisme va de pair avec la démocratie «médiatisée» d'où sont nées, par le passé, en France, les incertaines coalitions centristes (Belorgey,Gouvern. et admin. Fr.,1967, p.20).
B. − PHILOS. Servir d'intermédiaire, de moyen à quelque chose pour le faire connaître ou apparaître. Il faut que la connaissance objective tâche, jusqu'à l'échec, de médiatiser les plus obscures anticipations de l'expérience affective (Ricoeur,Philos. volonté,1949, p.395):
1. On est tenté de dire qu'à travers les sensations produites par la pression du bâton sur la main, l'aveugle construit le bâton et ses différentes positions, puis que celles-ci, à leur tour, médiatisent un objet à la seconde puissance, l'objet externe. Merleau-Ponty,Phénoménol. perception,1945, p.177.
Emploi pronom. réfl. Au moment où l'homme s'affirme comme sujet et liberté, l'idée d'autre se médiatise (Beauvoir,Deux. sexe,t.1, 1949, p.131):
2. La pensée ne saurait avoir de contenu vraiment interne que si elle se le donne, c'est-à-dire si elle médiatise ce qui lui est donné comme externe − c'est par cette médiatisation du donné qu'elle se médiatise elle-même... G. Marcel,Journal,1914, p.113.
C. − HIST. Faire qu'un prince, une ville ou un fief de l'ancienne Confédération Germanique ne dépende plus directement de l'empereur. L'hypothèse d'une révolution en Allemagne, laquelle (révolution) médiatiserait une partie des petits princes et des petits rois (Mérimée,Lettres Panizzi,1860, p.86).
Au part. passé. Prince médiatisé (Ac.1835-1935).
REM. 1.
Médiatisable, adj.,rare. Qui peut être médiatisé (v. ce mot A et B). Comme je l'ai donné à entendre, cet immédiat non médiatisable pour moi peut au contraire être donné à un autre (G. Marcel,Journal,1920, p.243).Une dialectique qui ne reposerait pas sur le sol d'une expérience non complètement médiatisable ne serait même pas une dialectique (G. Marcel,Journal,1920p.261).
2.
Médiatisant, -ante, adj.,hapax. Qui médiatise (v. ce mot A). Quand on compare toutes les variantes du mythe d'émergence Zuni, on parvient à extraire une série ordonnable de fonctions médiatisantes, chacune résultant de celle qui précède, par opposition et corrélation (Lévi-Strauss,Anthropol. struct.,1958, p.251).
Prononc. et Orth.: [medjatize], (il) médiatise [medjati:z]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1819 «faire qu'un prince, un pays ne relève plus immédiatement d'un suzerain, de l'empire» (Boiste); 1893 «rendre médiat» (DG). Dér. de médiat*; suff. -iser*. Fréq. abs. littér.: 42.
DÉR.
Médiatisation, subst. fém.a) Rare. Fait de rendre ou de devenir médiat. V. médiatiser ex. 2.b) Hist. Acte par lequel un prince, une ville ou un fief de l'ancienne Confédération Germanique cessait de relever directement de l'empereur. Tel seigneur ecclésiastique, prélat ou abbé, brandissait d'anciens diplômes pour échapper à la médiatisation dont sa seigneurie était menacée et réclamer le privilège de relever de l'empereur sans intermédiaire (L'Hist. et ses méth.,1961, p.637). [medjatizajɔ ̃]. V. médiat. 1reattest. 1842 hist. «incorporation à un État vassal d'un pays germanique relevant directement de l'empereur» (Encyclop. des gens du monde, t.17, p.487); de médiatiser, suff. -(a)tion*.