Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
MÉDECIN, subst. masc.
A. − Personne habilitée à exercer la médecine après avoir été admise à différents examens sanctionnant plusieurs années d'études médicales (universitaires et hospitalières) et après avoir soutenu une thèse de doctorat. Synon. docteur (v. ce mot II B 1), praticien.Un médecin vient visiter un malade, observe les symptômes de son mal, lui prescrit un remède, et sort (...). Le malade a été sauvé (Say,Écon. pol.,1832, p.123).Un médecin ne saurait se borner à prescrire sèchement à son malade ce que la science lui permet de faire. Il a en outre des devoirs d'humanité à remplir (...). Le vrai médecin doit (...) guérir quand il peut, soulager quand il ne peut guérir et consoler quand il ne peut ni guérir ni soulager (Cl. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p.33).Elle occupait son temps à soigner des maladies imaginaires, essayer d'un médecin, puis d'un autre: chacun à tour de rôle était le sauveur (Rolland,J.-Chr.,Amies, 1910, p.1126).V. aussi ausculter ex. 1, docteur ex. 8:
1. Il n'y a plus ni médecine ni médecins à l'heure qu'il est, plus de médecin de famille et d'habitude, qui suive son malade. Le médecin est maintenant un homme qui ne se dérange plus, qui a son hôpital le matin (...) et qui (...) dans le bruit incessant du timbre annonçant une nouvelle visite et un nouveau louis, éreinté, effaré, ahuri par le tourbillonnement des maladies et des ordonnances, vous donne cinq minutes d'une consultation au petit bonheur! Goncourt,Journal,1869, p.521.
P. anal. Comment se défend l'arbre? (...) il lui vient un ami, un médecin, le pic, qui soigneusement l'ausculte, tâte et frappe de son fort marteau (Michelet,Insecte,1857, p.xvii).
Emploi adj. Qui donc réunit à l'affection sérieuse l'expérience médicale qu'il faudrait pour te donner ici réponse et conseil? Un ami n'est pas assez médecin, un médecin n'est pas assez ami (Amiel,Journal,1866, p.150).
Rem. 1. Médecin s'emploie aussi à propos d'une femme (parfois dans la formule femme médecin, synon. de doctoresse). Elle était médecin de l'un des hôpitaux chinois (Malraux, Cond. hum., 1933, p.211). 2. Contrairement à docteur qui lui sert de substitut en tant que terme d'adresse, médecin n'est pas utilisé comme appellatif.
SYNT. Médecin réputé; bon, excellent, grand médecin; avis, certificat, clientèle, consultation, diagnostic, prescription, visite du médecin; aller chercher, appeler, consulter, faire venir, voir le médecin; être condamné par les médecins; être entre les mains des médecins.
Pop. et fam. Aller au médecin (v. aller au docteur, s.v. docteur II B 1 en partic.). Elle ne voulait jamais aller au médecin (Proust,Guermantes 1,1920, p.26).
Expr. proverbiale. Il vaut mieux aller chez le boulanger que chez le médecin. Il vaut mieux ne pas se restreindre sur la nourriture plutôt que d'être malade à force de privations. (Dict. xixeet xxes.).
Spécialement
Médecin + adj.Médecin aliéniste*, allopathe, assermenté*, consultant*, dentiste, généraliste*, homéopathe*, vétérinaire*.
Médecin agréé. Médecin dont l'autorité a été reconnue en exclusivité par un organisme public ou privé. Sous réserve d'avoir satisfait à un examen médical d'un médecin agréé (Jeux et sports,1967, p.1631).
Médecin analyste. Synon. de psychanalyste.Le médecin analyste et le moi affaibli du malade (...) s'unissent contre leurs ennemis: les exigences pulsionnelles du ça et les exigences morales du surmoi (Freud,Abr. psychanal.,trad. par A. Bermann, 1949, p.40).
Médecin conventionné. ,,Médecin qui est lié à une caisse de sécurité sociale ou de mutualité sociale agricole par une convention collective (...) ou par son adhésion individuelle aux tarifs d'honoraires fixés par les organismes assureurs`` (Lar. méd. t.2 1972).
Médecin hospitalier. Médecin qui exerce en milieu hospitalier. Des médecins hospitaliers hautement spécialisés (Le Monde,2 mai 1979, p.10, col.3).
Médecin légiste. Médecin chargé d'apporter des éclaircissements à la Justice sur des questions de médecine légale. Si j'étais juré, je ne l'acquitterais pas. A moins que les médecins légistes ne m'avertissent que je suis en présence d'un paralytique général (A. France,Vie littér.,1890, p.5).La loi a fixé des seuils en matière d'arrêt de travail (...). Qu'il s'agisse d'un patient victime de coups et blessures ou d'un accident du travail ou de la route, seul le médecin légiste est juge. Son pronostic vaut un verdict (Télé 7 jours,30 mai 1981, p.86).
Médecin militaire. Médecin affecté au service médical des Armées. Des ambulances qui étaient dirigées par des médecins militaires de vingt-huit ou trente ans (Martin du G.,Thib.,Épil., 1940, p.894).
Médecin omnipraticien. Synon. de médecin généraliste*.Le médecin omnipraticien, qu'on appelait jadis le médecin de famille, et qui reste le vrai soutien de la santé publique (Biot,Politique de la santé publ.,1933, p.37).
Médecin salarié (Le Monde, 3 déc. 1975, p.21, col. 4).
Médecin scolaire. Médecin chargé de surveiller l'état de santé des élèves, l'hygiène des milieux scolaires. Le médecin scolaire peut aussi animer des réunions d'information, pour les enfants et leurs parents, sur des sujets aussi divers que la sexualité, la drogue, le tabac, l'hygiène alimentaire (Le Monde,22 févr. 1978, p.14, col. 6).
Médecin spécialiste. Médecin ayant des connaissances particulières dans une branche de la médecine et un certificat d'études spéciales. Procéder aux contrôles suivants: (...) examen médical par médecin spécialiste (Bourgat,Techn. danse,1959, p.18).
Médecin traitant. Médecin qui traite habituellement le patient ou qui a entrepris un traitement. Après avoir regardé ma grand'mère sans la fatiguer, et avec un excès de réserve qui était une politesse au médecin traitant (Proust,Guermantes 2,1921, p.342).
Médecin + subst. ou adj., loc. en appos., lié ou non par un trait d'union
Médecin-chef. On remit à Léon une enveloppe: «Sanatorium de X... Le médecin-chef.» Elle était de son médecin de l'hôpital auxiliaire (Montherl.,Célibataires,1934, p.813).Médecin en chef. V. docteur ex. 7.
Médecin-conseil. Médecin chargé par un organisme d'examiner l'état de santé des personnes qui en dépendent, d'émettre un avis sur les prescriptions du médecin traitant. Le système français de Sécurité sociale est assorti pour l'assurance maladie d'un contrôle médical qui est confié à des médecins-conseils attachés aux Caisses mais astreints au secret professionnel (J. Doublet, G. Lavau, Sécurité sociale,Paris, P.U.F., 1957, p.95).
Médecin-expert. Médecin chargé de procéder à des expertises. Souvent le médecin-expert est chargé d'établir les liens qui unissent traumatismes et cancer (Roussy dsNouv. Traité Méd.fasc. 5, 2 1929, p.44).
Médecin(-)inspecteur. Médecin chargé d'exercer un contrôle sanitaire. Un enfant chez qui le médecin inspecteur a reconnu des symptômes de maladie contagieuse (Frapié,Maternelle,1904, p.96).Les services d'Hygiène scolaire et universitaire sont placés dans chaque académie sous l'autorité du recteur qui a auprès de lui un conseiller technique en la personne d'un médecin-inspecteur (Décret du 21 janv. 1954, art.3).
Médecin-major (vieilli). La Guillaumette, que le médecin-major avait la veille exempté de bottes vingt-quatre heures (Courteline,Train 8 h 47,1888, 1repart., i, p.7).V. major2A 4.
Médecin Tant-mieux, Médecin Tant-pis. [P. allus. sans doute à La Fontaine, Fables v, 12, et p. iron.] Médecin optimiste, médecin pessimiste. On reprochait à M. de ... d'être le médecin Tant-Pis. «Cela vient, répondit-il, de ce que j'ai vu enterrer tous les malades du médecin Tant-Mieux...» (Chamfort,Caract. et anecd.,1794, p.156).P. anal. Deux sortes de journaux se publient; journaux d'opposition, journaux ministériels, c'est comme qui dirait (...) le médecin Tant-Pis et le médecin Tant-Mieux (Musset, Lettres Dupuis Cotonet,1837, p.753).
Rem. Pour docteur médecin, v. docteur II B 1 spéc.
Médecin + prép. + subst. (ou loc. subst.)
Médecin de campagne. Médecin qui exerce à la campagne. Genestas devina quelque mystère dans cette vie obscure, et se dit (...): − Par quel hasard est-il resté médecin de campagne? (Balzac,Méd. camp., 1833, p.21).
Médecin de famille. Médecin qui traite habituellement une famille, qui la suit dans son évolution au cours des générations. Supra ex. 1 et Biot, Politique de la santé publ., 1933, p.38.
Médecin de garde. Médecin affecté au service des malades pour assurer les urgences. Une hémoptysie effrayante se déclara. Le médecin de garde dit le danger (Flaub.,Éduc. sent.,t.2, 1869, p.222).
Médecin de quartier:
2. À Paris, dans chaque quartier, il existe un médecin dont le nom et la demeure ne sont connus que de la classe inférieure (...) et qu'on nomme conséquemment le médecin du quartier. Ce médecin, qui fait les accouchements et qui saigne, est en médecine ce qu'est, dans les petites affiches, le domestique pour tout faire. Obligé d'être bon pour les pauvres, assez expert à cause de sa longue pratique, il est généralement aimé. Balzac,Cous. Pons,1847, p.102.
Médecin de l'état civil/d'état civil. Médecin chargé de constater les décès. Les médecins légistes, les médecins de l'état civil et ces immondes experts de la médecine mentale (Nizan,Conspir.,1938, p.219).
Médecin des hôpitaux. Médecin qui a reçu par concours un titre reconnaissant ses capacités à exercer en milieu hospitalier à un haut niveau. V. agrégation ex. 41.
P. métaph. Médecin des pauvres. Un médecin y t'en foutrait pour quinze francs de drogue et puis de la diète, en veux-tu en voilà. Ça [en parlant d'un livre], c'est le médecin des pauvres, et puis c'est un rude, tu peux me croire (Giono,Colline,1929, p.104).
Médecin des morts (vieilli). Synon. de médecin de l'état civil (supra).D'Avrigny alla chercher le médecin de la mairie qui remplit les fonctions d'inspecteur après décès, et que l'on nomme assez énergiquement le médecin des morts (Dumas père, Comte Monte-Cristo,t.2, 1846, p.587).
Médecin du travail. Médecin spécialisé dans la médecine du travail, chargé d'examiner l'état de santé des travailleurs dans certaines entreprises, de prévenir les maladies professionnelles, etc. Des services médicaux du travail seront assurés par un ou plusieurs médecins qui prennent le nom de «médecins du travail» et dont le rôle exclusivement préventif consiste à éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail (Loi du11 oct. 1946, art.1er).
Subst. (ou loc. subst.) + prép. + médecin
Conseil de l'ordre national des médecins / ordre des médecins. Conseil chargé de veiller à l'application des règles de déontologie médicale, de sanctionner éventuellement les manquements à ces règles et de défendre l'indépendance de la profession. Rappeler les buts donnés au conseil de l'ordre par le législateur (...): «L'ordre des médecins veille au maintien des principes de moralité, de probité et de dévouement indispensables à l'exercice de la médecine (...). Il assure la défense de l'honneur et de l'indépendance de la profession médicale.» (Le Monde,16 févr. 1977, p.26, col. 3).
Par/sur ordonnance du médecin. On ne donne de l'opium que sur une ordonnance de médecin (Sénac de Meilhan,Émigré,1797, p.1733).
Médecin aux pieds nus. Médecin de campagne chinois exerçant une médecine aux moyens généralement rudimentaires et dans des conditions de grande pauvreté. Les médecins aux pieds nus? Sourire. «Mais ils sont dans les campagnes chinoises... (...). Non, nous ne sommes pas là pour faire des vaccinations de masse, ni l'éducation sanitaire (...)» (Le Monde,6 sept. 1978, p.16, col.5).
B. − P. anal.
1. Rare. Personne qui examine avec minutie, sans complaisance. Ce livre, déshabillé, nu (...). Ce n'est plus le stylet de la Muse, c'est le scalpel et le speculum du médecin. L'historien y semble le médecin des urines du peintre hollandais (Goncourt,Journal,1858, p.489).
2.
a) Personne qui soigne, guérit les affections morales, spirituelles. Médecins des âmes. Le divin médecin que la femme! Et comme elle veut, de coeur, nous soulager à tout prix! (Michelet,Journal,1859, p.454).Comme médecin moral, comme directeur et conseiller des âmes, il [Marc-Aurèle] n'était que le plus humble, le plus doux et le mieux morigéné des mortels (Sainte-Beuve,Nouv. lundis,t.9, 1865, p.341).Le prêtre, dit un lieu commun très-misérable, est le médecin de l'âme, comme si le prêtre ne devrait pas guérir, du même coup, l'âme et le corps (Bloy,Journal,1894, p.128).
Loc. Médecin, guéris-toi toi-même. Avant de conseiller autrui, il faut savoir se gouverner soi-même. Il y a toujours quelque ridicule (...) à vouloir conseiller le voisin (...) surtout pour nous autres Français, auxquels on peut toujours si facilement répondre, quand ils s'occupent des infirmités des autres: médecin, guéris-toi toi-même (Tocqueville,Corresp.[avec H. Reeve], 1853, p.143).
Expr. proverbiale. Après la mort, le médecin. Il ne sert à rien de porter secours quand le mal est déjà fait, irrémédiablement. (Dict. xixeet xxes.).
b) Chose qui remédie à un manque, à un mal. Je me garderais bien de défendre l'espoir à un pauvre blessé (...). L'espoir est le meilleur médecin que je connaisse (Dumas père, Reine Margot,t.5, 1845, ii, 2, p.65).
Expr. proverbiale. Le temps est un grand médecin/le plus habile médecin (d'apr. Boiste 1823).
REM. 1.
Médicaillon, subst. masc.,péj. Médecin médiocre. Synon. médicastre.Si ça vous plaît, à vous, de vous faire f... de vous par un médicaillon! (...) − Vous direz au docteur que je ne suis pas quelqu'un qui attend pendant une heure et demie à la porte d'un médecin de village (Montherl.,Célibataires,1934, p.900).
2.
Mège, subst. masc.,vx. Synon. de médecin.Région. Synon. de charlatan, médicastre.En soignant ses douleurs avec des herbes, des pommades de son invention, il avait acquis par toute la Camargue, de Trinquetaille à Faraman, une grande célébrité de mège guérisseur, surtout pour les fièvres et les rhumatismes (Daudet dsLar. Lang. fr.).Des moralistes s'inquiètent de voir tant de sots et d'ignorants se mêler de soigner, tant de «mèges» (médecins) incapables qui, ne sachant même pas panser une blessure, s'aventurent à opérer (Faral,Vie temps st Louis,1942, p.87).
Prononc. et Orth.: [meḓsε ̃], [-ε-]. Barbeau-Rodhe 1930, Lar. Lang. fr.: [-e-]; Pt Rob.: [-ε-]; Passy 1914: [-e-] ou [-ε-]; Warn. 1968: [medəsε ̃] parler soutenu, [mεdsε ̃] parler cour. Ac. 1694, 1718: me-; dep. 1740: mé-. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1358 medechin pic. «personne qui exerce la médecine» (Hugues Capet, éd. La Grange, 4893); 1458 medicin «id.» (Arch. Nord B 1687, fo48 vo); ca 1480 medecin «id.» (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 21538); b) α) 1690 medecin de quartier (Fur.); β) 1690 medecin consultant (ibid., s.v. consultant); γ) 1825 médecin-major (Le Couturier, Dict. portatif et raisonné des connaissances militaires ds FEW t.6, 1, p.58b); δ) 1833 médecin légiste, v. légiste; 2. fin xives. fig. «chose dont l'effet est analogue aux soins du médecin» (Eustache Deschamps, Balade ds Œuvres complètes, éd. G.Raynaud, t.VII, p.219, 26); 3. a) 1656 «personne qui guérit les douleurs morales» (Pascal, Provinciales, IV ds Œuvres, éd. L. Lafuma, 1963, p.384b); b) 1680 médecin des âmes (Rich.). Prob. dér. régr. de médeciner* (aussi mediciner dans l'anc. lang.), cf. FEW t.6, 1, p.602b. Médecin a évincé l'anc. subst. mire «médecin» (mil. du xiies. ds T.-L. − 1660, Oudin Esp.-Fr.), essentiellement norm. et pic. (cf. encore mière, mire en norm. et ang., v. FEW t.6, 1, p.604b), et ses var. dial.: mie (pic., flam., wallon, v. FEW loc. cit.), mege (Nord-Est; encore mège, meige «personne qui exerce la médecine sans titre» dans certains dial.; cf. FEW loc. cit.), meide, meie, du lat. medicus «médecin». Fréq. abs. littér.: 7089. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 8880, b) 13574; xxes.: a) 9987, b) 9291. Bbg. Boel (E.). Le Genre des n. désignant les professions fém. R. rom. 1976, t.11, p.40. _ Quem. DDL t.4, 8, 10, 23 (s.v. mede). _ Thorn (C.). Les Désignations du médecin. Z. fr. Spr. Lit. 1932, t.55, p.129.