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MOZARABE, subst. et adj.
I.− Subst. et adj., HIST. Chrétien(ne) espagnol(e) qui, pendant la domination arabe, avait conservé, en échange d'une allégeance, le libre exercice de son culte. La tolérance dont jouissent les mozarabes moyennant le paiement d'un tribut leur permet de participer à la vie économique et à la vie publique (Encyclop. univ.t. 61970, p. 513).
P. ext. (Celui, celle) qui, descendant de ces chrétiens, en a gardé les traditions. Cette chapelle est une des plus précieuses traditions de Tolède (...). Là se conservent des usages liturgiques spéciaux, d'origine orientale, apportés en Espagne, aux premiers temps, par les Barbares goths; et là viennent encore prier, au début du vingtième siècle, quelques familles mozarabes de toutes conditions (Barrès, Greco,1911, p. 35).
LING., emploi subst. masc. sing. Dialecte roman parlé par les Espagnols de plusieurs provinces pendant la domination arabe. Le creuset où s'est véritablement forgé l'espagnol semble être la région tolédane (...) où se parlait, parmi les chrétiens vivant en territoire occupé par les Arabes, le mozarabe (Encyclop. univ.t. 61970, p. 534).
Emploi adj. Parlers mozarabes (P. Bec, Manuel pratique de philol. romane,Paris, Picard, t. 1, 1970, p. 224).
II.− Adj. Qui appartient à la culture, à la religion de ces chrétiens d'Espagne. Synon. mozarabique (infra rem.).Art, civilisation mozarabe. Un de mes oncles, qui était évêque, m'avait laissé une collection complète des procès-verbaux du clergé, qui était alors d'un grand prix : un missel mozarabe et une bible de Mayence (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1749).C'est une vieille église mozarabe, précédée dans sa longueur d'une sorte de loggia à arcades soutenues par de très belles colonnes romaines (T'Serstevens, Itinér. esp.,1933, p. 58).Le pieux Vittoria a beaucoup mieux réussi son adaptation de la mélodie mozarabe, conservée pour les deux strophes (Potiron, Mus. église,1945, p. 114).
Rite mozarabe. Rite wisigothique pratiqué par les Espagnols chrétiens soumis à la domination arabe du veau xiesiècle, partiellement repris au xviesiècle, et pratiqué encore de nos jours sous cette forme à Tolède. Vous savez qu'il existe à Tolède (...) une chapelle mozarabe où l'on dit les offices dans un rite particulier, légèrement différent du rite romain. Pourriez-vous me dire : 1o− s'il existe un rituel mozarabe autre que celui que le cardinal Jimenez fit imprimer; 2o− s'il y a des chants d'église notés, particuliers, en rite mozarabe (Mérimée, Lettres Ctessede Montijo,1845, p. 125).
Rem. Encyclop. univ. t. 19 1975, p. 1320 note que l',,on convient maintenant d'abandonner ce terme pour lui préférer celui, plus juste, d'hispanique``.
REM.
Mozarabique, adj.,synon.Citoyens bourgeois, le sacramentaire grégorien, ce grand progrès, s'est heurté en Italie contre le rit ambroisien et en Espagne contre le rit mozarabique, et n'en a triomphé que difficilement (Hugo, Homme qui rit,t. 2, 1869, p. 85).
Prononc. et Orth. : [mɔzaʀab]. Ac. 1762 : mozarabe; 1798-1878 : mozarabe ou mosarabe; 1935 : mozarabe; Littré : mozarabe, mosarabe; Rob., Lar. Lang. fr. : mozarabe. Étymol. et Hist. 1. a) 1602 Muzarabe subst. « se dit des chrétiens d'Espagne qui conservèrent leur religion sous la domination musulmane » (J. Lhermite, Le Passe-temps, II, 288-9 ds Quem. DDL t. 13); 1665-66 Musarabe (B. de Monconys, J. des voyages, t. 3, p. 32 ds Reinh., p. 283 : une autre chapelle [...] qui s'appelle de Musarabe); 1693 Mozarabe (J. des Savants, p. 230); 1721 Mosarabe (Trév.); b) 1602 Muzarabe adj. (J. Lhermite, loc. cit. : office [...] Muzarabe); 1721 Mozarabe, Mosarabe (Trév. : messe, liturgie Mosarabe); 1840 rit mozarabe (Ac. Compl. 1842); 1959 art mozarabe (Rob.); 2. a) 1858 mosarabe subst. ling. « dialecte arabe parlé jadis en Espagne » (Renan, Hist. gén. et syst. comparé des lang. sémit., p. 402 ds F.-J. Simonet, Glosario de voces ibéricas y latinas usadas entre los mozárabes, Madrid, 1888, p. X); 1866 mozarabe (Lar. 19e, p. 538b, s.v. Arabe); b) 1957 « dialecte roman parlé par les Mozarabes » (L. Mourin, L'évolution du « X » lat. ds la péninsule ibér. ds Mél. Frank, Sarrebruck, p. 473). Empr. à l'esp. mozarabe (muçaravi, 1024 ds Cor.-Pasc., s.v. arabesco; mozárabe, 1115, ibid.; muztarabes, 1101 ds R. Menéndez Pidal, Orígenes del español, Madrid, 1964, p. 415), et celui-ci à l'ar. musta'rib « arabisé », part. actif de istaraba « adopter les mœurs arabes, se faire semblable aux Arabes, devenir Arabe », Xeforme (à valeur désidérative), dér. de arab « Arabes ». Au sens 2 b, cf. l'esp. mozárabe, adj. (1888, Simonet, op. cit., p. CI : la lengua mozárabe); Simonet, pp. IX-X, appelle mozarabe le dial. roman parlé jadis par les Mozarabes et critique l'emploi que fait Renan de ce mot pour désigner un dial. arabe corrompu du sud de l'Espagne. Bbg. Quem. DDL t. 1, 13. − Rupp. 1915, p. 88.