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MOTION, subst. fém.
A. −
1. Vx. Action de mouvoir, de mettre en mouvement. La motion des atomes (Chateaubr.,Litt. angl.,t.2, 1836, p.225).Selon leur motion chacune [des étoiles] eut sa place assignée, chacune sa course; le reste en circuit mure l'Univers (Chateaubr.,Paradis perdu,trad. de John Milton, 1836, p.217).
a) PHILOS. ,,Une motion naturelle est celle qu'un être exerce sur un autre en vertu d'une nécessité interne de sa nature même; il lui suffit donc d'être pour l'exercer et, dès lors qu'il est, il ne peut pas ne pas l'exercer. Une motion volontaire est celle qu'un être exerce par une décision libre, et qu'il ne dépend par conséquent que de lui d'exercer ou de ne pas exercer`` (Gilson, Espr. philos. médiév., 1932, p.48).
b) TECHNOL. (dans les manufactures de tulle). ,,Mouvement de va-et-vient du métier servant à faire la torsion des fils`` (Littré Suppl. 1877). Deux motions sont nécessaires pour une torsion des fils (...) le tulle est à huit motions, quand quatre torsions de fils suffisent pour former une treille (LittréSuppl.1877).
c) THÉOL. Synon. de grâce efficace*.Motions ou lumières, (...) il faut appeler grâce, mais vraie grâce et surnaturelle, tous les secours que Dieu donne à l'homme, chrétien ou non, pour l'aider à faire le bien, à gagner le ciel (Bremond,Hist. sent. relig.,t.4, 1920, p.434).
2. Cour., PSYCHANAL. (dans le vocab. freudien). Motion pulsionnelle. Pulsion considérée sous son aspect dynamique. La motion pulsionnelle est la pulsion en acte, considérée au moment où une modification organique la met en branle (Lapl.-Pont.1967).
B. −
1. DR. CONSTIT. Proposition faite dans une assemblée délibérante par un ou plusieurs de ses membres. Motion incendiaire, subversive; motion d'ajournement, de blâme; faire, déposer, rédiger une motion. Au moins, dans le parlement d'Angleterre, on n'a jamais fait l'incroyable motion, que celui qui ne se déciderait pas d'abord pour la guerre, par assis et levé, fût réputé suspect (Desmoulinsds Vx Cord.,1793-94, p.212):
1. À notre avis, ce texte implique non seulement que la commission peut faire porter ses investigations sur des faits non visés par la motion de mise en accusation, mais encore qu'elle peut retenir à l'égard de l'accusé des inculpations non visées par la motion d'accusation. Ceci se déduit du fait que la motion d'accusation ne vise pas nécessairement une incrimination précise et que, le ferait-elle, elle saisit la Haute-Cour (et sa commission) in personam et non seulement in rem. Vedel,Dr. constit.,1949, p.548.
En partic.
a) Motion de censure. Motion par laquelle l'assemblée met en cause la responsabilité du gouvernement. La motion de censure ne peut être adoptée qu'à la majorité absolue des députés à l'Assemblée (Doc. hist. contemp., Constitution de 1946, 1946, p.188):
2. La Constitution a aussi donné naissance aux termes «motion d'investiture», et «motion de censure». En outre, le mot «motion» est quelquefois employé familièrement, comme l'équivalent de «proposition de résolution»: ainsi qu'en anglais, il est communément employé comme abréviation de «motion for a resolution». Dans la phrase: «motion d'ordre», cependant, le mot ne possède pas beaucoup plus de signification que le terme anglais «a point of order» (bien que se référant spécialement à l'ordre du jour). Lidderdale,Parlement fr.,1954, p.143.
b) Motion d'ordre. Motion ayant pour objet l'ordre de la discussion. Ces motions d'ordre, renouvelées de Mirabeau, n'étaient plus que des armes hors d'usage, tirées d'un vieil arsenal (Chateaubr.,Mém.,t.2, 1848, p.612).V. supra ex. 2.
c) Motion préjudicielle. Motion consistant soit à empêcher la discussion d'une question irrecevable soit à subordonner cette discussion au règlement d'une autre plus importante (d'apr. Branc. Écon. 1978). La motion préjudicielle fut cependant repoussée, et l'Assemblée accepta de procéder comme dans le cas d'une question de confiance (Lidderdale,Parlement fr.,2481954, p.143).
2. LING. ,,On a appelé quelquefois ainsi, par comparaison avec la flexion et la rection, la faculté qu'ont certains substantifs d'admettre un élargissement suffixal ou flexionnel qui leur donne valeur de féminins: fr. prince, princesse`` (Mar. Lex. 1933, p.124).
Prononc.: [mɔsjɔ ̃], [mo-]. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1225 «mouvement» (Gautier de Coinci, Mir. Vierge, éd. K. Koenig, II Mir 21, 307); spéc. xves. mocion de terre «séisme» (Chron. et hist. saint. et prof., Ars. 3515, fo67 vods Gdf.); b) 1360 (Archives du Nord, B 1596, fol. 44 ds IGLF: qui ceulx de la ville ne se devront jamais armer ne faire mocions ne conspirations contre Monseigneur de Flandres); 2.1775 pol. (Journ. de Bruxelles, 15 déc., III, p.477 ds Proschwitz Beaumarchais, p.271). Empr. au lat. motio «mouvement» d'où «impulsion» et «insurrection, révolte» (cf. Nierm.). au sens 2, le terme a été repris à l'angl. motion empr. au fr., attesté dep. le xives. et qui, à partir du sens de «impulsion, incitation», prit celui de «suggestion, proposition», notamment «proposition formelle faite dans une assemblée délibérative» (1579-80 ds NED). Fréq. abs. littér.: 170.
DÉR. 1.
Motionnaire, subst. masc.Membre d'une assemblée délibérante qui dépose une ou plusieurs motions. Nous avons essayé plus d'une fois d'exciter l'animadversion de l'Assemblée contre les libellistes et les motionnaires incendiaires (Le Moniteur,t.2, 1789, p.549).On parle partout, dans les clubs et au coin des rues; il y a le motionnaire, état récent que cette ardeur de parler a institué. Un motionnaire est un coureur d'assemblées populaires, ayant dans la mémoire 300 ou 400 mots redondants, des phrases à effet, deux ou trois mouvements à tiroir (Le Parlement,14 novembre 1869ds Vivac. lang. ds journ. paris., 1869-87). [mɔsjɔnε:ʀ]. 1reattest. 1789 (Le Moniteur, loc. cit., cf. aussi Brunot t.9, p.776 note10 et Proschwitz Beaumarchais, p.272); de motion, suff. -aire2*.
2.
Motionner, verbe intrans.,rare et vx. Déposer une ou plusieurs motions. Le grand borgne, avec son chapeau de trois pieds et sa cocarde comme une roue de charrue, parlait d'écrire à L'Ami du peuple et de lui dénoncer cette abomination; les autres l'approuvaient, ils voulaient motionner contre les généraux aristocrates (Erckm.-Chatr.,Hist. paysan,t.2, 1870, p.44). [mɔsjɔne]. 1reattest. 1789 (Révol. de Par., t.IX, p.35, sept. 1789 ds Brunot t.9, p.776); de motion, dés. -er.
BBG.Dub. Pol. 1962, p.348. _ Mack. t.1 1939, p.105, 118, 123, 188, 275, 284, 287; t.2 1939, p.91, 282. _ Quem. DDL t.3 (s.v. motionner); 11 (s.v. motionnaire); 22 (s.v. motionner).