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* Dans l'article "MORDILLER,, verbe trans."
MORDILLER, verbe trans.
A. − [Le suj. désigne un homme, un animal] Mordre légèrement et à diverses reprises. Synon. rare mordillonner.Il mordillait souvent sa moustache (Maupass.,Contes et nouv.,t.1, Testam., 1882, p.664).René Lahrier (...) baisa et mordilla longuement l'un après l'autre les petits doigts (...) de son amie (Courteline,Ronds-de-cuir,1893, 4etabl., 2, p.144).Il mordilla sa lèvre inférieure avec un air confus de femme prise en faute (Beauvoir,Mandarins,1954, p.106).
Absol. Jeu de chatte, qui mordille, afin qu'on fasse attention à elle (Rolland,J.-Chr.,Maison, 1909, p.1013).Les cybernéticiens pourraient répondre qu'un organisme ne possède aussi qu'un répertoire limité d'opérations possibles: le chat ne peut que mordiller, griffer, pousser, tirer, miauler (Ruyer,Cybern.,1954, p.80).
Emploi pronom. réfl. indir. M. Bourlet continue de se mordiller les lèvres avec dépit (Kock,Ficheclaque,1867, p.111).Il se mordille toujours le bout des doigts, en causant (Duhamel,Journal Salav.,1927, p.186).
Emploi pronom. réciproque. Tandis que les chevaux groupés se mordillaient le cou (A. France,Rôtisserie,1893, p.324).Deux chiens, un fort mâtin, puis un lévrier blanc, sortirent du fourré. Ils se mordillaient l'un l'autre, en jouant (Châteaubriant,Lourdines,1911, p.288).
B. − P. anal. [Le suj. désigne un élément naturel] Provoquer une sensation vive, brûler. Le soleil d'une journée d'août mordillait le store de la Rotonde (D'Esparbès,Dern. lys,1898, p.3).Quand on sort du gourbi le froid vous mordille le menton, vous pique le nez comme une prise (Dorgelès,Croix bois,1919, p.92).
REM.
Mordillant, -ante, part. prés. en emploi adj.Qui provoque ou se traduit par des sensations vives et répétées. Elle est curieuse, vraiment, l'excitation mordillante et griffante que développe l'orage chez ma chatte; puis l'assommement du sommeil brisé qui la suit et dont le réveil a lieu au milieu de bâillements et d'étirements qui n'en finissent pas (Goncourt,Journal,1891, p.96).Depuis quelque temps (...) il souffrait vers le coeur: (...) de mordillants et grignottants [sic] désordres, l'incommodaient jusqu'à l'agacement (Verlaine, Œuvres posth.,t.1, Hist. comme ça, 1896, p.349).
Prononc. et Orth.: [mɔ ʀdije]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. Av. 1555 (Tahureau, Poés., fo104 vo, éd. 1574 ds Gdf. Compl.). Dér. de mordre*; suff. -iller*. Fréq. abs. littér.: 118.
DÉR. 1.
Mordillage, subst. masc.,rare. Action de mordiller. (Dict. xixeet xxes.). Synon. mordillement (infra). [mɔ ʀdija:ʒ]. 1reattest. 1840 (Ac. Compl. 1842); de mordiller, suff. -age*.
2.
Mordillement, subst. masc.Synon. de mordillage (supra).À la déposition des témoins, il a des inquiétudes des yeux animales et des mordillements de moustaches, des crispations de coins de lèvres, qui lui tournent un moment la bouche un peu de côté (Goncourt,Journal,1869, p.502).Par le mordillement de la muqueuse il peut irriter les terminaisons nerveuses sympathiques de cet organe (Brumpt,Parasitol.,1910, p.357).Affections fréquentes, relevant de causes diverses. Elles ont souvent une origine locale: tics de mordillement, de succion (Quillet Méd.1965, p.314).[mɔ ʀdijmɑ ̃]. 1reattest. 1867 (Goncourt, Man. Salomon, p.209); de mordiller, suff. -ment1*.
3.
Mordillonner, verbe trans.Synon. rare de mordiller (supra A).Ses lèvres charnues, qu'elle avait coutume de mordillonner à ses moments de silence (Flaub.,MmeBovary,t.1, 1857, 16).En jouant, Juliette prend entre ses dents la chaîne d'Anna, au bout de laquelle pend une magnifique perle noire, et mordillonne la perle (Goncourt,Journal,1857, p.366). [mɔ ʀdijɔne]. 1reattest. 1584 (Ronsard, Prière à Dieu pour la victoire, 6, var. ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t.17, 3epart., p.401), attest. isolée, à nouv. au xixes. (1849, Flaub., Tentation, p.386); de mordiller, suff. -onner*.
4.
Mordillure, subst. masc.,hapax. Dîner à Saint-Gratien chez la princesse. Arrive cet Esope de Chaix d'Est-Ange, dont l'esprit est comme des mordillures de singe: «Oh! vous, dit-il à Sainte-Beuve, on vous donnerait le bon Dieu sans confession (...)» (Goncourt,Journal,1863, p.1280). [mɔ ʀdijy:ʀ]. 1reattest. 1594 (Durant, Poés., p.103 ds Gdf.), attest. isolée, à nouv. au xixes. (1863, Goncourt, loc. cit.); de mordiller, suff. -ure*.
BBG.Quem. DDL t.4 (s.v. mordillement).