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MORALISATEUR, -TRICE, adj. et subst.
I. − Adj. et subst.
A. − (Personne) qui donne des leçons de morale, prêche pour un idéal moral. Anton. démoralisateur.Bloy (...) qu'ils [les jeunes gens du Petit Journal] représentent comme le grand littérateur, le grand moralisateur, le grand chrétien, le divin surnaturaliste (Goncourt, Journal,1890, p.1256):
1. On gagne quelquefois à être courageux. Et quelquefois on perd. Voilà ce qu'il faudrait dire. Mais cela est trop simple. Cela est trop vrai. Vous êtes pédagogue et moralisateur: vous n'êtes pas fait pour le simple ni pour le vrai. Et vous ne sentirez jamais combien il est grave de prêcher le courage, surtout aux jeunes gens. Montherl., Reine morte,1942, I, 2etabl., 7, p.164.
B. − Souvent péj. (Personne) qui se plaît ou se complaît à prêcher la morale, à moraliser. Le mot moraliste signifiait jadis: observateur et peintre des moeurs. Il a, sans perdre un tel sens, pris petit à petit, celui de moralisateur. La littérature française, littérature de moralistes, serait-elle une littérature de moralisateurs? (Duhamel, Défense des lettres,Paris, Mercure de France, 1937, p.300).Il reste en moi un peu de cet héritage des aïeux paysans. L'arrière-grand-père, celui qui acheta Malagar, était sentencieux, moralisateur, phraseur comme un paysan de Walter Scott (Mauriac, Écrits intimes,Journal d'un homme de trente ans, 1948, p.128).
II. − Adjectif
A. −
1. Qui vise à donner une leçon de morale, à défendre la morale. «(...) à ton âge, on ne flanque pas de l'argent aux femmes, on en reçoit...» Sur cet axiome moralisateur, Edmond se frotta énergiquement les gencives (Aragon, Beaux quart.,1936, p.372).Des commentaires désobligeants et moralisateurs, parfaitement grotesques, à l'endroit des «fils à papa» (L. Daudet, Brév. journ.,1936, p.50).
2. Dont la nature ou le but est de développer le sens moral, de former à un idéal moral. Nos législateurs ont eu foi, chose inconcevable! dans le caractère moralisateur de l'emprisonnement cellulaire (...). Ils ont cru, par un aveuglement dont il y a peu d'exemples, que l'homme pouvait s'élever au sentiment de ses devoirs envers ses semblables, à force de vivre séparé d'eux (L.Blanc, Organ. trav.,1845, p.37).J'estime que les idées religieuses sont essentiellement moralisatrices, et qu'elles contribuent à donner au populaire des sentiments humains (A. France, Anneau améth.,1899, p.219):
2. Il ne s'agit pas seulement en effet de faire des êtres courageux, persévérants, audacieux, efficaces et tenaces, encore faut-il que ce courage, cette persévérance, cette audace, cette efficacité et cette ténacité soient mis au service de ce qui élève et honore l'humanité. À cette condition seulement le sport sera vraiment moralisateur et représentera cette «morale en action» dont on a si souvent parlé! R. Vuillemin, Éduc. phys.,1941, p.107.
B. − Propre au moralisateur (supra I B). Le ton plus que moral, tranchons le mot, moralisateur, que prend Bergotte dans ses livres où on ne voit qu'analyses perpétuelles et d'ailleurs, entre nous, un peu languissantes (Proust, J. filles en fleurs,1918, p.475):
3. Ce qui me paraît aussi inutile, c'est la rage moralisatrice de Dumas! Quel est son but? Est-il de changer le genre humain, ou d'écrire de belles choses, ou de devenir député? Flaub., Corresp.,1872, p.393.
Prononc. et Orth.: [mɔ ʀalizatoe:ʀ], fém. [-tʀis]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. 1839 «qui est propre à moraliser» (L. Blanc, loc. cit.); 2. 1931 ton moralisateur (Gide, Journal, p.1032). B. Subst. 1851 (Poit.). Dér. de moraliser*; suff. -(at)eur2*. Fréq. abs. littér.: 23.