Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
MIETTE, subst. fém.
A. − Petit débris, petite parcelle qui tombe du pain ou du gâteau lorsqu'on le coupe, le rompt, ou qui reste lorsqu'on a mangé. Miettes de pain; petites miettes. Le morceau de pain avait disparu, et il était éparpillé en miettes semblables aux grains de sable auxquels il était mêlé (Baudel.,Poèmes prose, 1867, p.79).Moineaux gris nourris d'une miette (Lemaitre,Contemp., 1885, p.176):
1. ... il y avait de toutes petites hirondelles qui venaient aussi nous faire cortège pour s'amuser, par caprice, picorant les miettes de biscuit que nous semions derrière nous... Loti,Mon frère Yves, 1883, p.69.
Au fig. Miette à miette. J'ai bu mes larmes plus que du vin dans ma vallée de Bourgogne. J'ai mangé miette à miette le pain de mes regrets plus que mon seigle dans mon sillon de Bresse (Quinet,Ahasvérus, 1833, intermède, 3ejournée, p.282).Tout doucement, un jour chassant l'autre, un printemps sur un hiver et un automne par-dessus un été, ça a coulé brin à brin, miette à miette; ça s'en est allé, c'est parti (Flaub.,MmeBovary, t.1, 1857, p.21).
B. − P. ext. Petit morceau; petite parcelle d'aliments. Miettes de la table; miettes du festin; miettes de thon:
2. Sigognac (...) flatta Miraut de la main, gratta le crâne essorillé de Béelzébuth, et leur fit à tous deux une abondante distribution de bons morceaux. Les miettes consistaient cette fois en lardons de pâté, en reliefs de perdrix, en filets de poisson et autres mets succulents. Béelzébuth ne se sentait pas d'aise et, de sa patte griffue, il réclamait toujours quelque nouveau rogaton... Gautier,Fracasse, 1863, p.496.
C. − P. anal. Très petite quantité de quelque chose.
1. Domaine concr., matériel.Miette(s) de terre. La terre volant en miettes noires sous l'action des boulets (Stendhal,Chartreuse, 1839, p.47).Les miettes dédorées des vrais encens (Huysmans,En route, t.1, 1895, p.11).
(Verbe +) en miettes.En très petits morceaux à partir desquels il est impossible de reconstituer un tout. Mettre, réduire en miettes. Il s'est accroché au bout du mât, qui s'est cassé (...). Mais la barque sera en miettes dans une demi-heure (Mille,Barnavaux, 1908, p.88).Le rat d'un bond avait déjà balayé la cheminée, d'où la belle vierge en biscuit (...) s'abattit en miettes blanches et avec fracas sur le parquet (Jouhandeau,M. Godeau, 1926, p.211).Avant qu'on n'ait pu rien faire, le sucrier de verre était tombé. En miettes. (...) et les doigts se heurtèrent parmi le sucre et le verre cassé (Aragon,Beaux quart., 1936, p.88).
2. Domaine abstr., souvent fam.:
3. Mon coeur les suit [les insectes] dans leur essor vers la clarté, Brins de splendeur, miettes de beauté, Parcelles d'or et poussières de vie! J'écarte d'eux l'embûche inassouvie... Verhaeren,Mult. splendeur, 1906, p.72.
(Verbe +) en miettes.Être, tomber en miettes. Entre nous, la gauche est en miettes. J'aurais voulu une démission en masse après le vote infâme du traité (Hugo,Corresp., 1871, p.277).Comme une plante trop touffue fait éclater le vase où elle a grandi, la luxuriance du gothique d'inspiration française a fait tomber en miettes le cintre romain (Morand,Londres, 1933, p.211).
Ne pas s'en faire une miette. Ne pas se soucier le moins du monde. (Ds Lar. Lang. fr. et Lexis 1975).
Ne pas perdre une miette (de qqc.). Prêter une grande attention à (quelque chose) afin de ne rien en perdre. (Ds Lar. Lang. fr. et Lexis 1975).
D. − Fam., en emploi adv.
1. [Détermine un adj.] Synon. un rien.Au premier moment, on ne faisait point entre eux [les bessons] de différence (...) Mais, quand on les avait observés un quart d'heure, on voyait que Landry était une miette plus grand et plus fort (Sand,Pte Fad., 1849, p.13).
2. [Détermine un verbe] Synon. un peu.Et mon hospitalière, m'en parlerez-vous une miette (Fabre,Chevrier, 1867, p.263).
Prononc. et Orth.: [mjεt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) xiies. miate «parcelle qui tombe du pain quand on le rompt ou le coupe» (Trad. en dial. lorr. de Anime conquerentis et rationis consolantis ds Romania t.5, p.279); b) 1537 «parcelle de quelque chose» (Des Périers, Cymbalum, Dial. II, I, 332 ds Hug.); av. 1755 mettre en miettes (Saint-Simon, 450, 36 ds Littré); 2. xives. miate (forme messine) «mie de pain» (Romania t.15, p.185), sens conservé dans de nombreux parlers cf. mie1(v. FEW t.6, p.69a). Dimin. de mie1*; suff. -ette*. Fréq. abs. littér.: 409. Fréq. rel. littér.: xixes.: a)229, b) 579; xxes.: a) 932, b) 672. Bbg. Hasselrot 20es. 1972, p.10.