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MIAULEMENT, subst. masc.
A. − Cri du chat. Le panier étant posé sur ma table, il en sortit un miaulement. Je l'ouvris; un petit chat gris s'en échappa (A. France,Balth.,M. Pigeonneau, 1889, p.64).Il sursauta: un miaulement. À demi délivré, il osa regarder. C'était un chat de gouttière qui entrait par la fenêtre sur ses pattes silencieuses, les yeux fixés sur lui (Malraux,Cond. hum.,1933, p.184).
[Avec déterminant] Miaulement aigu, déchirant, désespéré, douloureux, étranglé, misérable, plaintif, rauque, sourd, triste; doux, léger miaulement; miaulement de colère, de détresse; miaulement de chat en chaleur. Je me perdis encore. Où étais-je? Quelle folie d'éteindre si tôt le gaz! Pas un passant, pas un attardé, pas un rôdeur, pas un miaulement de chat amoureux. Rien (Maupass.,Contes et nouv.,t.2, Nuit, 1887, p.1141).Des gerbières s'ouvraient, laissant passer des monceaux de paille sèche; des chats maigres y rôdaient, poussant des miaulements lamentables (Moselly,Terres lorr.,1907, p.246):
1. Le chat sait bien (...) que la fuite ne le protégera pas (...) de l'atteinte de Goupil (...). Et la nuit silencieuse retentit d'un sinistre et long miaulement, un miaulement de mort qui fait longtemps aboyer au seuil de leur niche ou au fond des étables tous les chiens du village et des fermes voisines. Pergaud,De Goupil,1910, p.22.
B. − P. anal. Cri ou son ressemblant au cri du chat.
1. [En parlant d'un animal carnassier]
a) [Mammifère] Miaulement des guépards, des hyènes, des panthères. Les miaulements criards d'une bande de chacals, qui galopaient dans les blés, venaient jusqu'à moi (Du Camp,Nil, 1854, p.228).Une musique spirituelle et charmante (...) animait cette vallée, où l'homme de la caverne n'avait entendu que les miaulements du tigre (A. France,Livre ami,1885, p.109).C'était le ululement des oiseaux de l'ombre, le miaulement d'un renard en amour, le grognement sourd d'un sanglier qui trottait en brisant les branches (Pesquidoux,Livre raison,1925, p.132).V. altéré ex.6.
b) [Rapace] Miaulement d'une chouette. Miaulement d'un oiseau de nuit; un cri désespéré de blaireau peut-être (Arnoux,Zulma,1960, p.32):
2. Il (...) mit en joue [le busard] avec sa canne; aussitôt l'oiseau partit, jetant un miaulement sauvage dans la vallée, et tous les pigeons, à ce cri de guerre, se replièrent comme un éventail dans le colombier. Erckm.-Chatr.,Ami Fritz,1864, p.43.
2. Souvent péj. [En parlant d'une pers. et, partic., d'un chanteur] Ce petit cri douloureux, ce miaulement frêle d'enfant nouveau-né lui entra dans l'âme, dans le coeur (Maupass.,Une vie,1883, pp.136-137).Le Requiem [de Berlioz] fut exécuté beaucoup mieux qu'à l'ordinaire malgré d'affreux miaulements féminins qui ont déshonoré le Rex remendae majestatis (Willy,Entre deux airs,1895, p.99).Les mots à peine articulés sortirent du fond de sa gorge avec une plainte, une sorte de miaulement sinistre (Bernanos,Mauv. rêve,1948, p.921).
3. [En parlant d'une chose] Miaulement de pneu. La nuit, les portes criaient depuis quelque temps avec un miaulement affreux (Flaub.,1reÉduc. sent.,1845, p.126).Son pas résonne en dévalant la pente. Un miaulement d'essieux: la voiture tourne sur place. Puis, plus rien... (Martin du G.,Thib.,Été 14, 1936, p.724).J'étais dans mon lit, en chien de fusil, sur le côté gauche, par temps froid vif que je ressentais jusques à l'âme, en dépit de la tiédeur de ma couche, percé par le pénétrant miaulement très aigu du vent (Valéry,Mauv. pens.,1942, p.125).
En partic.
Souvent péj. [En parlant d'un instrument de mus.] Pour (...) bien faire [le son glissé] (...) le glissement du doigt s'effectuera sans arrêt de façon continue; (...) on passera du bémol au bécarre par des sortes de miaulements (...) qui s'accompagneront d'effets dynamiques (Laurencie,Éc.fr.violon,1924, p.85).Il tirait d'une clarinette d'aigres miaulements (Jammes,Nuits qui me chantent,1928, p.119).De temps à autre, le miaulement du violon monocorde, prend possession de la pièce (Malraux,Conquér.,1928, p.18).
[En parlant d'une arme, d'un projectile] Miaulement des balles, des mitrailleuses. On n'avait pas fait cinquante mètres qu'un miaulement bien connu naquit au-dessus de la forêt. On entendit l'éclatement lointain, en avant, et Alban baissa la tête. Le convoi avançait toujours (Montherl.,Songe,1922, p.133).Des chevrotines ronflaient comme des guêpes, ricochaient avec des miaulements contre un caillou (Genevoix,Dern. harde,1938, p.17):
3. ... derrière nous c'était la pagaïe des régiments décimés, des isolés qui se trottaient (...), des grenades qui éclataient, des explosions (...) et les miaulements fous des 75 qui s'acharnaient à vouloir raser et nettoyer la crête que nous avions conquise. Cendrars,Main coupée,1946, p.86.
Prononc. et Orth.: [mjolmɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1564 «cri du chat; action de miauler» (J. Thierry ds Gdf. Compl.); 2. 1845 «bruit qui rappelle le cri du chat» (Flaub., loc. cit.); d'où 1895 «chant désagréable» (Willy, loc. cit.). Dér. de miauler*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér.: 98.