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MERDEUX, -EUSE, adj. et subst.
I. − Emploi adj.
A. − Trivial. Souillé d'excréments. Chemise merdeuse; murs, tapis merdeux. Chez Flaubert, la Lagier, c'est-à-dire une causerie grasse, de l'esthétique scatologique. On cause des actrices dérangées de ventre, merdeuses, foireuses, diarrhéeuses, les femmes qui perdent leurs légumes, selon son mot (Goncourt, Journal, 1863, p.1238).
B. − Au fig., péj., vulg.
1. [En parlant d'une chose] Qui ne donne pas satisfaction, qui se présente mal; déplaisant, infect. Affaire, solution merdeuse. On ne compte plus ses dégoûts, ses fatigues quand ces jours merdeux arrivent accumulés entre le nez et les yeux, il y en a rien que là, pour des années de plusieurs hommes (Céline, Voyage, 1932, p.526).Nous étions dans la prison la plus merdeuse de France, il suffisait d'ameuter l'opinion publique pour nous en faire sortir (A. Sarrazin, La Traversière, 1966, p.21 ds Cellard-Rey 1980).
2. [En parlant d'une pers.] De peu d'importance, insignifiant, méprisable. Lu un article d'Urbain Gohier qui «entreprend de refaire un peuple». La lecture de ce républicain merdeux produit en moi quelque chose d'apocalyptique. Faut-il que la France soit châtiée, quasi maudite pour que de tels couillons surgissent! (Bloy, Journal, 1899, p.314).
Se sentir merdeux. Être confus, se sentir coupable. Ignorants de la littérature et de l'art autant que les plus fangeux tapirs, mesurant l'âme d'un écrivain à leurs basses âmes et se sentant avec cela fort merdeux, ils ont dû croire idiotement et salopement, comme il convenait, que j'avais employé les quatre susdites années à épier avec soin leurs turpitudes (Bloy, Journal, 1905, p.260).
Bâton merdeux. Personne d'un caractère difficile, déplaisant, qu'on ne sait comment aborder. Pourquoi ne nous envoie-t-elle pas les gendarmes? On dirait qu'on la vole, bon sang!... Est-ce que je raconte dehors, moi, qu'elle est un vrai bâton merdeux, à ne pas savoir par quel bout la prendre? (Zola, Terre, 1887, p.206).
II. − Emploi subst.
A. − Trivial. Personne salie d'excréments. (Dict. xixeet xxes.).
B. − Vulg. [Désigne péjorativement un(e) adolescent(e) ou un enfant] Un petit merdeux. V. bagot(t)er ex.1:
. Lantier seul pouvait la gronder [Nana]; et encore elle savait joliment le prendre. Cette merdeuse de dix ans marchait comme une dame devant lui, se balançait, le regardait de côté, les yeux déjà pleins de vice. Zola, Assommoir, 1877, p.610.
Prononc. et Orth.: [mε ʀdø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Var. région. (Canada): mardeux, -euse. Étymol. et Hist. 1. Adj. a) ca 1180 merdous «qui est souillé de merde» (Renart, éd. M.Roques, 3201); fin xives. merdeux (E. Deschamps, Œuvres, éd. Queux de St Hilaire et G. Raynaud, t.9, p.286, 8837); b) fig. 1718 sentir son cas merdeux (Ac.); 1798 bâton merdeux (Ac.); 2. subst. 1808 petit merdeux (Hautel); 1877 merdeuse «gamine» (Zola, loc. cit.). Dér. de merde*; suff. -eux*. Fréq. abs. littér.: 23. Bbg. Reid (T. B. W.). The Dirty end of the stick. R. Ling. rom. 1967, t.31, p.59 (s.v. bâton merdeux).